Au collège, c'était une grande révélation.
On est en 2013, création du mouvement « manif pour tous » , contre le projet de loi autorisant le mariage homosexuel. Comme c'était très médiatisé , c'était impossible de ne pas l'entendre. J'avais 12ans et j'étais en 5è. On en discutait dans la cours, dans les couloirs, avec les profs et les surveillants
J'ai commencé à me poser ces questions : l'existence de l'homosexualité , la bisexualité et plus tard (au lycée) toutes les autres facette des communautés LGBT et LGBT+🏳️🌈
Sauf que problème : il se trouve que je vis dans une famille très conservatrice, chrétienne protestante et mes origines asiatiques n'aidant pas non plus. C'est peut-être ce qui m'a tenté. De plus les relations homosexuelles relèveraient du pécher d'après la bible et ça m'a fait beaucoup souffrir, et l'accepter a pris du temps
Depuis la 6è et même en primaire je me sentais différente sans savoir pourquoi. Je me rapprochais surtout des adultes. Ça c'est accentué au cours de ma scolarité , pourquoi ?
j'ai toujours été mise à l'écart sans vraiment comprendre. Vous savez? Celle qui est toujours choisie en dernier quand on fait des groupes quelque soit la matière? Une très grande souffrance ! mais ce n'est pas de ça dont je veux parler.Pour en revenir à ma bisexualité , cet événement m'a permis d'ouvrir les yeux : avant je ne savais pas qu'il était possible d'aimer une personne de même sexe/genre que nous.
J'écrivais beaucoup de poèmes déjà mais le déclic s'est fait quand une amie m'a demandé « est-ce ce que tu l'aime? » parce que ce que j'écrivais pour ma prof ça remblaiement à des poèmes d'amour (pourtant ce n'était pas mon intention de base) moi j'avais juste envie de lui dire à quel point je l'adorais
J'ai commencé à me sentir bizarre, à douter de moi et l'idée ne m'a pas déplu alors j'ai continué. Et le bruit a commencé à courir,incapable de garder mon propre secret.
je n'étais plus invisible, c'est ce que je voulais. On savait déjà de moi mon talent pour la poésie , pour les acrostiches surtout (en gros on prend un mot et à partir de chaque lettre on écrits des vers commençant par celle ci)Un Rapide exemple :
Revoir la nuit 🌙
Et les étoiles
Vivement que le soir vienne
Et que le sommeil tombeMais je ne me sentais pas assez reconnue, je ne voulais sortir de l'ombre . J'ai fait la connerie de montrer fièrement mes écrits qui ont inquiété tout le monde : j'ai rapidement associé cette prof au destin, au diable, à un amour sombre , à la passion, au désir et à sentir des choses qui me surpassaient.
J'en ai souffert sans vraiment comprendre. Je ressentais un lien très fort et j'ai commencé à avoir des fantasmes, l'envie de la violer (et je m'en veux encore aujourd'hui, mais ça va maintenant c'est du passé, j'espère qu'elle me pardonne)
Ce sont mes premiers ébat de bisexuelle non assumée, je me croyais possédée, que je n'avais plus le contrôle sur ma vie et mes pensées. pour moi ça restait un péché dont j'essayais d'en sortir. Pas facile d'associer bisexualité et religion ! Je savais à ce moment là que j'étais différentes de mes parents et des autres ados. Je suis devenue une « artiste maudite » en très grande souffrance
Beaucoup étaient surpris et ont été dégoûtés sans comprendre : on est tous cons à cet âge. J'ai servi de réservoir à méchanceté, des rumeurs et des mise à bout. Entendre le nom de la personne que j'aimais à longueur de journée était insupportable, j'en avais extrêmement honte
pourtant certains étaient plus ouvert d'esprit mais ils étaient moins nombreux et n'était pas forcément proches : « aime qui tu veux on s'en fout »
Rien n'était sûr et j'espérais être hétérosexuelle. j'aimais beaucoup un garçon à l'époque mais il a rompu , ça m'a blessé . C'est sûrement suite à cet échec que je me suis tournée vers les femmes.
J'ai ressenti de plus en plus de frissons et de plaisir coupable quand je pensais à elle ou quand je la croisait dans les couloirs
Je vivais enfin l'aventure, l'aventure qui me sort d'une vie monotone
Sachez que ce n'est qu'au lycée que je j'assumais ma bisexualité, que j'ai compris que c'était possible. Le fait d'avoir moins de jugements m'a beaucoup aidé. Arrivé au lycée, c'était une autre vie , je redevenais invisible et ne reproduisait plus les mêmes erreurs
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Aimer une femme mûre quant on est une jeune ado
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