Ça aurait changé si tu savais ?

Chap. 10 Mon ange

Hello ! Me revoilà ! Bonne lecture à tous !
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Chap. 10 Mon ange

[Aomine]

    C'était tout con, mais je ne voyais pas d'autres mots. Quatre mois qu'il était là. Nous nous voyions presque tous les jours. Et il n'abandonnait pas, il continuait de me défier tous les mois. Et il perdait, même si je voyais qu'il s'améliorait. Hier, il m'avait fait frôler la zone. Il n'avait pas tenu. J'avais presque cru... mais il n'avait pu me divertir...

    Et ouais, c'était bête, pourtant c'était cela... J'étais tombé amoureux. Malgré mes mensonges, il était resté. Il comprenait ce qui me faisait mal et m'en protégeait. Il était là, comme le meilleur ami qu'il se vantait d'être. Et c'était cette attitude là qui m'avait rendu amoureux.

    Jouer contre lui une fois par mois était le minimum d'effort que je pouvais faire pour le rendre heureux. Et quand il perdait, il souriait et m'invitait à manger, il n'en reparlait plus racontait d'autres choses. Ouais, j'étais amoureux. Même Satsuki n'était pas parvenue à faire si attention à moi, peut-être était-ce de ma faute. Peut-être avais-je décidé de changer, de moins me morfondre, je ne pourrais le dire. Tout ce que je savais, c'était qu'il était présent pour moi. Et que j'étais amoureux.

    Mon regard le suivait différemment... Dès que j'entendais son nom, mes oreilles se dressaient, comme si je me sentais concerné, et je ne parlais que de lui quand j'étais avec ma meilleure amie. Je lui disais qu'il était faible. C'était vrai... mais moralement, il avait une force que je n'avais vue nulle part. Son obstination était sûrement ridicule, mais pour la première fois, elle résonnait comme le glas de la libération à mes oreilles.

    Jamais je n'aurais cru éprouver cela pour un homme. Encore moins pour un de mes meilleurs amis. Pendant trois ans, je n'avais pas pensé une seule seconde à lui comme je le faisais désormais. C'était agréable d'aimer. Et de sentir que quelqu'un pensait à soi.

    Je m'étirai longuement et me frottai les cheveux en grognant. D'une démarche fatiguée, je rejoignis le séjour pour me vautrer contre le dos du carmin qui semblait déjà bien réveillé.
"T'es allé courir ? devinai-je.
-Ouais, mais je suis prêt quand tu veux."
Ah oui, c'était aujourd'hui...

    "Laisse-moi me réveiller...
-Tu veux un truc à manger ?"
J'opinai et me redressai. Il était parfait, non ? Cette journée le serait si seulement...

    "T'as pas envie ?"
C'était la première fois qu'il me demandait... J'hésitai un peu, bafouillai presque avant de trouver ce qui me semblait juste de lui dire.
"Nan."
Il baissa la tête et se détourna de moi pour s'occuper des œufs brouillés qu'il préparait.
"Tu sais... tu sais si tu veux vraiment pas... je veux pas te forcer..."
La tristesse dans sa voix...
"Fin j'te forcerai quand même quelques fois... Mais si aujourd'hui tu veux vraiment pas...
-Si..."
Je regrettais à demi mes mots. Mais je ne pouvais pas...

    "Je jouerai. — Si tu commences à me laisser le choix, on jouera jamais... et... c'est pas une bonne idée..."
D'un mouvement, il se tourna, une assiette à la main, un sourire resplendissant aux lèvres.
"Je suis super en forme !"
Je ne pus que sourire.

*

    J'étais entré.

    Cela faisait longtemps que je n'avais pas senti mes doigts picoter au contact de la balle. Cela faisait longtemps que mes yeux n'avaient pas su s'enflammer en même temps que mes gestes. Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas laissé aller. Et cela faisait encore plus longtemps que je n'avais eu peur que mon adversaire n'abandonne maintenant.