Chapitre 3 : Tension

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Les sirènes des camions de pompier hurlaient sous le bâtiment en flammes, occultant tout autre son dans la rue. La circulation était bloquée, les gens se bousculaient pour assister à l'extinction des flammes.

Le soleil s'élevait vers son zenith,  projetant sa lumiere vive sur la masse imposante d'Adam.
Son costume habituellement impeccable était déchiré, ici et là, et ses cheveux à l'habitude si parfaitement coiffé, était ébourrifé et tombait sur ses yeux.

Aucun policier qui prenait le témoignage des passants n'osait venir interroger le mafioso. Celui-ci, adossé contre le capot de sa Ferrari, dardait son regard sur la femme qui s'était crashé sur lui.

Sa météorite.

Elle discutait avec un pompier qui lui désinfecté les paumes des mains. Elle parlait gaiement, sans être le moins du monde gêné par l'attention inquisiteur que lui accordait le Parrain.

- Annule tout mes rendez-vous de la journée, dit il à Gianni qui attendait les ordres de son patron. Et appel un gars pour venir te récupérer.

Si Gianni était plus que surpris, il ne le montra pas.

- Si signor. Et que vas t-on faire de la fille ?

Adam se redressa au moment où l'ambulancier finit de la soigner. Il déboutonna les trois boutons de sa chemise qui lui donnait l'impression d'étouffer quand il vit qu'elle se dirigeait vers lui.

- Je m'en occupe.

Gianni fut vite oublié quand les courbes félines embrassèrent sa vue. Sa masse de cheveux bouclés se balançait de par et d'autre de ses épaules. Ses hanches qui se moulait sous cette robe d'été, lui ravissait les sens. Sa peau couleur  bronze, n'était qu'un appel à la décadence.

Un fruit qu'il savait pourtant lui être défendu.

- Merci pour tout à l'heure.

Sa voix lui fit l'effet d'une décharge.
Pleine et légèrement rauque, une note de sensualité sur le bout de la langue. Adam ne comprit pas l'engouement de ses sens devant cette femme.

Il en avait fréquenté une centaines. Toutes plus belles les une que les autres, des canons de beautés. Mannequin, chanteuse, actrice : il avait tout connu toutes ses femmes que le monde avait décrit comme parfaites.

Il était même fiancé à la très jolie et timide Julia.

Mais cette doña lui donnait une impression étrange. Quelque chose auquel il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus.

Elle tendit sa main et décocha un sourire qui lui coupa le souffle.

- Nova. Nova Rodriguez.

- Adam, il répliqua en scellant la poignée de main.

Sous sa paume, il sentit la rudesse et la fermeté de la peau de Nova. Il fut surpris pendant un bref instant avant qu'elle ne retire sa main.

- Est-ce que mon sauveur serait partant pour un déjeuner ? C'est moi qui offre.

Il voulait refuser et s'en aller pour s'activer à reprendre ses affaires là où il les avaient laissés. Il désirait reprendre le contrôle, être dans son élément et passer à autre chose mais Nova et son sourire lui avait cloué le bec. Adam ne pouvait se résoudre à lui dire "non".

- Je conduis.

Le trajet de vingt minutes s'était passé dans le silence. Dans certains moments, où il pouvait détourner les yeux de la route, il l'observait avec une minutie presque chirurgicale. Une moue sur les lèvres, Nova avait la tête légèrement penché sur la vitre, le regard fixe, droit devant elle. Adam aurait pu être leurré par sa façade de victime déboussolée mais il n'avait pas été dupe.

Le Péché d'AdamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant