A Fucking Monopoly Game

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Chapitre 3

La semaine qui suivit cette discussion fut une semaine particulière, que ce soit pour Tony ou Steve.

Steve respectait la décision de Tony. Il faisait comme si rien ne s'était passé entre eux. Il se levait le matin, préparait le petit déjeuner, allait courir à Central Park avec Sam, puis dessinait un peu avant le repas, et se rendait à l'antenne New-Yorkaise du SHIELD.

Là, il supervisait l'avancement des dossiers qu'il suivait, s'assurait qu'il n'y avait pas besoin d'y envoyer les Avengers, et s'il fallait en envoyer un, il choisissait, avec Fury, le ou les plus adaptés pour la mission.

Rien que sur cette semaine, ils avaient dû envoyer Wanda et Vision en Sibérie pour vérifier qu'une ancienne base de HYDRA était bien désaffectée, et Natasha en Iran pour collecter des informations sur le projet du pays pour l'arme nucléaire.

(Il s'était avéré que la base était vide, excepté pour quelques armes inutilisables qui avaient été rapportées au SHIELD, et que l'Iran avançait bien plus vite que prévu dans le développement de l'arme nucléaire.)

Quand il rentrait le soir à la Tour Avengers, il descendait à la salle d'entraînement pour une petite heure avant le dîner.

C'était sa petite routine.

Et il ne pouvait pas s'empêcher de la suivre avec application, pour éviter de trop penser. Il n'avait pas envie de penser. Dès qu'il pensait, il pensait à Tony.

Et penser à Tony était douloureux, en ce moment. Il se détestait pour ça. Il avait l'impression d'être un enfant capricieux, qui se vexait dès qu'il n'avait pas ce qu'il voulait. Et il avait quatre-vingt-quinze ans, pour l'amour du ciel, il n'était pas un enfant.

Il en avait parlé avec Sam. C'était une fois où ils n'avaient pas trop eu envie de courir, alors ils avaient juste fait un tour à Central Park. « C'est parfaitement normal ce que tu ressens, tu sais, lui avait dit Sam. Après la nuit que vous avez passée l'autre jour, c'est normal que ça te frustre d'être revenu au point de départ ».

C'était peut-être normal, mais ça n'en restait pas moins insupportable.

**********

Tony, de son côté, ne savait plus trop où il en était.

Il avait toujours pensé qu'il était hétérosexuel, jamais ne lui était venu à l'esprit de remettre en cause son orientation sexuelle. Mais s'il était hétérosexuel, pourquoi avait-il autant aimé cette nuit avec Steve ? Ce n'était pas logique.

Il avait tenté, encore une fois, d'oublier son trouble en se plongeant dans le travail. Mais cette fois, ça n'avait pas fonctionné. Il n'arrivait même plus à se concentrer sur quoi que ce soit d'autre que le souvenir des mains de Steve qui parcouraient son corps.

Ou celui de ses lèvres qui embrassaient sa peau. Ou celui de ses soupirs, de ses gémissements, de tout ce qui avait fait de cette nuit la meilleure qu'il ait jamais passée.

Tony était cartésien. Il était rationnel. Il était, sans vanité aucune, un génie. Et le fait qu'il ne parvienne même pas à comprendre ce qui se passait dans son cerveau était assez ironique en soi.

Et extraordinairement agaçant.

Après tout, c'était vrai, il était capable de comprendre n'importe quelle équation en quelques secondes, il avait réussi à maîtriser le russe en un mois, il avait créé un nouvel élément chimique (il n'avait d'ailleurs pas eu le droit de le nommer « Starkogène », il trouvait pourtant que c'était un nom très adéquat), il avait miniaturisé un réacteur ARK dans une cave d'Afghanistan, et il n'était même pas capable de comprendre son propre cerveau ?

This Fucking BeardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant