Nous Trois

Chapitre 1

Paris, il est 6h 30,

A l'entrée d'une galerie d'art « l'Authentique », Enzo et Reda déchargent un camion d'objets qu'ils manipulent avec soin.

Arrive une belle brune avec une démarche qui respire la confiance. Elle s'arrête à leur hauteur et dit :

- Comment ça va, Reda ?

- Julie, ça va ma poule !!!!!! (Ils se font la bise).

- Super, et toi, ça a été la route ?

- Tqt comme d'hhaaaahbbbb, "Emballé, Transporté, livré... Rien n'a signalé." (Rire) Au fait, Julie, voici Enzo, mon beau-frère. Je t'en avais parlé pour la chambre que tu loues.

- Quoi, quelle chambre ? Je ne loue pas aux mecs, encore moins à une racaille hein, "LACRIM" !!! (Elle mitraille Enzo du regard).

Enzo regarde ses baskets, il ne sait plus quoi dire, puis dit sur un ton hésitant :

- Euhhh !!!!! Excusez-moi euhh Madame, je voulais enfin je pensais que...

Julie et Reda se regardent, rient. Enzo relève les yeux, souffle et comprend qu'ils se moquent de lui. Julie lui dit :

- Ne t'inquiète pas mon grand, ta chambre est déjà prête. Fais tes valises, je t'attends demain à 13h30 à cette adresse (elle lui tend une carte).

Enzo la prend. Elle retient sa main et lui dit :

- Hey, je te préviens, tu paies cash ! Moi je ne rigole pas avec ça !!!!!

Enzo la regarde, il fixe son visage, aucune émotion. Il se demande si elle rigole encore. Reda regarde Enzo d'un air très sérieux et lui dit :

- Ah ouais, J'avais oublié de te dire. Ici, c'est Panam, on n'est pas chez nous. Faut avancer 3 mois direct en cash ou c'est mort ma poule.

Reda et Julie se remettent à rire. Puis Julie dit :

- Allez, on arrête les coups de pression. Ne t'inquiète pas, c'est comme nous l'avions convenu avec ton boff. Je tiens toujours parole, fais de même et on s'entendra bien.

Elle ouvre la porte, puis les invite à entrer. Ils terminent de décharger le camion. En entrant, Enzo est émerveillé par tout ce qui s'y trouve. Il regarde autour de lui, voit tous ces tableaux, sculptures qui ont parfois plus d'un siècle mais sont toujours si magnifiques. Il a l'impression de voyager dans le temps, de traverser les frontières en admirant ces œuvres. Julie le remarque, elle sourit, se tourne vers lui. Les deux se regardent, se sourient comme si une connexion naturelle s'était créée entre eux. Elle lui demande :

- Qu'est-ce que tu viens faire à Paris ?

- Je viens pour passer une licence d'histoire à l'université. J'aimerais être enseignant. En attendant, je bosse pour Reda.

- Il faut surtout ne pas lâcher l'affaire. Je pourrais t'aider si tu as besoin, n'hésite pas.

- Je tiens vraiment à vous remercier, Madame. J'ai cherché un logement tellement longtemps. À vrai dire, je perdais espoir.

- C'est Reda que tu dois remercier. En trois ans de collaboration, il ne m'a jamais déçue. Et arrête de m'appeler Madame, c'est Julie. Je ne suis pas une vieille. Et tu me tutoies. OK ?

- OK.

- Au fait, il faudra que je t'explique deux, trois choses. On se voit demain. N'oublie pas 13h30. Je vous laisse, Reda referme et donne la clé à Enzo. Il me la rendra demain.

Elle leur dit "à plus tard", puis rappelle à Enzo de ne pas être en retard le lendemain. Ils finissent de décharger le camion, Reda ferme la porte et donne la clé à Enzo. Ils sont sur le chemin du retour. Reda dit à Enzo :

- Je te préviens, gros, t'as pas intérêt à couiller. C'est parce que ta sœur m'a saoulé que je t'ai trouvé le logement. Je te considère comme un petit frère, alors ne déconne pas. C'est ma meilleure cliente. Grâce à elle, les affaires marchent. Alors, tu ne me déçois pas, petit.

- TQT. Je serai le mec gentil. Elle ne remarquera même pas ma présence. Tout ce que je veux, c'est étudier tranquille, être au calme et proche de la fac. Je serai discret comme un fantôme.

- Voilà la réponse que j'attendais. Tu paies le loyer en temps et en heure, tu ne la déranges pas chez elle. Reste dans ta chambre. Tu sors que pour l'école, le taf.

- Tu peux compter sur moi.

- Et j'allais oublier le plus important. Pas de meuf chez elle, un plan, c'est l'hôtel. La connaissant, elle te dira tout ça elle-même.

- Pas de problèmes, Reda.