Premier Chapitre

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Nous sommes en plein moi d'août. La chaleur traversait les vitres d'une voiture rouge, arpentant les chemins rescapés et secs. Sasha ne quittait pas l'horizon des yeux, protégés par les attaques du soleil, grâce à ses verres bruns. Les quelques bosses le faisaient sautiller. Un silence de mort régnait dans ladite voiture.
Il portait un marcel, rayé de bandes roses et violettes de manière horizontale et un short blanc cassé, de vieilles tongues aux pieds. Son cou frêle était orné de fins colliers. Ses cheveux brun cachaient ses pommettes et ses peines. Quant à l'astre géant, il caressait ses maux. Sasha adorait l'été et la manière dont le soleil chuchotait à sa peau. Des paroles douces et chaleureuses.
À la vieille radio, tournait Alpha-ville. Il connaissait Big in Japan par coeur. Il ne pût s'empêcher de chantonner approximativement avec un petit sourire. Accompagné de son père lors du refrain.
La tristesse pesante s'était alors envolée, laissant place à cette petite famille, profitant de cet instant de joie.

Les chemins rescapés laissaient alors place à des pleines violettes, jaunes et vertes, qui s'étendaient à des kilomètres à la ronde. Pendant 2 longues minutes, le brun contemplait ces étendues de couleur qui s'offraient à lui. Un sourire se dessinait sur son visage et le chant à tu tête prît fin. Les deux hommes se concentraient sur la vue et le père Avenard se contentait de tapoter son volant au rythme de la musique. Un vieux tube rétro, si vieux, que même Sasha ne le connaissait pas; pourtant passionné par ce genre de sonorité. Elle lui plaisait, et dans un élan incertain, il ouvrit la vitre maladroitement. L'air fouettait maintenant sont avant bras, sous les 50km/h.
Après les pleines colorées et quelques maisons dépassées, une gare comme on ne les fait plus, se montrait. Et un joli panneau; "Becca". Plus tard, un petit clocher. Plusieurs maisons aussi colorés que les pleines antécédentes. Un tabac, des cafés, la "grande" bibliothèque de Becca,... Enfin bon, un chemin que Sasha ne connaissait que trop bien.
Les Avenard habitaient près du centre-ville, si bien que Sasha s'est toujours rendu en vélo à l'école, ou à la bibliothèque (son endroit préféré sur terre). Il changeait tout les jours d'endroit préféré ceci dit. Parfois c'est le café, d'autrefois le parc, ou bien près de la rive, ou encore le Restaurant de Van De Wiele,... Mais tout compte fait, là maintenant, il dirait que ce siège de voiture était son endroit favori, à scruter chaque coin de sa ville comme si c'était la première fois qu'il s'y rendait.

Sasha

On entre rapidement chez nous avec Papa. C'est toujours dure après... Un pincement s'empare de mon coeur. La voiture garée, je sors avec précipitation, impatient d'écrire ce qu'il m'est passé par la tête devant ce paysage. Paysage dont je ne me lasserai jamais. Après avoir crié notre retour et embrasser ma grand mère sur le front, je montais les escaliers rapidement. Sous les plaintes de Mamie, je jette mes tongues du bout des pieds, qui retombent, sans grande délicatesse, sur le plancher. Avant de faire quoique ce soit, mon corps est aimanté par mon lit. Je regarde l'heure vias mon téléphone : 15:34. Mes notifications ne sont pas vraiment intéressantes, excepté celles de Marylou et de Noah. Ce sont mes meilleurs amis. On se connaît depuis longtemps maintenant. On a fait la petite école à Becca, ensemble. Noah était plutôt réservé, pleurnichard et timide. Marylou, c'était la fille aimée de tous. Entêtée et courageuse. Elle s'était déjà battue parce que des grands embêtaient Noah. Je souris face à se souvenir gorgé de nostalgie. Je l'avait aidé et on a fini mal en point, Noah pleurait à grosses larmes, seulement depuis, ils ne l'ont plus jamais embêté.
Après les avoir rassuré, je reçois une nouvelle notification. Elle ne venait pas des mes deux amis, mais d'Adrien. C'est rare de recevoir un message de sa part, du moins c'est rare qu'il puisse envoyer un message.
"Bonjour Sasha, j'espère que tout va bien. Je capte à peu près aujourd'hui. Prends soin de toi, je sais que ce n'est jamais facile."
Je connais Adrien depuis la troisième. Un an après le décès de maman. On est vite devenu amis. Je lui réponds de ne pas s'en faire, c'est vrai après tout, il ne fallait pas s'en faire. Un petite sourire amer s'empara de mes lèvres.
Marylou et Noah on été là lors de cet événement tragique. Je les vois plus comme mes frères et soeurs que mes amis pour tout avouer. Quelque chose me lit à eux. Ils grandissent et mûrissent mais resteront toujours ces enfants insouciants dans mon âme. La vie passe si vite...

Le soleil narguait nos peinesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant