A Fucking Nazi Bunker

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Chapitre 5

Un mois. Un mois entier que Steve et Tony avaient chacun goûté aux lèvres de l'autre pour la première fois. Un mois que Steve avait finalement réalisé son plus gros fantasme, et que Tony avait cédé à ses pulsions.

D'un accord mutuel, ils avaient décidé de garder leur relation secrète. Ce qui était de plus en plus difficile à mesure que le temps passait. Ils avaient constamment envie de se dire des mots doux, de s'embrasser, de s'enlacer, d'envoyer balader le monde et de vivre leur amour au grand jour. Ils avaient constamment envie de l'autre. Leurs pensées n'étaient faites que de souvenirs de leurs moments volés. Ils en avaient atteint le point où ils étaient devenus complètement accros l'un à l'autre.

Et ils avaient terriblement envie d'agir comme les couples normaux. D'aller au restaurant, au cinéma. De se tenir la main quand ils sortaient. Ou de s'embrasser sans cette constante boule au ventre, sans cette peur d'être découverts. Ou simplement de s'allonger sur l'herbe verte de Central Park pour inventer des formes aux nuages en riant comme des enfants.

Mais ils savaient qu'ils ne pouvaient pas. Tony était une personnalité publique, il savait parfaitement que s'il annonçait du jour au lendemain qu'il se considérait bisexuel, il y avait des risques de créer un énorme scandale. Il était habitué aux scandales, il devait détenir le record du nombre de scandales portant son nom, mais il ne voulait pas infliger ça à Steve. Et puis sincèrement, Tony Stark, le playboy le plus connu de la planète, avec Captain America, héros de la Seconde Guerre Mondiale et symbole national ? Largement de quoi faire polémique.

Quant à Steve, il ne savait pas s'il était prêt à assumer son homosexualité. Il savait qu'il n'était plus dans les années quarante, qu'il ne risquait pas d'être emprisonné voir tué à cause de ça, mais le problème n'était pas là. Le problème, c'était que, dans la tête de certaines personnes, il était vu comme le symbole de l'Amérique conservatrice (ce qui n'était absolument pas le cas, mais que voulez-vous). Il était peut-être égoïste, mais il avait peur de la réaction de ces gens-là.

Et puis il y avait aussi une autre raison. Ils étaient des super-héros. Et qui dit super-héros, dit ennemis. Qui dit ennemis, dit vengeance. Si leurs ennemis savaient qu'ils entretenaient une relation bien plus qu'amicale, il y avait d'énormes risques qu'ils menacent l'un pour atteindre l'autre. Et c'était absolument hors de question.

Ça n'arriverait pas. Jamais. Non.

Et puis Fury pourrait penser que leur relation entraverait le bon déroulement des missions, il pourrait interférer. Steve comprenait parfaitement son point de vue, mais il ne laisserait pas non plus qui que ce soit s'interposer entre lui et Tony.

Ils n'avaient rien dit aux Avengers. Sam était le seul au courant, même Natasha ne se doutait encore de rien. Ils ne savaient pas vraiment pourquoi ils gardaient ça secret de leurs coéquipiers. Sans doute une crainte irascible et injustifiée que la presse tombe dessus, moins de personnes savaient, mieux c'était.

Les moments les plus risqués avaient sans doute été quand Steve avait dû repartir en mission infiltration. Et par mesure de sécurité, aucune communication au-delà du strict nécessaire (indiquer chaque jour que tout allait bien, ou envoyer un signal d'alerte si quelque chose tournait mal) n'était autorisée.

Tony avait passé une semaine entière avec pour seuls signes de vie des points verts qui s'affichaient sur son écran. Ce qu'il s'était constamment dit pour se rassurer, c'était qu'au moins, ces points n'étaient pas rouges. Steve allait bien.

Et quand il était rentré, après le débriefing avec Fury, ils s'étaient éclipsés discrètement, et Steve lui avait sauvagement fait l'amour.

This Fucking BeardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant