Adrien était allongé de tout son long dans sa grande chambre. Un bouquin en main, de la poésie. Les rayons du soleil filtrés par la fenêtre, tachés son visage et ses cheveux clairs. Ils tournaient les pages de son livre avec toute la douceur du monde, et se retournait parfois pour gribouiller des vers dans son carnet à écrit. Il portait un simple short, laissant apparaître un torse svelte. Ses côtés ressortaient quand il s'allongeait et ses cuisses étaient fines naturellement. Ses yeux sautaient de vers en vers. Ils les relisaient, dans l'espoir de lire plus que ce qu'il lisait. De lire entre les lignes. Retenir les métaphores, comprendre les litotes et s'interroger sur les chiasmes. Il n'était pas fane des interrogations de Madame Zerbini, sur les figures de style ou sur la littérature en général. Mais la beauté des mots lui plaisait. La manière dont les phrases étaient tournées, dont les mots pouvaient prendre autant de sens. Ça le fascinait.
Il finît par poser son livre en prenant soin de mettre un marque page, se noyant entre tous les post-it et autres marque page.
Il ouvrît la fenêtre, laissant le soleil embrasser sa peau, blanche. Il était au deuxième étage d'une grande maison. Il vivait avec ses parents et sa petite soeur. Il avait une femme de ménage, Amélie, qu'il connaît depuis petit.
Il habitait à Becca depuis l'âge de ses 13 ans et depuis il n'a jamais déménagé.
Il se souvenait de la première fois qu'il a rencontrer Sasha, Marylou et Noah.Adrien
C'était quelque jours après la rentrée de troisième. Ces trois là étaient dans ma classe, et ne se quittaient jamais. Marylou avait toujours les meilleurs notes en anglais, ce qui me mettait en rogne. Bon, elle a toujours eu de meilleures notes en anglais que moi. Et ça me met toujours en rogne. Noah était discret, mais une aura particulière s'émancipait de lui. Il a toujours eu ce côté observateur, doté d'une grande mémoire, ce qui lui valait de bonnes notes en histoire ou en vocabulaire. Tout l'inverse de Sasha, il n'apprenait jamais ses leçons mais c'était une tête quand il s'agissait de faire preuve de réflexion, de manière logique ou non. En français, il participait souvent, il lisait plus que nécessaire, il s'en sortait vraiment bien.
Quant à moi, j'étais bon partout, j'ai toujours été travailleur, enfin, je n'ai jamais vraiment eu le choix. Disons que c'est seulement en sciences que je les surpassé, même si la rousse me collait de près. Enfin bon, ils m'intriguaient, alors que je n'ai jamais été intéressé par les gens. Pour preuve, je passais mes journées seul, par pour me plaindre, c'était juste vrai. Mais ça me convenait, la compagnie je ne l'ai jamais apprécié. J'avais déjà beaucoup de caractère ceci dit, je ne devais pas inspirer grande confiance.
Un jour, Marylou était venu me voir, elle m'avait simplement demandé si j'avais pris la leçon d'anglais correctement. Elle avait les cheveux court à l'époque, un jolie carré qui épousait la forme de son visage. J'ai acquiescé et je l'ai laissé la recopier à côté de moi, pendant l'inter cours. Après avoir fini et me remercier mille fois , elle m'avait demandé :
-Tu manges avec nous ce midi? Je te vois souvent manger seul... C'est jamais agréable. Des gens t'embêtent? Tu sais tu peux me le dire, je le dirais aux garçons et ils s'en occuperont. Elle avait dit ça d'une manière insouciante, comme si "les garçons" squelettiques, pouvaient y faire quelque chose si des personnes m'embêtaient. Ça m'avait fait ricaner. J'ai accepté et je me suis retrouvais à leur table une heure après.L'ambiance était si chaleureuse que je sentais mes paumettes se réchauffaient, en ce mois de Septembre. Sasha qui racontait l'intrigue de son nouveau livre, Marylou qui mangeait à grande vitesse, grondant Noah qui n'avait pas touché à son assiette. Je les écoutais et les regardais silencieusement, tout en savourant mes lentilles tièdes mais surtout ce moment. Noah m'avait demandé de quoi j'étais passionné, où ce que j'aimais faire. Machinalement je lui ai répondu que je faisais du piano. Et il me regardaient comme si aucun d'eux n'avait jamais entendu le mot "piano". Ils me noyaient de question aussi peu pertinentes les unes que les autres, mais je prenais le temps de leur répondre. Malgré le début d'automne qui s'annonçait, la table était bénîte de rayons de soleil.
Et depuis ce jour, nous sommes amis, je crois. Ils étaient revenus me voir à mon bureau le lendemain puis encore et encore,... Je mangeais toujours avec eux depuis. Et je me montrais sympathique seulement avec eux.
Ils étaient un ciel d'été à chacun.
Marylou était le coucher du soleil dont les dégradés d'orange étaient hypnotisants. Noah était le soir d'été chaleureux, sombre mais brillant. Et Sasha l'après-midi, où l'astre est au zénith.
Cette vision des choses me plaisait.
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Le soleil narguait nos peines
RomanceUne simple histoire mettant en lumière l'amour naissant entre deux jeunes garçons, sous un soleil de campagne, embellie de poésie.