Première année. Jour 1.
Guillaume sortit de la voiture de ses nouveaux parents, ces derniers l'ayant enfin adopté et le ramenant chez yeux aujourd'hui. Il avait passé énormément de temps avec ces derniers avant l'adoption, afin de s'assurer que le courant passait bien entre eux, et Guillaume les appréciait. Ce n'était pas la première fois qu'une famille s'intéressait à lui mais c'était la première fois qu'il se sentait aussi bien avec des gens autres que ceux de l'orphelinat où il avait grandi. À ses sept ans, il avait été placé en famille d'accueil pour essayer, cette dernière ayant déjà accueilli plusieurs enfants de son orphelinat mais l'expérience ne lui avait pas plu. Il était revenu à l'orphelinat quelques semaines plus tard et la direction s'était alors mis en tête de chercher une famille qui pourrait l'adopter pour lui permettre d'avoir une vie normale. Ces derniers jours il avait trépigné d'impatience, bien qu'il n'en ait rien montré du dehors, n'ayant qu'une seule idée en tête : arriver dans son nouveau foyer. Sa mère se tourna vers lui après avoir tourné la clé dans la porte d'entrée et lui sourit tendrement :
« Ça y est Guillaume, on est arrivés. Bienvenue dans ta nouvelle maison. »
Il sentit son père poser sa main sur son épaule de manière chaleureuse et quand il leva le visage pour lui lancer un regard surpris celui-ci lui sourit à son tour :
« Tu as hâte de rencontrer Aurélien ?
— Aurélien ? balbutia-t-il en fronçant légèrement les sourcils, se demandant où c'est qu'il avait déjà entendu ce prénom, et son père lui sourit doucement.
— Oui, Aurélien. Notre fils, tu sais bien. Ton petit frère. »
Il ouvrit la bouche pour répondre quelque chose mais ne put dire un mot, comme figé sur place. Aurélien, bien sûr. Ils lui en avaient pourtant parlé. Des tonnes de fois. Comment avait-il pu oublier ?
« Guillaume ? Ça va mon grand ? lui demanda sa mère en s'apercevant de son trouble et il se reprit aussitôt.
— Ah oui. Oui, oui... Aurélien, bien sûr.
— Il doit être tellement impatient de te rencontrer. Je suis sûr qu'il ne tient pas en place, dit sa mère en souriant et il força un petit sourire sur ses lèvres pour toute réponse.
— On lui a tellement parlé de toi. Ne t'inquiète pas s'il te paraît un petit peu trop excité, d'accord ? lui dit son père en riant et il hocha la tête, un peu perdu.
— Euh... Oui, oui... Pas de problème... »
Sa mère ouvrit alors la porte d'entrée et entra dans la maison. Son père posa une main sur son épaule afin de l'entraîner à l'intérieur à son tour et ils la suivirent jusqu'au salon où un petit garçon était en train de jouer aux cartes avec ce qu'il imagina être ses grands-parents, agenouillé près d'une table basse.
« Mon cœur, on est rentrés. » s'exclama sa mère d'un air joyeux et le petit garçon se retourna brusquement vers cette dernière en l'entendant.
Il vit un grand sourire s'inscrire sur ses lèvres en voyant ses parents et celui-ci lâcha les cartes qu'il tenait dans sa main par-dessus la table et se releva précipitamment :
« Maman !! »
Guillaume fit un pas de recul en le voyant se ruer sur sa mère et celle-ci rit doucement en l'attrapant en plein vol lorsque le plus petit lui sauta dans les bras. Le petit garçon enfouit son visage dans le cou de sa mère et il ressentit une pointe de jalousie dans son cœur en le voyant ainsi blotti contre la personne qu'il considérait lui aussi à présent comme sa mère. Puis il se sentit une pointe de colère de même en se rendant compte qu'il ne lui avait même pas jeté un seul regard depuis qu'il était entré dans le salon, obnubilé par sa mère. Il le détesta aussitôt. Alors il se prit à penser de ses parents comme ceux d'Aurélien et non plus des siens comme il avait essayé de se convaincre de les appeler pendant des semaines.
« Eh bien, mon amour ? Tu as trouvé le temps long avec papi et mamie ? » demanda la mère du plus petit en déposant un petit baiser sur son cuir chevelu.
Il sentit le père de ce dernier poser une main sur son dos doucement alors qu'il avait les yeux rivés sur le petit garçon qui hochait la tête silencieusement dans le cou de sa mère et il jeta un regard hésitant à ce dernier en levant la tête, ayant l'impression horrible d'être de trop.
« Aurélien. Guillaume est là aussi. Tu ne lui dis pas bonjour ? » dit alors le père de ce dernier et en se tournant de nouveau vers lui pour le regarder il le vit se figer dans les bras de sa mère.
Le petit garçon se tourna alors lentement vers lui et quand leurs regards se croisèrent il sentit son cœur se serrer dans sa poitrine à lui faire mal. Aurélien tira doucement sur la manche de sa mère et celle-ci sembla comprendre le message, le laissant descendre, puis quand il fut au sol le petit garçon s'approcha doucement de lui, d'un air hésitant.
« Bonjour, Guillaume. Je suis content d'enfin pouvoir te rencontrer, lui dit Aurélien en le regardant d'un air timide et il le vit avec surprise se mettre à rougir. Je m'appelle Aurélien ! »
Il baissa les yeux en direction de la main que le plus petit lui tendait, ne semblant pas savoir comment lui dire bonjour autrement, et il resta figé un moment, observant sa main. Il vit celle-ci trembler légèrement quand le plus petit s'aperçut qu'il ne prenait pas sa main et il entendit son père se racler la gorge dans son dos :
« Mm... Guillaume...? »
Il sortit alors de ses pensées et attrapa la main d'Aurélien juste quand celui-ci semblait sur le point de reculer cette dernière.
« Enchanté de même. Guillaume. » dit-il en serrant fortement la main du plus petit dans la sienne et quand celui-ci chercha à récupérer sa main, semblant avoir mal, il le lâcha.
Il n'avait pas fait exprès de serrer aussi fort. Heureusement, Aurélien fit comme si de rien n'était et ses parents ne virent pas qu'il lui avait fait mal. Ceux-ci lui présentèrent Janine et François, les grands-parents d'Aurélien qui s'étaient occupés de ce dernier pendant qu'ils étaient allés le chercher à l'orphelinat et quand il jeta un petit regard en coin à Aurélien, il vit que celui-ci avait perdu son sourire. Il vit le père de ce dernier se pencher vers lui pour lui poser une question et Aurélien hocha précipitamment la tête avant de sembler forcer un petit sourire sur ses lèvres pour rassurer son père. Le petit garçon se tourna ensuite vers lui et leurs regards se croisèrent, faisant faire un bond à son cœur de nouveau. Aurélien esquissa un minuscule sourire et il le fixa avant de détourner le regard. C'était quoi le problème avec lui ?
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Fiction OrelxGringe - Grand frère.
FanfictionGuillaume est adopté par une famille à ses 10 ans. Mais ses nouveaux parents ont déjà un enfant, de deux ans de moins que lui, et il développe une jalousie excessive envers ce dernier.