Chapitre 69

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-Merci.

Après cet effort immense pour sortir ce petit mot, je me racle bruyamment la gorge.

Jason qui ne semble pas du tout étonné par ma reconnaissance subite, regarde longuement le doigt sur lequel trône fièrement la bague puis murmure un truc que je n'arrive pas à entendre.

Sans me porter un regard quelconque, il tourne les pas pour s'en aller.

J'ai fais un effort, pourquoi le banalise t-il ?

-J'AI DIS MERCI CRÉTIN. UN PEU DE CIVILITÉ TOUT DE MÊME !

Après mon hurlement, il m'a prit sûrement pour une folle mais j'en ai rien à faire après tout ce que j'ai traversé. Jason marque un arrêt, laissant l'eau fine de la pluie s'abattre sur son dos nu.

Je ne sais pas vraiment si c'est l'injure ou le ton de ma voix mais à voir ses poings serrés, j'en déduis que je l'ai légèrement poussé à bout ?

-C'est quoi ton souci au juste ? Que me veux-tu la cinglée ?! Se retourne t-il brusquement en ma direction.

Ma conscience me rappelle immédiatement que j'ai la langue beaucoup pendue. J'aurai pu ne rien ajouter et le laisser s'en aller. Mais non, il a fallut que je l'ouvre. Je suis tout le temps entrain de l'ouvrir à vrai dire.

En même temps, sa question me ramène directe à la discussion que j'avais eu avec Marc. Ce crétin m'avait embêté durant des jours en me demandant si je pensais à "lui".

Ma gorge se noue et un léger vertige me prend lorsque j'imagine mon égo tomber gravement malade. En même temps, je n'ai plus rien à perdre à bien y penser. J'aurai la tête et l'esprit beaucoup plus libre.

Comme si sa question m'avait encouragé, je me lève tout en frissonnant.

-Écoutes Jason... Tu vas tomber malade si tu restes sous cette pluie.

Arghh, quelle idiote je fais. Au lieu de dire clairement ce que j'ai en tête, je sors une bêtise.

-Une vraie débile celle-là. Lance t-il sur un ton amusé et malgré l'eau dégoulinante sur son visage je pu apercevoir un petit rictus au coin de ses lèvres.

-Je croyais que tu me détestais la moche. Renchérit-il

Tout en prenant le soin de ne pas le regarder dans les yeux comme je l'avais promit, j'ouvre encore la bouche pour lui répondre. Ah ma langue !

-C'est toujours le cas.

-Tu as dit également que je suis toxique pour toi. Alors que naturellement c'est toi qui l'est vu la laideur que tu trimbales.

Le rouge me monte aux oreilles.

-Le laid ici c'est toi. Tes parents auront dû t'interner dès ta naissance abruti.

Toujours arrêté de pieds ferme sous la pluie, Jason ne lâche pas la discussion.

-Oh et puis tu étais censé rester loin de moi non ?

Je cille. Il me rappelle chacune de mes phrases avec un ton moqueur.

-Nuance. C'est toi qui doit rester super loin de moi.

Un rire sarcastique sort de sa bouche me glaçant le sang.

-Tu me suppliais tout à l'heure de rester près de toi. C'est qui la cinglée dans l'histoire ?

Mes joues s'empourpent terriblement et son rire qui s'accroît n'arrange pas ma gêne non plus. Pauvre imbécile ! Grinçai-je des dents.

-Faut vraiment que tu cherches à te faire soigner. Rigole t-il avant de tourner encore les pas.

Diamond Camp[Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant