𝐀𝐑𝐀𝐁𝐄𝐒𝐐𝐔𝐄𝐒 𝐃𝐄 𝐃𝐄𝐌𝐎𝐈𝐒𝐄𝐋𝐋𝐄

𝙥𝙧𝙤𝙡𝙤𝙜𝙪𝙚

˗ ˏ ˋ   𝔭𝔯𝔬𝔩𝔬𝔤𝔲𝔢      ˎˊ ˗

               ELLE S'AVANÇA LENTEMENT. Le vide devant elle ne lui faisait pas peur, au contraire. Il la stimulait, s'en approcher lui procurait des vagues de frissons spectaculaires. L'adrénaline brûlait ses veines, brouillait son esprit. Cette sensation de terreur qui faisait fourmiller ses jambes, les rendait lourdes et fébriles, qui lui donnait des vertiges à en faire tomber les plus fragiles, lui retournait l'estomac ; c'était cette peur qu'elle aimait tant.

Elle adorait ressentir l'excitation que lui provoquait ce risque. Le danger qui se trouvait partout autour d'elle lorsqu'elle slalomait entre les cimes des gratte-ciel, la vitesse qui lui brûlait les poumons quand elle osait entrouvrir les lèvres pour respirer. Elle aimait sentir la mort s'approcher d'elle lorsqu'elle la balayait d'un battement d'aile.

Mais ce qu'elle préférait, c'était aller encore plus haut, au dessus de tout ce qu'elle connaissait pour s'y perdre.

Elle poussait un peu plus l'air pour s'élever dans les cieux, là où même les nuages n'oseraient plus la toucher. Le ciel que les plus hauts immeubles ne se risquaient pas à gratter. Là où seuls les oiseaux se promenaient, à l'abris des regards humains, où les bruits du quotidien n'existaient plus.

Elle aimait la fraîcheur de l'air qui caressaient délicatement sa peau, la douceur du vent qui remuait ses cheveux, faisait flotter ses vêtements. L'absence de repères, le vide complet, le précipice sans fond sous son corps. À cette hauteur, elle ne voyait ni danger, ni risque. Ses problèmes étaient trop lourds pour la suivre si haut, et ses rêves bien trop légers pour la laisser s'envoler seule.

Tout ce qu'elle trouvait, si haut dans le ciel, bien au dessus des nuages, c'était une liberté totale. Libre de dire ce qu'elle souhaitait, crier autant qu'elle le voulait. Elle pensait à tout, mais aussi à n'importe quoi.

Puis quand venait le moment de redescendre sur terre, elle soupirait, mais plongeait. Elle partait retrouver ses problèmes, ses angoisses, ses peurs. Elle retrouvait le danger, la mort qui la guettait à chaque pas, chaque battement d'aile.

Mais quand elle posait le pied au sol, la première chose qu'elle voyait, c'était l'ombre de ses ailes dessinée par les rayons du soleil. En hiver comme en été, par jour de pluie comme de grand soleil, sous un froid frigorifiant comme sous une chaleur écrasante, cette ombre était majestueuse.

Parce que sur le béton triste, gris, sans âme, se dessinaient, dans l'ombre de ses ailes, d'élégantes arabesques qui donnait un sens à cette terre qu'elle trouvait morose.

j'espère que ce prologue vous a plu !!!
je suis trop heureuse de revenir avec cette ff, j'ai trop hâte de vous publier la suite et d'avoir vos avis !!!
je l'annonce dès aujourd'hui : il n'y aura pas de rythme de publication (de toutes façons je sais pas tenir un rythme alors bon..........)
ne vous méprenez pas : cette ff restera une histoire assez calme, ne vous attendez pas à des combats à chaque coin de rue et des retournements de situation de zinzin

en espérant que ce retour fasse plaisir aux anciens lecteurs et ne vous déçoive pas <3