Finalement, nous nous rendons, face à l'écrasante majorité numérique. Nous sommes regroupés, les simples soldats du rang d'un côté, les officiers de l'autre. C'est donc dans ces circonstances que je suis séparé de mes camarades. Je ne sais pourquoi mais ils ont l'air de chercher un type de combattant particulier parmi nous.
Nous sommes rassemblés vers la tête de pont américaine dans l'attente que leurs camarades fassent assez reculer nos camarades de la Wehrmacht pour pouvoir commencer à installer les premières infrastructures. Pour passer le temps, je discute avec les autres officiers qui ont été fait également prisonniers. Un d'entre eux sachant parler et comprendre l'anglais me dit qu'ils vont nous laisser ensemble pour le moment mais qu'une fois les bocages atteints, ils nous feront construire des camps pour nous y enfermer, de même pour les soldats du rang. Il me dit également que du fait de notre rang, nous sommes censés être traités moins durement que les simples militaires du rang.
Quelques heures seulement après, un américain sachant parler allemand nous ordonne de construire le fameux camp à l'aide de grillage et de troncs d'arbres que nous devrons aller chercher dans la forêt non loin de là sous la surveillance constante des américains.
On nous demande de nous mettre torse nu et de nous mettre en ligne, de profil et de lever les bras. Ils passent très proche de nous et nous examinent à la recherche de quelque chose que j'ignore. Certains se font sortir du rang et je crois savoir pourquoi nous subissons ces examens. Sur le côté gauche, on peut distinguer des inscriptions tatouées.
Mon frère qui avait voulu s'engager dans l'armée SS, m'avais parlé d'un examen médical avec une batterie de test d'aptitude assez difficile. Lui, a échoué et s'est engagé comme moi dans l'armée régulière. C'était lors d'une discussion avec un ami qui avait réussi le test qu'il a su qu'ils se faisaient tatouer certaines informations médicales à l'endroit où j'ai pu l'observer.
Les soldats ennemis les ont ensuite emmenés dans une petite clairière un peu loin, à à peu près cinq minutes d'ici. Quelques instants plus tard, nous entendons des coups de feu. Pas besoin de plus pour savoir ce qu'il s'est passé. Tout le monde panique certains tentent de s'enfuir mais se font abattre aussitôt. Quelques instants plus tard, je revois apparaitre les soldats, neutres, plutôt satisfaits de leur action.
On nous met dans des camions par groupe de 10 gardés par deux soldats. Une fois arrivé à destination, on nous met dans des espèces d'enclos avec des baraquements mis sur pied à la va-vite. Du fait de mon grade d'officier de bataille, je peux avoir un peu plus à manger et d'autres petites choses.
Au bout de deux jours, je me réunis avec d'autres officiers pour parler d'une possible évasion. Cela me parait à mon avis compliqué mais pas impossible. Le camp étant assez éloigné de notre position, cela laisse le temps pour pouvoir nous enfuir. Chaque jour, nous comptons les gardes à chaque ronde, l'intervalle entre les deux. Des équipes ont été mises en place pour aller couper du bois pour les bâtiments comme les baraquements. Là où je veux en venir, c'est qu'il y'a des haches à disposition. A mon sens, il suffirait de faire cela de nuit lors d'un changement d'équipe de gardes, de couper les barrières et de courir vers la forêt en direction d'un camp de soldats de la Wehrmacht. Il suffirait d'une date peu éloignée pour ne pas rendre la chose plus difficile. Le problème réside dans la dernière partie du plan : nos camarades voyant des soldats courir vers eux pourraient mal interpréter notre appartenance et nous tirer dessus. Dans ce cas, il faudrait attendre le début du jour.
Chaque jour, nous travaillons et amassons en secret le matériel de l'évasion.
Nous sommes arrivés au jour J, tout le monde a été alerté de l'opération entreprise cette nuit et se prépare en secret.
Nous savons tous pertinemment que certains n'y arriveront pas et se feront rattraper ou tuer. D'autres pourraient se perdre et se blesser ne jamais être retrouvés.
La nuit tombe nous nous mettons d'accord pour démarrer à 23h00. Cette nuit le ciel va être couvert peut-être va-t-il pleuvoir. Si cela se réalise, la terre se changeant en boue, il est plus facile de pister avec les traces.
Minuit sonne, tout le monde se jette sur les haches et coupent les troncs servant de pilier au grillage, s'en suit comme prévu l'alarme qui retentit. Le grillage se plie sous nos pieds. Nous nous dispersons dans la forêt pour un total de 2500 fugitifs.
Les plus lents se font attraper et battre par les soldats, d'autres sont simplement tués. Pour ma part, je me réfugie dans une vieille grange abandonnée. Je décide de rentrer à l'intérieur et aperçois un étage accessible par une échelle où se trouve de la paille. La pluie commence à tomber, je commence à avoir froid. Je me réfugie alors dans la paille pour me protéger.
J'entends arriver une voiture certainement une Jeep. Un homme sort et inspecte le bâtiment, je m'enfonce tout doucement dans la paille. L'homme monte à l'étage et pointe sa lampe torche vers moi. Il regarde attentivement le tas de paille puis redescend et inspecte des vieux meubles pour finalement partir ailleurs avec son chauffeur. Je m'endors, l'esprit tranquille et apaisé.
Le lendemain, je décide de partir à la recherche d'un fameux camp où je serais sauvé. Sur ma route, je trouve une petite souris qui était blessée, je décide de la récupérer et de la soigner. Arrivé à un village, je me rapproche du puit pour me laver et d'en profiter pour laver mon petit compagnon.
Je remplis ma gourde et demande à une dame qui était assise sur une planche posée sur deux pierres qui servait de banc. Parlant un peu français mais avec un accent horrible, j'arrive à me faire comprendre et elle m'indique la direction. Elle me retient et part dans sa maison et revient avec un morceau de pain et un récipient remplis de soupe. Je la remercie de la manière la plus compréhensible et reprend ma route.
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Wilhelm Neumann
Historical FictionUn jeune officier de terrain, Wilhelm Neumann, se retrouve à l'hôpital suite à une blessure survenue pendant une bataille sur le front de l'est. Après s'être remis, il est renvoyé en service mais cette fois-ci en Normandie sur le mur de l'Atlantique...