Chapitre 2

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Les gens ennuyants, tout le monde les fuit.
Du coup, personne ne veut être ennuyant. Personne ne veut être fuit.
Moi, je l'étais. Ennuyant.
Pas intéressant.
Pas important.
Et honnêtement, je crois bien y avoir été habitué.
À cette sensation désespérée.
Mais quand il est arrivé,
il a tout fait changé.
Pour une fois, j'ai compté pour quelqu'un.
On tenait à moi.
Je n'étais plus ce "rien".
J'existais,
Je vivais.
J'étais enfin le quelqu'un de quelqu'un, on m'appréciait.
Il m'appréciait.
Et c'était tout ce qui m'importait...
Les étoiles brûlent cette nuit.
La brise berce notre univers infini.
Et c'est là que ça en devient quelque chose pour nos vies.

- T'es encore là, ce soir ?

Oui, je souhaitais te voir.
Te revoir.

– Ouais.

Ça va, j'espère ?

– Eh bien... j'arrive encore à tenir debout, pas vrai ?

Il sourit.
Il me sourit.
Et toi ? Est-ce que ça va ?
Dis moi.
Je viens m'asseoir auprès de lui, sur ce banc au bois pourri.
Quand soudain mon coeur rongé par la pluie, se rappelle de ces souvenirs à nos pensées meurtries.
Durant ces nuits parfois muettes, celles où tu arrivais se faire empourprer mes pauvres pommettes.
Cette fois-ci la lune nous guette, se projette, sa lumière transperce le destin diaphane, vieux disque là où les papillons flânent.

Tu te souviens de moi ?
Tu te souviens de nous ?
Je t'en prie, dis-le moi.

- Dis, Caleb

- Oui?

Les étoiles, elles qui s'illuminent sur nos tendres toiles.
Ces âmes brisées, qui charment nos coeurs blessés par le passé.
Parsèment encore le ciel de l'univers, lors de cette nuit réservée.

Je ne te demande pas que tout redevienne comme avant, je veux simplement faire  ressusciter les souvenirs qui ont disparu sous le firmament.

Ses iris s'ancrent dans les miennes ; je ne vois alors plus rien d'autre que lui sur cette maudite Terre.
Que lui.
C'est comme si j'avais perdu le contact avec cette réalité, comme si au final rien entre nous n'avait changé.
Mais malheureusement il n'y a sûrement pas vérité dans ce que je viens de balancer.

J'ai l'impression qu'on s'est éloignés... chuchote-t-il, Tu ne crois pas ?

Ouais. Moi aussi, j'crois.

C'est bien ce que je me disais.

Son regard décroche du mien, comme si il n'y avait soudainement plus rien.

– Ça me rend assez triste, à vrai dire.

L'orage explose dans mon cœur ; mon âme se voile de mes plus profonds malheurs.

Bon. Il faut que j'y aille, Caleb

Le temps l'appel, les secondes s'élèvent.
Et le regard rivé sur le ciel, il brille de son haut rêve.

– Je sens que la nuit va être longue.

Under the starry skyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant