Chapitre 4: Mafioso

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- Je le veux, souffla Julia d'une petite voix.

Je l'embrassais, mécaniquement. Ses lèvres contre les miennes, j'étais stoïc. Le goût de ce baiser était fade et plat.

Comme si j'embrassais le vide.

Je fermais les yeux, priant pour que le moment passe plus vite. La musique ralenti. Mon esprit partait à la dérive. Je pensais à la prochaine réunion, à la marchandise qui allait débarquer dans le port, à l'explosion d'il y a deux semaines.

Pendant un cours instant, une peau noire, satiné et voluptueuse, apparait sous mes yeux. Pris d'un intérêt soudain, j'imaginais emmêlé ma main dans ses long cheveux bouclés. Je caressais sa nuque gracieuse avant de pincer légèrement ses joues arrondis. J'imaginais le goût sucré de sa langue, l'effet velours de ses lèvres et l'odeur musqué qui s'échappait de son cou.

Là.

L'adrénaline pulsât dans mes veines et pendant un court instant, je me sentais en vie.

De rapides applaudissements avant qu'une musique sonore ne les remplace. Coupé dans ma transe, j'ouvrais les yeux pour croiser ceux d'un bleu océan et des joues cramoisi.

Ce n'était que Julia.

Ma futur femme, me forçais-je à me rappeler. Je jetais un oeil en direction de Vitali, lui demandant implicitement si la répétition était terminée. Il hocha la tête, invitant les personnes présentes à se dirigeaient vers la salle de dégustation.

- Tu t'en vas déjà ?, murmura Julia en me tirant par le bras.

- Sì, je dois finaliser des contrats. Je n'en ai pas pour longtemps, finis-je par dire en voyant sa mine déçue.

- On peut dîner au Bella ? Ça fait longtemps qu'on est pas sortit ensemble en tête à tête.

Le souvenir de Nova qui sortait sa carte gold de son décolleté apparut devant mes yeux.

- Comme tu voudras.

Je l'embrassais sur le front et en quelques enjambées, j'étais dehors. Je pris une grosse bouffé d'air frais, je dessérais les dents et passais une main sous ma mâchoire.

Cazzo !

Je perdais la tête. Elle me la faisait perdre. Penser à une autre femme quand j'embrassais ma fiancée, c'était du jamais vu dans mon cas ! Je montais dans la voiture, en essayant de faire abstraction de toute distraction. Un signe de la tête vers Gianni et il démarra au quart de tour.

Je me plongeais dans mes dossiers et signais quelques contrats. Sans jeter un regard, sous les ombres dansantes des arbres et des plaines, je reconnaissais le trajet de LA PLATA. C'était une grande plaine où mon arrière-grand-père avait commencé à travailler le bois puis a construire un atelier jusqu'à fonder une usine qui avait pu employer le quart de la ville. Elle était la fondation de notre empire et même si elle était toujour fructueuse, je l'utilisais principalement pour son sol riche et fertile.

- Gare la voiture et je te rejoins tout à l'heure, je dis à Gianni quand la voiture s'arrêta devant la grande porte.

Les ouvriers travaillaient à la sueur de leur front, attrapant de grosses poutres encore brut pour les porter jusqu'à la ponceuse. Certains braillaient des insultes à tout va pour ordonner à leur collègues de faire descendre l'arbre fraichement coupé sur le sol. En passant par les escaliers, j'avais une vue sur tout l'atelier. Ils charbonnaient comme des démons pour méritaient le salaires onéreux que je leur versais. Quand je croisais le contremaître qui sortait de son bureau, il me fit un signe de tête avant de continuer son chemin.

Le Péché d'AdamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant