À travers mes yeux [Miraculous Ladybug]

2.

D'accord, peut-être que cela pouvait me coûter de plusieurs choses... Comme l'incapacité d'aligner deux mots en face d'Adrien, à cause de la conscience de mon mensonge... M'enfonçant encore plus dedans, alors que la rumeur se rependait que c'était parce que je l'aimais.

Ou encore un rendez-vous avec lui, au zoo, alors qu'Alya s'était dit que c'était une bonne idée de me laisser tomber pour que je puisse avancer...

– Si, il arrive, mais avant je voulais juste rester avec toi pour te dire que je... Que j'aime une fille, mais que je ne sais pas comment lui dire.

Ça, c'était Nino. Un de mes amis d'enfance, censé venir avec Adrien...

– C'est vrai ? Eh bien, si tu veux, je peux t'aider ! Qui c'est ?

Je crois que j'aurais dû demander avant de proposer mon aide...

– C'est... C'est t-t-ta copine, Alya !

– Quoi ?

J'avais senti mes yeux s'écarquiller légèrement, et restais la bouche ouverte, incapable d'aligner une pensée cohérente... Alors je laissais mon esprit fonctionner tout seul.

– C'est génial, si tu veux je peux vous arranger un rendez-vous !

Alors même qu'Alya protestait dans mon oreille. Alors même que mon cœur protestait dans ma poitrine. Alors même que mes larmes protestaient dans mes yeux.

Je ne sais pas si l'arrivée de l'akumatisé fut une bonne chose ou pas... En un sens, ça m'avait permis de penser à autre chose, et d'espérer que Nino aurait oublié ma proposition...

En un autre...

J'avais, dans un réflexe impulsif, et pour les protéger, enfermé Nino et Alya dans une cage. Ensemble. Pendant l'heure entière qu'avait duré le combat...

Alors je ne sais pas trop pourquoi ça m'a surprise de les voir arriver en bas de chez moi, main dans la main, et sourires aux lèvres.

– Ladybug nous a enfermés dans une cage tous les deux, et on s'est rendu compte qu'on avait plein de points communs.

Alors c'était réellement grâce à moi... Ou à cause, je ne savais pas trop qu'en penser.

– Tu sais quoi, Marinette... La fille dont j'étais amoureux... En fait, c'était toi.

C'était Nino qui venait d'avouer ça...

Et une part égoïste de moi espérait qu'Alya rajoute qu'elle aussi...

Même si ça aurait été stupide.

Alors j'ai souri, je les ai laissés partir, des larmes dans les yeux, et des pensées en tête... Dont une plus forte que les autres, et plus égoïste, aussi... « Je n'aurais pas dû les enfermer. ».

Le soir, je me suis donc transformée, suis partie sur les toits, et ai crié dans la nuit, à des hauteurs où je savais que personne ne m'entendrait. À des hauteurs où je savais que personne ne verrait mes larmes, brillant avec les rayons de la lune.

– Ma Lady... ?

Sauf peut-être lui.

– Je suis stupide, Chat.

– Qu'est-ce qu'il se passe ?

Il était inquiet, évidemment.

– La fille que j'aime vient de se mettre en couple... Grâce ou à cause de moi... Je ne sais même pas qu'en penser.

Il prit ma main dans la sienne pour me réconforter.

– Et... même si ça ne fait que quelques heures, j'en viens déjà à espérer qu'ils se séparent... Alors qu'ils sont heureux. Heureux et amoureux...

Sans moi.

Et le plus stupide dans tout ça ?

Je n'ai jamais levé ma proposition de les aider...

Parce qu'après tout, voir le sourire d'Alya était ce qui me rendait la plus heureuse... Même si le voir destiné à quelqu'un d'autre, en rendez-vous, me déchirait.