La seule façon de s'aimer est de se détester.

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Le samu était arrivé sur place. Trop tard malheureusement.
Un policier nous ramena à l'hôtel et je resta muette pendant tout le trajet. Essayant d'assimiler les événements des dernières heures. Balthazar était mort. Et je me sentais coupable. Si j'avais parler plutôt pour Maya, si j'avais essayé de faire quelque chose peut être que-

Cinq : hé... ça va ?

Je n'avais même pas remarqué que nous étions dans la chambre, j'avais marché sans m'en rendre compte. La seule chose que je savais est que je n'allais pas tenir debout encore très longtemps. Je m'assis sur le lit, pleurent silencieusement.

Celia : l'amour rend fou Cinq... Raphaël a passer sa vie a vouloir venger le sien et il en est mort parce qu'il est tombé amoureux de la meurtrière de sa femme. Maya a tuer pour ne pas qu'il puisse appartenir a quelqu'un d'autre qu'elle. Et Hélène va passer sa vie à souffrir parce qu'elle n'a pas su sauver celui qu'elle aimait. Elle n'aura même pas su le lui dire.
Je crois que je n'avais pas seulement peur de me sentir vulnérable, je crois que je ne voulais pas devenir folle.

Il déglutit et s'assis à côté de moi, m'enfermant dans une cage formée par ses bras.

Celia : mon inconscient est effrayé à l'idée de devenir comme ma mère. C'est pour ça que je me suis toujours mis des barrières. Mais tu aurais vu son regard quand elle s'est excusée. Pendant un instant je revoyais la petite fille arrachée trop tôt à son innocence. Et même si ça me fait mal de l'admettre je revoyais aussi l'affection qu'elle me donnait quand moi j'étais enfant.
Cinq : l'amour maternel...
Celia : quel amour !

Je me laissa tomber contre lui a bout de nerf.

Cinq : je pense qu'on a surtout besoin de dormir après tout ça. La nuit a été longue. Et... glaciale.
Celia : comment veux tu que je dormes ?
Cinq : en fermant les yeux... puis en mettant ton cerveau en pause.

Tout en parlant il fit glisser sa main jusqu'à la fermeture de ma robe et commença à la faire descendre.

Celia : je sais parfaitement comment me déshabiller.

Je me décolla légèrement de lui puis me leva avant d'aller dans la salle de bain et de m'appuyer contre l'évier, tremblante.
Mon esprit venais de re faire un immense pas en arrière. J'acceptais enfin ce que je pensais être l'amour que je portais à l'égard de Cinq quand je me rendis compte que l'amour était dangereux. J'en étais certainement une des preuves les plus flagrantes. Je me regarda dans la glace puis décida de me passer de l'eau sur les bras et le visage. J'avais échoué.
Cette mission n'aura servit à rien.
J'enleva ma robe et mes escarpins puis enfila une brassière et un teeshirt trop grand qui me servirait désormais de pyjama pour finir par enfin sortir de la salle d'eau.
Dehors le soleil se levait mais les rideaux tirés et l'état de mon esprit me plongeaient dans une nuit sans fond.
Cinq était déjà couché quand je me glissa sous les draps. J'avais froid. Je ne sais pas si c'était encore ma peau qui était gelée ou tout simplement la peur de la suite. Je remettais toute ma vie en question, au final j'étais comme elle. Moi aussi j'avais tuer, beaucoup plus que n'importe quel humain ne pourrait jamais le faire. La seule différence est qu elle l'avait fait par amour, quand moi je ne savais pas ce que c'était. Et si au final tout ce que j'avais dis ou penser à l'égard de Cinq n'était que le coup de l'émotion parce que je savais que je risquais de mourir ? Je pense qu'on se fera toujours du mal, peu importe le type de notre relation, mais parfois ne valait il pas mieux un bonheur imparfait qu'un amour impossible ? 

Je me réveilla... je ne sais pas vraiment quand à vrai dire. Mais il faisait sombre et j'étais seule dans le lit à en juger les apparences. 

Cinq : bonjour.

Je sursauta en m'appuyant contre le mur.

Cinq : où plutôt bonsoir.
Celia : quelle heure il est ?
Cinq : 20 heures. Tu as faim ?
Celia : pas vraiment... mais je vais tomber là si je n'ai pas du sucre dans le sang d'ici 2 minutes.

Je me leva et réajusta mon pyjama avant de m'assoir sur une chaise en face de lui et d'attraper une tasse de café qui devait être la sienne et des biscuits qui n'avait pas vraiment de goût.

Cinq : à propos d'hier... ou de ce matin plutôt.

Je leva les yeux vers lui, l'invitant à continuer tout en buvant ma boisson.

Cinq : on va en reparler ?
Celia : de ce que j'ai dis quand je pensais qu'on allait mourir congelé ou après avoir vu ce que l'amour pouvait pousser à faire ?
Cinq : peut être juste ce à quoi tu penses maintenant ?

Je réfléchis un instant, visualisant les mots se placés dans ma tête. Pour une fois, j'allais exprimer mes sentiments sans même savoir à quoi ils correspondaient.

Celia : on n'est pas assez adulte pour exprimer nos sentiments mais plus des enfants, tant soit peu qu'on en est été un jour, pour garder l'innocence de la tendresse. On est comme du venin l'un pour l'autre, sauf que ce venin est devenu notre médicament. On a besoin l'un de l'autre autant qu'on se détruit. Et si c'est ça l'amour franchement j'aurais préféré ne jamais te rencontrer. Et même si on n'est pas fait pour s'aimer, on est fait pour s'attirer. Une attraction qui fait battre notre cœur un peu plus fort à chaque pulsion, alors qu'on n'arrive même pas à s'en rendre compte. Quand certaines personnes sont faites pour tomber amoureuses l'une de l'autre, elles ne sont pas forcément faites pour être ensemble. On s'est trouver par hasard, sans que le hasard n'en sache la raison, alors que la raison nous a fait nous aimer. Peut être même un peu trop, parce qu'il y aura toujours de la colère dans nos cœurs. Tu sais, le plus dur n'a pas été de te laisser partir, ça a été de prier pour savoir si tu allais bien, si tu étais en vie. De te souhaiter le meilleur quand on avait vécu le pire. Mais j'avais peur. Peur de m'attacher, peur de détruire le peu de sentiments qui restait en moi. Donc j'ai préféré laisser tomber cette part. A remord je dois l'avouer. Et si il n'y a que dans mes rêves que je peux t'aimer sans avoir peur alors j'attendrais la nuit avec impatience. Mais la vie sépare ceux qui s'aiment.

Il s'approcha de moi, ne laissant plus que quelque centimètre entre nous. Je voyais la peine sur son visage, et l'eau qui perlait aux coins de ses yeux. C'était la même chose pour moi. Il déglutit et prononça d'une voix basse et tremblante.

Cinq : alors déteste moi.

Je ferma les yeux en soupirant et baissant la tête en même temps qu'il posait sa main sur ma joue.

Celia : si c'était si simple...
Cinq : ça pourrait l'être.

J'appuya ma tête contre son épaule, m'efforçant à ne pas le regarder pour éviter de craquer a faire je ne sais quelle connerie.

Cinq : on ne saurait peut être jamais assez mature pour s'aimer comme il faut mais c'est cette tension bancale qui fait que j'ai envie, ou même besoin d'être avec toi à chaque instant ou mon cœur prouve qu'il me maintient en vie.
Et peut être qu'à force de soigner le mal par le mal on trouvera un équilibre qui nous empêchera de faire tout exploser. C'est sure que tout aurait été plus simple si l'on ne se connaissait pas, mais tu l'as dis toi même, on ne peut pas s'empêcher d'être attiré et de tomber dangereusement amoureux de l'autre. C'est normal d'avoir peur, de ne plus être soi-même, d'avoir a s'inquiéter pour la vie de deux personnes au lieu qu'une. Et il y aura toujours une part de toxicité dans l'amour mais parfois il faut savoir accepter ce qui est. On a déjà été séparé alors je vais te poser la question une seule fois. Est-ce que tu m'aimes au moins ?

Je te hais de m'avoir fait tomber amoureux de toi Où les histoires vivent. Découvrez maintenant