1 : Nox

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Je serre les dents et grogne dans ma barbe, quelle bande d'abrutis ! Je claque la porte de l'infâme taudis qui me sert d'appart et balance ma veste sur le bar tandis que je peste sans discontinuer

- J'aurais dû lui dégommer sa sale gueule et lui faire manger ses dents ! Non mais sérieusement ! Comment voulez-vous que je bosse avec des imbéciles qui ne savent rien branler d'autre que leur demi-molle ?! Je vais finir par en prendre un pour taper sur l'autre !

Je rumine et tourne en rond avant de finalement m'avachir sur le canapé, exténué ... Cet après-midi n'a pas été bien différent des autres, je me suis rendu au QG, j'ai supervisé les opérations de répartition des différentes drogues, récupéré l'argent de la semaine et comme nous sommes vendredi, c'est inventaire.

Et comme à chaque fois, il y a toujours un jeunot, qui se pavane comme si le quartier lui appartenait parce qu'il a réussi à enfumer deux-trois ados et se faire plus de blé. Comme je ne crie pas sur tous les toits que c'est moi qui gère ici, il ne le savait pas et m'a pris de haut, sauf que voilà, il y a des trous dans ces stocks et ça ne me va pas. J'ai donc essayé de lui faire cracher le morceau, il s'est énervé en me disant "c'est pas un nerd qui va m'apprendre le taf"... Quelle erreur ... Je lui ai donc réservé le même sort qu'aux autres petites frappes.

Chez Rise, les dealers camés qui font des trous dans leur stocks se font marquer. Je lui ai donc entaillé profondément la joue en lui expliquant que comme ça, tout le monde saura qu'il n'est pas digne de confiance. Je l'ai également prévenu qu'à la prochaine erreur de ce genre, nous ferons comme lui pour ces stocks, des trous. Je déteste la violence gratuite, mais ce genre d'imbécile prend facilement peur et se tient à carreaux ensuite.

Mon plus gros souci, c'est Fenrir. Il ne va pas apprécier l'inventaire de ce soir... Je souffle à nouveau en me frottant les yeux. Le sourire arrogant de ce fils de pute me revient en mémoire. Dolohov, cet espèce de chien qui fouine partout pour foutre la merde et lécher les bottes du boss. Si seulement je pouvais lui en coller une. Ce fumier n'a pas arrêté de me suivre comme mon ombre, comme chaque vendredi, et de faire des réflexions, des sous-entendus, se vanter que bientôt il recevra une récompense digne de son travail. 

C'est comme un assistant, il fait des rapports réguliers au chef alors je suis obligé de m'accommoder de sa présence, mais la façon dont il parle des omégas me répugne. Je n'ose même pas songer à ce qu'il leur ferait même s'il adore me raconter ces plans pour le jour où cela se produira. Je frissonne d'horreur et me resaisit, putain je suis si proche du but, il ne me manque que ça ! Ma frustration me fait de nouveau grogner et je me lève d'un bond pour arpenter à nouveau le ridicule espace qui me serre de salon.

Alors que je suis sur le point d'user le carrelage, mon téléphone sonne et je grogne quand je vois le nom apparaître sur l'écran.

- Salut Boss.

- Dolohov m'a dit qu'un crétin à encore fait des conneries avec son stock.

- Rien d'irréparable, j'ai déjà réglé le problème.

- Bien. Rejoins moi au Select ce soir à deux heures précises.

- Ok Boss, je dois prendre quoi ?

- Une douche, et essaye de faire un truc avec tes cheveux, tu vas rencontrer des gens importants ce soir.

- Qui ça ?

- Tu verras.

Je regarde mon téléphone, ahuri. Putain, je vais enfin pouvoir avancer ! C'est comme si le ciel m'avait entendu. Il est encore tôt, seulement 21h13. Je fonce à la douche et me soigne le mieux que je peux, malheureusement c'est toujours un échec pour ce qui est de mes cheveux. Je m'observe quelques instants dans le miroir, mon jean noir sculte mes jambes et allonge ma silhouette, la chemise blanche mets en valeure ma peau dorée et mes yeux verts, la veste en cuir pour le côté rebel, le tout avec des sneakers noires. C'est sobre, efficace, je peux me déplacer sans problèmes et courir si besoin. Mes poches intérieures sont doublées avec des caches pour les armes blanches. Je me trouve bien, l'image que me renvoie le miroir est celle d'une homme grand, fort, bien bâti et mon regard froid couronne le tout. Ok, ça va le faire ! Pas question de foirer quoi que ce soit aujourd'hui !

RiseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant