Chapitre 3

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J'ouvre les yeux, autour de moi tout est noir et flou. Je ne me sens pas très bien et tout me semble confus. Je cligne des yeux à quelques reprise et j'essaie de me concentrer pour permettre à la confusion de se dissiper. C'est alors que tous les évènements de la soirée me reviennent en mémoire. Lorsque je regarde de nouveau autour de moi je réalise que je suis allongée dans mon lit, je me redresse brusquement. Monsieur Mépris est là, assis sur ma chaise, dans ma chambre à coucher et il me regarde. L'espace d'un instant j'aurais juré voir quelque chose dans son regard, quelque chose de différent, de doux. Mais ce ne fut que l'espace d'une fraction de seconde car tout ce que j'y vois maintenant c'est ce fameux regard glacial rempli de mépris qu'il pose toujours sur moi. Il me dit d'un ton totalement détacher, comme si nous venions de vivre la soirée la plus normale qui soit et que c'était tout à fait naturel que nous, nous retrouvions chez moi tous les deux.

— Qui êtes-vous Mademoiselle Conners ?

— Quoi, qui je suis moi ? Vous plaisantez... Et vous qui êtes-vous ? Comment se fait-il que vous sachiez où je vis ?

— Je suis votre patron je connais forcément votre adresse.

— Forcément... Répondis-je d'un ton septique avant d'ajouter dites-moi alors qu'est-ce que c'était que ces ombres ? Qu'est-ce qu'elles me veulent ? Pourquoi est-ce qu'elles s'en prennent à moi ?

Il me dévisage de son regard glacial visiblement il est frustré, tout en se retournant pour quitter mon appartement il se contente de me répondre d'un ton autoritaire.

— Dormez ! Mademoiselle Conners Dormez ! Mais sachez que nous reprendrons cette discussion et que je veux des réponses !

Il ferme violement la porte de mon appartement derrière lui et j'entends le son de la serrure qui se verrouille. Comment se fait-il qu'il possède une clé de mon appartement. Qui est cet homme arrogant, Monsieur Mépris veux des réponses et moi donc ! J'ai tellement de questions qui se bouscule dans ma tête que je sens poindre une migraine. Je me dirige vers ma salle de bain pour prendre deux comprimés et je retourne au lit pour me recoucher et essayer de trouver le sommeil.

***

Je me retrouve dans ma maison d'enfance, je suis agenouillée au sol près du corps ensanglanté de ma mère. Je vois qu'elle est couverte de multiples lacérations, elles recouvrent son abdomen, ses bras et mêmes ses cuisses. Elle est couverte d'ecchymose on dirait qu'elle s'est battue à mort. J'entends la porte de la maison s'ouvrir, je me relève et je me retrouve dans le hall d'entrée c'est alors que je vois mon père. Il a un sourire aux lèvres, un sourire que je croyais ne jamais revoir. Mais il est la devant moi tout sourire et il est avec une petite fille. Je réalise que c'est moi, c'est moi lorsque j'avais 4 ans. Mon père tient ma petite main entre ses doigts et nous franchissons le seuil de la porte. J'essaie alors de le prévenir, de lui dire de ne pas aller au salon et de ne pas me laisser la voir. Mais il m'ignore complètement, je commence à crier mais aucun son ne sort de ma bouche. Alors j'essaie de lui bloquer le passage mais il ne me voit pas. J'essaie quand même désespérément de lui dire de ne pas entrer dans le salon je le lui répète de nombreuse fois mais sans succès.

Je suis hystérique, je pleure et je crie. J'essaie de dire à la petite fille de se cacher les yeux de ne pas regarder. J'essaie de lui faire signe de ne pas entrer mais elle ne m'entend pas et ne me voit pas, elle non plus. Ils se dirigent droit vers le salon mon père semble inquiet et c'est alors que tout s'enchaîne tellement rapidement. Ils franchissent le seuil de la porte la petite fille appelle sa maman. Mon père s'empresse de la prendre dans ses bras pour la détourner de la scène. Il lui dit d'aller dans sa chambre qu'il va venir la voir dans quelques minutes.

Je me retrouve soudainement dans ma chambre de petite fille avec elle, elle pleure j'aimerais la consoler, mais je pleure moi aussi. Je suis alors dans son corps nous pleurons ensemble. Nous ne comprenons pas complètement ce qui se passe mais nous savons que nous ne reverrons jamais notre mère sourire. C'est alors que nous entendons un bruit. Nous pensons qu'il s'agit de notre père alors nous sortons dans le couloir pour aller à sa rencontre. Ce n'est pas lui. Nous nous retrouvons dans le couloir et nous apercevons un homme qui nous regarde. Nous ne le connaissons pas, nous ne l'avons jamais vu. Il nous fait signe de nous taire en posant son doigt sur ses lèvres avant de nous sourire et de disparaitre.

L'amulette d'OpaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant