Lethal Love | +18🔪

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Partie 1: La bête et la proie

Las Vegas, Nevada.

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Stella

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Trente-six jours que j'ai arrêté de boire pour mon plus grand bonheur, mais aussi celui de mes amis : Matthew et Emory. Deux personnes qui sont particulièrement chères à mes yeux, mais aussi pour mon oncle, Ashton.

Ce dernier a commencé à s'occuper de moi lorsque mes parents sont décédés il y a quelques années, je n'étais alors qu'une adolescente brisée. C'est de là que tous mes problèmes ont commencé. L'alcool, les sorties avec des inconnus, les coups d'un soir dans des toilettes publiques qui ensuite devenaient violents, suivirent par des vomissements qui duraient des heures à cause des doses d'alcool ingéré par mon système. À ce moment-là je n'ai été qu'une putain d'épave et pourtant lorsque mes parents sont morts, au lieu de faire mon deuil comme une adolescente « normale », j'ai continué tout ce cinéma et j'ai rendu la vie de mon oncle impossible lui faisant honte au passage. On m'a souvent dit que chaque personne gérait la mort de différentes façons, peut-être qu'à ce moment-là ma façon était la seule possible et surtout celle que j'avais désespérément besoin..

Je sais pertinemment que si je demande à Ashton s'il est fier de moi, il me répondra oui, mais malgré tout, je ne peux pas m'empêcher de me sentir coupable du mal que je lui ai infligé durant tout ce temps. À ce moment-là, je ne le savais pas, mais je ne me suis pas seulement fait du mal à moi-même, mais aussi au gens que j'aime. J'ai oublié que je n'étais pas la seule à faire mon deuil, Ash aussi, après tout, il avait perdu sa sœur.

Lorsque que je ferme les yeux, je ressens tout ce que j'ai pu leurs faire subir. Je me sens misérable de les avoir fait souffrir sans m'en rendre compte. J'étais égoïste. Des frissons me parcourent l'échine lorsque des visions m'envahissent, et ça depuis trente-six jours. Ashton est sûrement l'un des hommes de ma vie qui n'a pas essayé de m'agresser ou qui me respect tout simplement sans rien attendre en retour. Il est le seul qui est au courant de tout ce qui a pu m'arriver lors de mes escapades.

Matthew et Emory eux, c'est une différente histoire, ce sont mes meilleurs amis certes, mais je n'ai jamais osé leurs avoués ce que j'ai subi, non pas par peur de jugement, mais principalement par ce qu'ils ont fait tous les deux fais deux ans de prison. Ils sont chacun tiré, une balle dans la tête de leur frère aîné qui abusait et violait Emory à répétitions. Alors je sais qu'ils m'avaient protégée aux périls de leurs libertés, mais ce n'est pas ça que je veux, après tout, ils méritent autant leurs libertés que moi. Âgés de dix ans de plus que moi, ils sont incroyablement ouverts d'esprit et le cœur sur la main. Depuis le début de mon sevrage, ils font tout ce qu'ils peuvent pour me rendre la vie plus simple et moins douloureuse et que je retrouve la joie.

Sauf que lorsque je me regarde dans un miroir, la joie me paraît inaccessible.

Néanmoins, même si cela me paraît peu probable, je fais de mon mieux pour essayer d'aller mieux. Plusieurs fois par semaine, je me retrouve aux alcooliques anonymes de Las Vegas.

Ce centre est l'endroit de prédilection de plusieurs anciens alcooliques de la ville. Nous nous rejoignons à l'angle de Schiff Dr, là où se situe le centre et nous discutons souvent pendant plusieurs heures. Généralement, un nouveau arrive au mois une fois par semaine. Lorsque c'est le cas, il doit se présenter et nous devons l'écouter. Pour beaucoup discuter de leur problème n'est, en aucun cas, pas facile, c'est avant tout une honte, une faiblesse. On pense que jamais ce genre de chose nous touchera, mais elle arrive bien plus vite que prévu et sans qu'on ne se rendent compte de la gravité de la situation. Des fois... Il est trop tard pour faire marche arrière et c'est là que la mort nous touche de ses mains glacées. Pour moi, c'est différent, j'ai eu de la chance d'être encore en vie et de pouvoir essayer de changer, de devenir quelqu'un de bien, une femme sobre et qui fait tout son possible pour être heureuse.