La paix

De Toi À Moi

     Yolker s'écarta vivement.

      - Quoi ? Fit-il en fixant Graphnir les yeux équarquillé.

     Il lui parru que celui-ci beugga quelques instants avant que sont esprit soit à nouveau habité.

      - Un épi. Répondit-il.

     Yolker le regarda consterné en laissant son enorme paluche atteindre sa chevelure.
     Pendant un moment qui lui sembla un peu trop long, il senti le mouvements dans sa tignasse, et il trouvait ce chatouillement inhabituel et bizarre.
D'autant que Yolker portait une attention toute particulière à sa coiffure, il se peignait tous les matins avec beaucoup de soin, de sorte que lorsqu'il sortait de la salle de bain, nul doute que son miroir désesperrait de le voir partir ! Un épi ? Lui ? Jamais il n'en avait eu ! Aucun ! De toute sa vie ! Il était bien trop parfait ! 
     Aussi n'avait-il toujours pas cligné une seule fois des yeux depuis que Graphnir le recoiffait, et voilà que ce crétin le décoiffait ! L'effoyable main démoniaque, l'infâme objet du malin s'écrasait à présent sur sa tête et l'ébourrifait avec energie.
Et se fut à Yolker de planter.
Pendant bien...
     Dix bonnes secondes interminables de pure torture capilaire!

      - C'est pas comme ça qu'mes tifs vont s'ranger, de merde de dieu de merde !! Beugla-t-il finalement.

      - J'sais pas combien d'temps t'allais m'laisser faire ça !

     Graphnir s'éttouffait de rire. Yolker trouvait que c'était une réaction un peu forcée, ce n'était pas SI drôle que ça. En fait, Yolker eu même l'impression que son ami avait l'air... Nerveu ? Il avait dû vouloir détendre l'atmosphère sans trop savoir comment s'y prendre. Il vallait peut-être mieux laisser les choses se passer comme ça, sans réfléchir à quoi faire avant, après tout.
     Il se contenta de maugérer en réparrant les méfaits de Graphnir sur sa personne.
     Le grand dadais ne s'arrêtait toujours pas de rire. Yolker apprécia un peu ce rire, malgré son étrangeté. Graphnir riait pour deux, et ça faisait du bien.