Deuxième année. Jour 468.
« Aurélien ! »
Il tenta de se redresser quand il entendit la voix de son grand frère. Aurélien. Il l'avait appelé Aurélien. Il ne le faisait seulement que lorsqu'il était énervé contre lui ou qu'il était inquiet. Il se mit à pleurer en sentant la douleur qu'il ressentait dans la mâchoire et Guillaume fut à ses côtés une seconde à peine plus tard, l'aidant à se redresser du sol sableux.
« Aurél, Aurél regarde-moi ! »
Guillaume était inquiet. La douleur s'intensifia tout à coup et il pleura de plus belle alors qu'il sentait son frère poser ses mains sur son visage, semblant dégager ses cheveux de devant ce dernier. Il ouvrit les yeux péniblement, le visage de son frère apparaissant devant ses yeux et, malgré que celui-ci fut flou à cause de ses larmes, il réussit à voir son expression inquiète.
« Ouvre la bouche, Aurél. Montre-moi où t'as mal. Où est-ce que tu t'es pris le ballon ?
— Guillaume... sanglota-t-il alors qu'il commençait à sentir le goût du sang dans sa bouche et celui-ci se mit à caresser sa joue avec douceur pour l'apaiser.
— Aurél, dis-moi où tu as mal. S'il-te-plaît. »
Il tenta alors de calmer ses pleurs, aidé par les caresses réconfortantes de son frère sur sa peau, et celles-ci semblèrent marcher sur son cœur qui battait la chamade et semblait à présent se calmer dans sa poitrine.
« Ici... dit-il en pointant vers une de ses dents du bas et il sentit Guillaume poser doucement son pouce sur sa lèvre inférieure afin de pouvoir voir l'endroit où il lui montrait.
« C'est ta dent qui commençait à bouger, Aurél ? lui demanda son frère et il hocha la tête.
— J'ai mal au visage mais ma dent me fait très mal, Guillaume.
— Je pense qu'elle va tomber alors. À cause de la balle, expliqua son frère et il lui jeta un regard paniqué. Eh, c'est pas grave. C'est bien, non ? La petite souris viendra te voir ce soir comme ça, hein ?
— Tu crois qu'elle viendra quand même ? Même si c'était pas prévu ?
— Bien sûr, lui sourit Guillaume en lui caressant la joue doucement. Maintenant, lève-toi Aurél. On rentre à la maison. Il faut te soigner et faire tomber cette dent avant que tu ne l'avales. »
Il dut faire une drôle de tête car Guillaume se mit à rire.
« Tiens, laisse-moi t'essuyer un peu... »
Il le vit sortir un mouchoir en papier de la poche de son pantalon et l'instant d'après, Guillaume s'activait à essuyer le sang sur sa bouche. Il l'observa un instant en silence, semblant concentré sur sa tâche, avant d'attraper le mouchoir de ses doigts.
« Merci, Guillaume. Je peux le faire, ne t'en fais pas. »
Guillaume lui jeta un regard surpris quand leurs doigts se touchèrent sur le mouchoir avant de lui lancer un regard doux :
« Très bien, dit-il avant de se pencher vers le sol pour ramasser son carnet à dessins étalé au sol puis leurs affaires. Tu viens ? »
Il hocha la tête et, pris d'une soudaine envie, il glissa sa main dans celle de son frère. Celui-ci ne le repoussa pas à sa grande surprise et se contenta seulement de lui lancer un petit regard surpris avant de lui sourire doucement et de resserrer ses doigts sur les siens. Aurélien sentit une petite chaleur s'immiscer dans son cœur en ne se sentant pas repoussé par son frère alors qu'il avait tant besoin qu'on le réconforte. Ils marchèrent ainsi jusqu'à la maison et aucun des deux ne prononça la moindre parole.
***
Merci de t'être occupé de moi. Guillaume repensait aux mots du plus petit alors que celui-ci était blotti contre lui sur le canapé, s'étant endormi sur son épaule quelques minutes à peine plus tôt. Quand ils étaient rentrés à la maison, leurs parents avaient paniqué en voyant l'état d'Aurélien et quand il leur avait expliqué qu'il s'était pris le ballon alors qu'il dessinait près de lui et ses amis qui jouaient au football, sa mère avait entraîné Aurélien dans la salle de bain pour s'occuper de lui. Le plus petit en était sortit quelques minutes à peine plus tard avec sa dent dans sa main et un coton dans la bouche, des larmes sur les joues mais un grand sourire sur les lèvres. Maman m'a dit que c'était pas grave et que la petite souris passerait quand même ce soir, lui avait-il dit avant de venir l'enlacer doucement et de lui murmurer ces quelques mots à l'oreille : Merci de t'être occupé de moi. Quand Aurélien s'était reculé et lui avait sourit, Guillaume avait pensé qu'il ressemblait à un petit soleil. Et quand après avoir mangé, ils s'étaient tous retrouvés devant la tête et qu'Aurélien s'était blotti contre lui, il n'avait rien dit. Il avait seulement placé un bras au-dessus de ses épaules pour l'attirer plus encore contre lui et le sourire qu'Aurélien lui avait offert à ce moment-là, malgré sa surprise, avait été si lumineux. Aurélien était son petit soleil, littéralement. Et le laisser entrer dans son cœur en arrêtant de le repousser avait été une des meilleures choses qu'il avait fait de sa vie. Être son grand frère avait complètement changé cette dernière et il aimait tellement ça. Alors il resserra son étreinte sur Aurélien et enfouit une seconde son visage dans ses cheveux, un grand sourire sur les lèvres. Qu'est-ce qu'il l'aimait.
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Fiction OrelxGringe - Grand frère.
Fiksi PenggemarGuillaume est adopté par une famille à ses 10 ans. Mais ses nouveaux parents ont déjà un enfant, de deux ans de moins que lui, et il développe une jalousie excessive envers ce dernier.