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𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐃𝐈𝐗𝐈𝐄𝐌𝐄
LA DÉSAGRÉABLE CLAIRVOYANCE D'UNE VIEILLE SAGE
𝟎𝟕 · 𝟏𝟖




❝ — AVEC LE TRAVAIL DU CORPS VIENT CELUI DE L'ESPRIT ❞









                       L'ÉNERGIE CIRCULAIT TRANQUILLEMENT EN UN FLOT SEREIN et homogène. Affluant de son ventre, elle se dissipait telle une onde fraîche dans son abdomen puis remontait à ses épaules avant de se séparer pour couvrir ses bras et embaumer sa tête. Le reste descendait plus bas, engloutissant son bassin ainsi que ses jambes croisées en tailleur. Autour, une brise légère et délicate s'était levée et tourbillonnait librement dans le dōjō, faisant onduler sa tignasse sanguine et les rouleaux de parchemin accrochés aux murs. Les yeux fermés, Yūgen ne la voyait pas, elle sentait son mouvement, la direction qu'elle prenait, ses rotations ; tout cela au rythme des inflexions qu'elle lui faisait prendre.

                       Momiji Yūgen faisait danser le vent.

                    Les courants roulaient dans la salle, se confondaient, se repoussaient au fil de sa méditation. Sa concentration était telle que la vieille Kashiko aurait pu rentrer dans le dōjō que l'adolescente ne l'aurait pas entendu. Et ce fut bel et bien ce qui se produisit. L'ouverture silencieuse du panneau coulissant ne troubla aucunement le flot tranquille des courants artificiels. Ils continuèrent de rouler sur eux-mêmes, de se tordre, selon la bonne volonté de l'exorciste qui les dirigeait.

LEAP OF FAITH | JJK | RÉÉCRITUREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant