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« T'es sérieusement en train de me dire qu'un gars que tu ne connais absolument pas t'a offert une boisson avant de détaler comme un lapin ?! »

« C'est tout à fait ça Henry. J'étais tranquillement en train de travailler sur mes cours et là, t'as un serveur qui s'approche de moi et qui me tend une sorte de euh... chocolat viennois je crois. Il me semble que c'était ça. J'étais choquée sérieux. Je l'ai regardé en mode « désolée, mais j'en veux pas. »

« La bla-gue ! Et ensuite ? qu'est-ce qu'il t'a dit ? »

« Ensuite il m'a dit que la personne avait insisté pour me le payer. Il me l'a un peu décrit. Il m'a dit que c'était un mec assez grand de taille. Qu'il portait un masque, un chapeau et qu'il était hyper maladroit dans sa façon d'être et qu'il bégayait beaucoup aussi. Au moment où le serveur a pointé du doigt l'extérieur du Starbucks, le gars en question avait déjà disparu. Bref. Du grand n'importe quoi. »

Henry éclata de rire en tapant dans ses mains.
« Oh bordel ! J'y crois pas, t'es trop méchante. Me dis pas que t'as dit au vendeur de jeter la boisson ? »

« Bien sûr que si. Enfin, non. Je ne voulais pas qu'il la jette donc je lui ai dit de la donner à quelqu'un d'autre. Je ne bois pas de chocolat viennois donc pourquoi est-ce que je l'accepterais ? Déjà si ce mec avait un minimum confiance en lui, il serait venu me voir directement au lieu de passer par un serveur pour m'offrir une boisson. C'est clairement tout ce que je déteste. »

« Jade, t'es trop mauvaise. Tu te rends compte que y a un gars qui a gaspillé 4000 won pour toi et tu réagis comme ça ? Oh purée ! Je suis mort ! Il a du être grave déçu s'il a vu le vendeur se débarrasser de la boisson. »

« Honnêtement, j'en ai rien à foutre. »

Henry s'approcha de moi. Nous étions tous les deux assis sur le canapé de mon appartement étudiant.

« Me dis pas que si t'agis comme une garce avec les mecs qui essaient d'être gentils avec toi, c'est parce que tu penses toujours à... »

Je l'interrompis. « Stop. Je t'interdis de dire son nom Henry. Je ne veux plus en entendre parler donc ne commence pas à t'aventurer sur ce terrain... »

« Mais Jade, ça fait quoi ? Environ 2 ans que t'es célibataire c'est ça ? Et ça fait quoi... 1 an que t'as pas baisé ? Je comprends pourquoi t'es aussi aigrie. Même moi j'aurais pas tenu aussi longtemps. »

« Je t'emmerde Henry. Arrête de te préoccuper de mon vagin et de ma vie intime s'il te plait... »

« Désolé. Non mais, je m'inquiète pour toi justement. Depuis ta rupture avec « celui dont on ne doit pas prononcer le nom ». Ok Harry Potter sort de ce corps, bah t'agis bizarrement. Tu sors même plus avec moi. Tu passes tout ton temps à travailler tes cours et à te rendre dans cette fichue bibliothèque. T'es canon comme fille et tu sais ce que tu vaux alors quoi ? Qu'est-ce qui t'empêche de te remettre en selle ? »

« ... J'ai pas envie de souffrir. Je ne veux plus souffrir Henry. »

Henry prit mes mains et les caressa doucement. « Ma puce, j'aime pas te voir triste et je veux que tu te confies à moi si tu as des doutes. Ta rupture avec X c'est du passé. J'ai envie que tu l'oublies définitivement et que tu passes à autre chose. Je veux vraiment que tu rencontres quelqu'un de bien. »

« Parce que les mecs bien existent encore ? »

« Oh mais évidemment chérie, regarde devant toi ! J'en suis la preuve vivante. »
Il lâcha mes mains pour allumer la télé et nous tombâmes directement sur une émission musicale.
« Il y a beaucoup de mecs bien, crois-moi. Ils se cachent c'est tout. »

« Ou alors ils sortent avec des salopes... C'est toujours comme ça en même temps. »

« Ouais, aussi. Mais c'est une petite parenthèse ça. Ça ne veut rien dire et puis on s'en fiche. Le plus important c'est toi. Il y en a forcément un qui est là pour toi, quelque part et qui ne t'offrira pas de chocolat viennois pour essayer de capter ton attention. »

J'avais souris à cette remarque d'Henry.

« N'empêche, on rigole - on rigole, mais si ça se trouve Monsieur chocolat viennois est super canon derrière son masque et son bégaiement. T'aurais pu faire un effort et goûter sa boisson quand même. »

« Ou alors c'est un vieux pervers de 50 ans qui suit et séduit des minettes. Moi vivante, il est hors de question que j'accepte les petites attentions d'un inconnu. Aussi beau soit-il. »

« Arrête d'être aussi paranoïaque bordel. Tu m'épuises... Tous les inconnus que tu croises ne sont pas forcément des psychopathes. Il va falloir que t'évites les documentaires sur les tueurs en série pendant un petit moment hmm ? Si ce mec t'a offert une boisson c'est parce que tu lui plaisais et qu'il était beaucoup trop timide pour venir t'aborder. C'est tout. Personnellement, je trouve ça courageux de sa part. »

« ... Peu importe. J'ai plus envie d'en parler. »

Henry soupira puis s'installa en tailleur sur le canapé. « Comme tu veux. Mais je t'aurais prévenu.»

L'EtudianteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant