Tas de Plastique {D:BH} [En Réécriture]

Prologue

Un voile noir passe au-dessus de la ville, emplissant le ciel au fil des secondes. Il dévore les derniers traits de lumières qui osent encore résister face à son imposante domination. L'obscurité croît et la couleur des rayons du Soleil passe du rouge au foncé avant de disparaître entièrement sous les coups de crocs de la nuit. La cité semble plongée d'un seul coup dans le repos, seul encore quelques passants en retard ou rentrant du travail brisent ce puissant somnifère. Encore quelques heures et plus aucunes voitures n'osent passer en-dessous de la Voie Lactée cachée derrière la pollution lumineuse. Toute la citadelle s'endort. Tandis que d'autres tentent de trouver le sommeil, certains cherchent à s'en enfuir.

Il doit être environs 23h dans la ville de Detroit, et dans une haute tour si peu accessible où seul ceux qui y travaillent peuvent y aller, une étrange agitation semble parvenir à repousser la potion de l'assoupissement. Des personnes font des aller-retour passant d'une pièce à une autre par de longs couloirs ou de grands ascenseurs pouvant aller à plus de 93 étages. Ils portent des éléments informatiques comme des puces ou encore des étranges cylindres en verre qui contient un liquide bleu. Ils se bousculent et accélèrent toujours plus leur marche dans la direction d'une même pièce. À l'intérieur, ils assemblent, comme le jeu du puzzle, des fils avec des composants étrangers, des substances avec une carte mémoire. Ils créent et construisent avec leurs mains habiles comme de jeunes enfants fabriquant des maisons avec des legos.

Dans une autre salle, adjacente à la pièce de fabrications et d'assemblages, on y trouve des ordinateurs plats en verre avec plusieurs informations incompréhensibles où on peut voir des phrases et des ordres en langage informatique. Moins de personnes sont présentes dans ce lieux - ils sont aux alentours de cinq -, habillés d'un même uniforme : une veste blanche avec deux filaments bleus ciel, un au niveau du col et l'autre passant sur les omoplates. Au milieu du dos, le symbole de CyberLife est dessiné avec des trait fins noirs. Leurs bouts de manches sont bleues. Au niveau des omoplates, d'une écriture bleu clair et inscrit de façon compréhensible et facilement repérable, il est écrit : CYBERLIFE.

Un homme d'une trentaine d'années aux cheveux ébènes et aux yeux presque noirs tape rapidement et habilement sur le clavier de son terminale, à droite au fond de la salle. Il appuye sur « Entrée » et soudainement pleins d'informations de couleur verte apparaissent sous ses yeux glissant rapidement sur l'écran foncé. Le programme s'arrête violemment et un message d'erreur se manifeste bloquant la combinaison que cherche à obtenir l'informaticien. Ce dernier pose ses mains sur la table et pianote des doigts pendant qu'il réfléchit.

- Comment ça avance, Tom ?

Le prétendu « Tom » jette à peine un coup d'œil vers son interlocuteur, puis fixe à nouveau avec attention la commande qu'il a écrit. Il observe ensuite la puce verte, connectée à l'appareil par un câble noir. Il retire le contact et pose la puce dans un bac remplie de ses congénère qui ont tous échoué au programme. Il remarque la forte chaleur dégager de l'objet lorsqu'il le prend : il est en surchauffe, la combinaison qu'il cherche à avoir semble trop puissant pour lui.

- C'est complexe, explique-t-il enfin après un petit moment de silence, de toutes les puces électroniques, aucune ne semble assez puissante pour contenir autant de fonctionnalités et d'informations. Il en faut une plus costaude pour qu'on puisse tout entreposer dedans.

Il baisse la tête sur ses notes où des écritures sans sens - si on n'apprend pas la langue - sont inscrit d'une encre noire, il barre un ligne sur sa feuille. Il gribouille ensuite dessus, lassé par tous ces échecs, pensif et fatigué dû à l'heure tardive. Il se retient de bailler d'agacement et d'épuisement. L'impatience commence à grimper en lui mais il sait qu'il doit se contenir pour vite se débarrasser définitivement de ça.