Chapitre 1

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Encore un samedi soir. J'ai toujours détesté les samedis soir. Depuis les dernières années ils ne sont que des rappels perpétuels de ma solitude. Entre les murs du minuscule appartement dans lequel je viens d'emménager je regarde le temps passer scandaleusement lentement sur l'écran de mon téléphone. J'ai l'impression que cela fait des heures que je swipe les pages de mon Instagram à regarder défiler les images des femmes les plus sexy les unes que les autres avec leurs coiffures et leur maquillages toujours parfaits. Je ne sais pas qui sont ces femmes à la vie parfaite mais c'est tellement loin de ma réalité que j'ai l'impression de vivre sur une autre planète.

Je suis loin d'être la belle blonde plantureuse aux courbes parfaites. Au contraire, j'ai une peau si pâle qu'on croit souvent que je suis malade. J'ai de longs cheveux cuivrés, des yeux verts et des taches de rousseur qui parsèment mon visage. Je n'ai absolument rien d'une femme fatale. Découragée, je décide de sortir prendre l'air. J'adore marcher quand la nuit est tombée et que la ville est paisible, c'est le moment où je me sens le mieux, j'arrive à oublier tous mes problèmes. J'ai fui ma ville natale car là d'où je viens je suis la pauvre fille qui a vécu l'enfer. Je n'étais plus capable des regards compatissants qu'on posait sur moi quand j'arrivais dans un endroit ou des chuchotements sur mon passage. Dès que j'en ai eu la possibilité je suis partie. J'ai bien l'intention de recommencer à zéro, démarrer une nouvelle vie à mon image dans cette ville. X est une petite ville où les gens n'ont pas trop l'air de s'intéresser à leur voisin. C'est cela qui m'a fait choisir cette ville, elle me convient parfaitement. Après avoir été celle que tout le monde pointe du doigt passer inaperçu me semble être une vraie délivrance.

Je remarque qu'il n'y a personne dans les rues, c'est le désert les gens ont tous fermer leurs rideaux et ceux qui ne l'ont pas fait le font sur mon passage. Après plusieurs minutes de marche je commence à me sentir de plus en plus mal à l'aise j'ai l'étrange impression qu'on m'observe, qu'on me suit. Je commence alors à marcher plus rapidement. Dans l'obscurité je ne vois personne mais cette sensation me poursuit. Lorsque je tourne le coin de ma rue j'aperçois du coin de l'œil une silhouette sombre qui se détache de la lumière d'un lampadaire. En une fraction de seconde je me retourne pour mieux voir mais il n'y a plus rien. Je me dis que j'ai probablement hallucinée avec la fatigue et le stress de mon déménagement ce ne serait pas étonnant. Je rentre chez moi avec cette sensation étrange d'avoir échappé de justesse à quelque chose. Une fois de retour en sécurité dans mon appartement je regarde l'heure et me souhaite avec sarcasme Joyeux Anniversaire Charlie ! Cela fait déjà quelques années que je n'ai plus souligner mon anniversaire, ce jour ne me semble plus autant important maintenant que je suis toute seule.

***

Je dois absolument me trouver un boulot et rapidement, car je ne survivrai pas longtemps avec les économies que j'ai. La caution pour mon loyer a déjà fait un trou énorme dans mes économies. Malheureusement, je n'avais pas vraiment le choix quel propriétaire accepterait de louer un appartement à une jeune fille d'à peine vingt ans, sans emploi. J'ai dû fournir deux mois de loyer en avance comme caution en plus de mon premier mois de loyer. J'espère que les gens du coin ne sont pas trop exigeants au niveau des compétences car il faut dire que je n'ai pas beaucoup d'expérience de travail. J'ai parfois aidé ma tante dans son restaurant le soir après les cours pendant les quelques années où j'ai dû vivre avec elle mais sans plus.

Je décide de me rendre sur la rue principale qui se trouve à quelques pâtés de maison de mon appartement. Il y a plusieurs boutiques, un supermarché, des cafés et des bars. J'imagine que je devrais trouver un emploi sur cette rue. Je remarque dans la vitrine d'un café qu'ils sont à la recherche d'une serveuse. Excellent ! c'est exactement ce qu'il me faut. J'entre dans le Brooks Café et je suis aussitôt accueilli par un gars d'environ mon âge qui a l'air beaucoup trop heureux.

L'amulette d'OpaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant