« PANDÉMIE »
L'extermination« IMMUNITÉ »
Chapitre 4
Cela fait une heure environ que Jason est parti au Laboratoire. Je tourne en rond dans ce petit appartement situé dans une banlieue de Manhattan. Celui-ci manque cruellement d'espace. Le salon fait à peine trente mètres carrés et la cuisine ouverte une quinzaine à peu près. Les autres pièces ne sont autres que la salle de bain et la chambre à coucher. La décoration et l'ameublement sont assez basiques dans le style d'un appartement typique de Manhattan. Les murs sont crèmes et j'ai disposé quelques plantes par-ci et là. Ma routine matinale consiste à les arroser avant de me préparer une tasse de café que je sirote en regardant la seule chaîne télévisée que mon antenne capte : la VNEWS.
Je passe mes journées à regarder les infos. J'écoute toujours et encore des chiffres, des statistiques de gens qui meurent et qui souffrent partout dans le monde.
L'Afrique, L'Europe, L'Asie...
Des chiffres et des pourcentages. C'est tout ce que nos vies représentent désormais.
Après avoir effectué mon rituel du matin et m'être douchée puis habillée, je me pose sur le canapé munie de ma tasse de café fumante. J'attrape rapidement la télécommande. La première chose sur laquelle je tombe est un communiqué de l'ambassade du Cameroun aux États-Unis. C'est un messieurs en costume noir-cravate rouge , la peau ébène, le crâne entièrement rasé qui parle. Son regard est assombri par une colère indescriptible.
— L'Afrique toute entière est complètement révoltée par la situation que traverse notre monde actuellement ! Cela fait plusieurs semaines que nous demandons une aide humanitaire. Nous nous indignons devant le mépris dont nous sommes sujets. Les médias étrangers ne s'intéressent pas à nous. La vie d'une personne infectée noire de peau n'a pas d'égal à celle d'une personne plus claire, plus blanche. Des milliers d'africains meurent chaque jour de façon violente mais les organismes mondiaux n'agissent pas. En tant que représentant de mon pays le Cameroun, je décide de me lier à mes compatriotes et en n'apportant le maximum d'aide que je peux offrir. J'espère que par ma voix et en ma qualité d'ambassadeur de mon pays, mon message soit entendu.
C'est ainsi que prend fin son message. J'arrête immédiatement la télévision.
Il est vrai que la plus part du temps, les aides humanitaires: kits alimentaires, médicaments, masques à oxygène etc, sont le plus souvent envoyés dans des pays européens, ou en Asie.... Les États Unis se sont formellement engagés à soutenir les habitants de ses deux continents. Le continent africain reçoit très peu d'aides que ce soit sur le plan économique ou sanitaire et sociale. La Chine a signé un accord de coopération avec quelques pays africains situés principalement dans les régions Centrales, Est et Ouest.
— Non...! Pas ma femme s'il vous ! supplie quelqu'un à l'extérieur.
Je me lève rapidement puis me dirige vers la fenêtre.
Des hommes vêtus en blanc de la tête jusqu'aux pieds sont dehors. La tenue qu'ils portent me fait un peu penser aux combinaisons que l'on utilise pour accéder aux zones sous haute contamination. C'est une équipe de protection entière qui couvre tout le corps. Leurs visages ne sont pas visibles.Ils transportent une corps allongé et attaché sur un brancard et un homme en larme les suis.
La personne sur le brancard est une femme. Elle agite ses mains en l'air tout en hurlant des paroles incompréhensibles.
— Elisabeth non ! s'effondre l'homme juste à côté d'elle.
Il tombe sur le sol mais personne ne fait attention à lui. Il cris de toutes ses forces et ce son est déchirant. Il pose ensuite ses deux mains sur son torse, juste à l'endroit où se trouve son cœur. Il le serre comme si ce dernier lui faisait atrocement mal.
La souffrance que je vois sur son visage est indescriptible et perturbante. Je suis totalement impuissante derrière les couches de bois qui condamnent les fenêtres.
D'autres spectateurs admirent la scène. Ils sont tous derrière leurs fenêtres, cachés derrière des rideaux sombres. Seuls leurs paires d'yeux sont visibles.
— Laissez la ! Elle guérira si elle est entourée par sa famille, implore l'homme désormais debout.
Il semble avoir pris des forces. Il fait un pas rapide vers les hommes qui embarque la femme. Un cri de rage glisse entre ses dentés serrées. Il frappe son poing sur l'un d'entre eux.
— Cette femme est condamnée ! C'est une infectée maintenant alors laissez nous faire votre travail et rentrez chez vous.
— Non. J'irais avec elle. Nous sommes mariés, je suis son mari !
L'un des hommes en blanc sort une arme de sa combinaison. Il la pointe sur celui qui vient de le frapper.
—Si vous faites un pas de plus, je tire c'est compris ? fait-il sur un ton sec et sans faire preuve d'une once d'empathie.
Il le tient en joug. L'autre se soumet à l'arme qui est pointée vers lui et lève haut ses mains. Il tremble et sanglote.
Vu la distance entre les deux, j'imagine que si un coup part, l'impact de la balle sera puissant et cet homme risque de mourir. De plus, l'homme en blanc vise la tête. Une seule balle suffit à tuer l'autre. Il a intérêt à ne pas faire de mouvement brusque que l'officier pourrait prendre comme une forme de résistance. Ce qui pourrait le pousser à tirer même s'il me semble que son objectif est juste de l'effrayer.
— Non papa ! Reviens !
La voix aiguë d'une gamine fait irruption et met un terme à quelques secondes de silence. Une fillette aux cheveux bouclés et attachés en nattes collées sort en bourrique d'une maison. Elle court vers celui qui semble être son père. Elle s'accroche à ses genoux.
On dirait presque que cette scène suscite et réveille en cet agent un peu d'humanité et de compassion. Il baisse son arme avant de continuer son chemin. Il monte ensuite dans une sorte de voiture à fourgon noire puis s'en va.
— Ils l'ont emmené ! Ils ont pris ma femme, finit par dire l'homme qui s'agenouille ensuite.
Sa fille suit chacun de ses mouvements. Elle est toujours collé à lui et ne cesse de pleurer.
Une alarme retentit ensuite. Je comprends rapidement ce qui va se passer dans les secondes qui vont suivre. Cet homme risque de mourir s'il ne retourne pas immédiatement dans sa maison. Il ne s'en rend pas compte. En fait, je dirais même qu'il n'est pas prêt à bouger de là, comme si en lui enlevant son épouse, ses forces l'avaient également quittées.
L'enfant qui est à ses côtés est effrayée. Elle regarde les hauts paroles. Elle est troublée et effrayée alors que son père reste totalement immobile.
— Alerte ! Alerte ! Compte à rebours de l'opération 002-04-PA-C2. Dans trente secondes le nettoyage de la zone ouest sera effectué par nos agents de protection et de lutte contre le virus de Chaupal. Toutes personnes dans cette zone sera éliminée.
— Ils arrivent, murmuré- je en levant les yeux vers le ciel.
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PANDÉMIE : L'extermination
Science FictionTrois ans après l'arrivée d'un virus mortel, Manhattan City se retrouve bouleversée. Cette petite ville des États Unis d'Amérique fait face à une épidémie causée par Le C-228, un virus qui attaque lentement les cellules cérébrales de ses victimes. ...