Roulette russe.
Mes sentiments se jouent à la roulette russe. 5 fois sur 6, je ne ressens rien. 5 fois sur 6, j'ai l'impression d'être morte. 5 fois sur 6, je me force à sourire. 5 fois sur 6, cette vieille et familière amie qu'est l'apathie, m'enveloppe de son doux voile pour jalousement ne rien me laisser ressentir. 5 fois sur 6, je me demande si je devrais faire quelque chose pour sortir de ce voile et essayer de ressentir. 5 fois sur 6, je réponds aux questions à partir de mes connaissances.
Mais 1 fois sur 6, c'est comme la balle sortant du barillet. Elle suit son chemin dans le canon et rien ne peut empêcher la poudre d'exploser. Tout est trop fort, tout est démesuré. Tout me submerge, tout m'empêche de respirer. Triste ou joyeux, tout se joue à pile ou face. Je rirai aux éclats et passerai la meilleure journée de toute ma vie ; ou je me réveillerai en espérant que la journée soit déjà terminée, une boule au ventre quand je sors de chez moi. Je dirai à mes amies et à ma famille que je les aime et je me sentirai comme la personne la plus chanceuse du monde ; ou j'analyserai chacune de mes paroles pour m'assurer que je ne suis pas trop chiante et que l'on ne me laissera pas à nouveau tomber.
On ne sait jamais quand l'on tombera sur la 6e balle du barillet. Elle est à chaque fois plus imprévisible, plus sournoise. Et quand l'on croit avoir compris comment le système fonctionne, il faut partir du principe que l'on est encore plus perdu qu'au début. On pense pouvoir être prêt à encaisser la 6e balle du barillet, mais alors pourquoi as-tu arrêté d'écrire à la première personne ? As-tu peur ? C'est bien ce que je pensais.
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Pensées d'une fille
Short Story« Elle » est votre amie, votre sœur ou votre copine. « Elle » ne sait pas ce qu'elle ressent, peut-être le saurez vous...
