Toi, moi et elle

Chapitre 5

A leur retour au manoir, Klaus ne tarda pas à emmener une Hayley endormie qu'il portait dans ses bras dans leur chambre, tout en prenant soin de réfléchir à la raison pour laquelle cette sorcière blonde aux yeux verts lui semblait familière.

En entrant dans leurs quartiers, l'Hybride Originel put sentir sa tendre épouse se blottir contre lui alors qu'elle dormait toujours profondément. Souriant d'une manière lupine mais tendre, l'Originel déposa délicatement sa petite louve sur leur lit à baldaquin, plus grand qu'il ne devrait l'être pour seulement deux personnes. Il se dirigea ensuite vers sa table de chevet, prit le gobelet préparé par un de ses serviteurs et but d'une traite le sang qui s'y trouvait.

Klaus reposa le gobelet, s'assit sur le lit et caressa doucement la joue, puis le ventre d'Hayley, avec un immense sourire. Cependant, même si il ne le montrait pas, il craignait de devenir père. Sa mère l'avait négligé et rejeté, son père battu et insulté. Il n'avait pas le moindre exemple parental approprié. Certes, il avait pris soin de Rebekah quand elle était enfant, mais s'occuper de sa sœur et de son enfant étaient deux choses différentes. Et, malgré sa première envie d'avoir un fils, il priait secrètement tous les dieux que son peuple vénérait jadis pour que ce soit une fille. Une petite fille qui ressemblait à sa merveilleuse mère et non à son infâme père.

Le toucher d'une main sur la sienne rompit ses pensées. Les yeux émeraudes d'Hayley le regardaient avec tendresse et inquiétude.

— Mon amour, tout va bien ? demanda-t-elle. Tu trembles.

Maintenant qu'elle le disait, l'Originel se rendit compte que c'était en effet vrai. Bien que ce soit difficilement perceptible, il tremblait d'angoisse.

— Je... Je... Je ne suis pas sûr d'être un bon père pour notre enfant, avoua-t-il d'une petite voix tremblante.

A ses mots, les yeux de la jeune louve s'écarquillèrent et elle comprit soudain pourquoi ces pensées traversaient l'esprit de son mari. Il avait grandi avec une mère distante et un père violent, il n'avait eu que sa sœur aînée, décédée avant leur transformation en vampire, ainsi qu'Elijah pour l'élever.

— Tu n'es pas lui, affirma-t-elle, la haine et la certitude clairement présentes dans sa voix. 

— Oui, mais...

— Mais rien, Nik ! dit Hayley d'un ton catégorique, ses hormones lui faisant dire ces mots avec plus de fermeté qu'elle ne l'aurait voulu. Ecoute, commença-t-elle, sa voix s'adoucissant, ce n'est pas parce que tu n'as eu aucun exemple parental approprié que tu deviendras forcément comme eux.

Klaus, malgré les mots de son épouse, n'était toujours pas convaincu. Il avait commis tant d'ignominies avant de rencontrer Hayley. En à peine un demi millénaire, il était sûr d'avoir tué autant de personnes, que son monstre de père en quatorze siècles. Il ne pouvait pas se racheter, peu importe ce que Hayley et Elijah disaient ou croyaient.

— Je ne te demande pas de changer, mon amour, murmura la jeune louve. Simplement d'être présent pour moi, pour notre enfant. Et rien d'autre.

— Vraiment ? demanda l'hybride, une intense lueur d'espoir visible dans son regard.

— Que penserais-tu que je pourrais attendre d'autre de toi ? demanda Hayley, elle pleurait presque de rire.

Semblant convaincu, du moins pour la nuit, Klaus sourit et se jeta sur sa femme, l'embrassant avec avidité et commençant à délier les ficelles de son corset, qu'elle ne pourrait bientôt plus porter, d'ailleurs.

Plus tard dans la nuit, après de nombreux ébats, les deux loups étaient étendus dans leur lit, la tête d'Hayley reposant sur le torse de Klaus pendant que ce dernier lui caressait tendrement la tête.