Chapitre 4

9 5 0
                                    

Je me réveillai puis regardai mon réveil; 13:46
Je mis quelques secondes, durant lesquelles je fixai l'heure, abasourdi, à me rendre compte que j'étais horriblement en retard. 

J'avais raté tous les cours de la matinée et je pouvais encore, si je me dépêchais suffisamment, arriver au  cours de 13h à 14h. 

-Vite, soufflai-je. Vite !!


La prof, comme il y en a beaucoup, prenait un malin plaisir à )humilier les élèves.

-Tous les élèves sont présents à l'heure. Tous ! Sauf Monsieur Rafaël Le Grand qui ne daigne même pas de rattraper ses cours ! Je devrais vous virer pour cela !
-Je n'ai pas eu le temps, OK, dis-je, à bout après dix minutes d'injuste sermons.
-Et en plus insolent ! Tu veux un conseil ? Écrase toi. Reste dans ton coin, tu viens de commettre une faute et j'aurai bien pu te renvoyer du cours. On nous avait pas prévenu que le "nouveau" serait retardé mentalement.
-On m'avait pas dit que les profs le seraient aussi, répliquai-je à bout de nerfs. 


Je ne dois m'en prendre qu'à moi même. 
Je ne dois reprocher mon renvoi du cours qu'à moi et moi seul. 

Seul, dans la rue, j'errai sans but. 
Le ciel se mit alors à déverser des torrents d'eau. 
En Tshirt sous la pluie battante, je tremblai de froid et pris le chemin de chez moi. 

<<Bonjour>> murmurai-je en entrant, me mordant presque aussitôt la lèvre inférieure: j'avais oublié, comme il m'arrivait tant de fois, que j'étais seul chez moi. 
Seul. 

Le silence se fit pesant, ou alors était-ce un effet de mon imagination. 
Quoi qu'il en soit, je crus presque le sentir peser sur mes épaules quand j'enlevias mon Tshirt désormais trempé pour mettre un pull. 

Et c'est alors que le collier de pâquerettes se déchira en deux. 

Le fleurs tombèrent en cascade sur le sol, les pétales se décrochèrent. 
J'essayai, en vain de les récupérer mais les douces fleurs se désintégraient entre mes mains.

Alors, je m'effondrai, en larmes. 
Je m'effondrai aussi bien extérieurement qu'intérieurement.

Je sortis de l'appartement sans le verrouiller derrière moi.

Je me dirigeai vers la forêt pour me retrouver avec de la boue jusqu'au genoux.
L'ignorant, je pataugeai et me démenai pour arriver en haut de la pente où m'attendait le perchoir. 

J'y arrivai après dix minutes d'intense effort. 

Puis, je me laissai tomber à genoux sur le sol de pierre. 
Je me laissai tomber à genoux comme un fanatique d'une entité mystérieuse. 

Et je m'abandonnai aux larmes qui me gagnaient, serrant le tissu de mon jean sali par la boue de toutes mes forces.

La nuit tomba rapidement sans que je m'arrêtai. 
A travers mes larmes, je vis, brillante, inépuisable, immortelle, lointaine et inatteignable, l'Etoile du Berger. 

L'Étoile du Berger [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant