Chapitre 2 : Confession

206 25 3
                                    

Les yeux fermés, j'inspirais un grand coup.

1. 2. 3.

Je comptais dans ma tête. Lentement. Me donnant un semblant de courage.

Je soufflais, tapais dans mes mains, et ouvris les yeux sur mon objectif.

La foule était en délire et je faisais abstraction de leurs cris, remarques, encouragements.

Il n'y avait que moi et le vide.

Moi et ma fidèle ami.

La mort.

Dans un battement de cœur, la respiration coupé, je pris de l'élan avant de courir et de sauter dans le vide.

Pendant un instant, j'étais euphorique de l'allégresse que me procurait cette sensation de liberté. Dans les airs, j'étais aussi légère qu'une plume. Comme un mécanisme, mon corps enchaîna les mouvements qu'il avait appris à répéter inlassablement.

Pirouette. Tourbillon. Grand écart.

Les bras levés, le corps tendu, Éric mon partenaire, m'attrapa au vol avant que la gravité ne m'attire trop près du sol.

Les applaudissements assourdis le chapiteau créant un effet sonore insupportable mais tellement grisant.

Mon cœur battait frénétiquement, presque au bord de l'implosion tant l'adrénaline pulsait dans mes veines.
Je jetais un sourire forcé vers le public qui balançait des fleurs dans l'arène. Ils étaient tous médusés, impressionnés de ma prestation et pourtant personne ne se doutait que derrière tout ses artifices, de strass et de paillettes se cachait quelque chose de monstrueux.

Le son de cloche de la cathédrale résonna, me faisant revenir brutalement à la réalité. Son gong me fit sortir d'un cauchemar éveillé.

J'enfoncais mes ongles dans mes paumes. J'étais là où je devais être.

J'entrais dans la cathédrale en refoulant mes souvenirs, fragments d'un passé que j'essayais d'effacer.

Malgré un soleil cuisant à l'extérieur, une faible lumière filtrait à travers les vitraux. On pouvait apercevoir les fines particules de poussières qui s'élevaient dans les airs. Les cierges étaient allumés devant un grand Jesus qui baissait la tête, les mains et pieds crucifiés.

Six hommes étaient disséminés dans le grand hall. La têtes baissés, ils avaient l'air concentrés dans leurs prières.
Les chuchotements plaintifs des fidèles m'amusais.

La démarche assuré, je me dirigeais vers le confessional sans accordais une attention à qui que ce soit. Après tout, j'avais condamné la porte principale et autres accès.

J'entrais dans le confessionnal et fermais derrière moi.
L'endroit était exiguë, inconfortable et étouffant. Le banc de bois froid et rigide me forçais à rester droite, comme une punition physique aux péchés que je m'apprêtais à confessais.

Soudain, la vitre s'ouvrit sur un homme plongé dans l'ombre.
Je ne le voyais pas, appliquant la règle de confidentialité mais je n'avais pas besoin que mes yeux se posent sur lui. Je me souvenais très bien de lui.

Austère et glacial, le teint cadavérique il était à l'image d'un fantôme qui revenait hanté les innocents pour satisfaire ses désirs sadiques. Son nez et sa bouche en pique de flèche relevé comme un museau de rat, donnait l'envie irrésistible de le cogner. Ses yeux enfoncés dans le crâne et ses joues creuses rendaient pénible à regarder son visage.

Le Péché d'AdamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant