Échéance

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Ce n'était pas son regard impénétrable qu'elle avait maladroitement esquivé, mais la - selon elle - probable intention que l'être mystérieux semblait lui accorder. Se sentant trahie par les émotions irréfléchies et contradictoires qui l'avaient traversée, elle alla étendre sa peau livide sur la plage de sable blanc, qui lui offrit sans hésiter ses microscopiques et confortables constituants.

Ainsi étendue face au chaleureux crépuscule qui se tenait face au rivage argenté, elle ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine et profonde mélancolie. À voir cet ensemble nocturne qui s'étalait infiniment devant elle, Nola pensait reconnaître dans chacun des détails stupidement insignifiants, un souvenir enfoui dans les combes de son esprit: une bribe de conversation, un visage, ou encore le son d'une voix. Mais ces réminiscences absurdes n'étaient, elle s'en doutait, que l'artefact odieux de son âme torturée. 

Épuisée par les réponses semi-philosophiques qui prenaient place sous son cuir chevelu, et qui ne comblaient en aucun cas le vide qui s'y trouvait, elle prit l'initiative de rentrer dormir en prévision de la dure journée qui s'annonçait. En effet, elle avait prit sur elle, et accepté un entretien d'embauche le dernier jour d'automne. 

Les garçons ne pleurent pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant