Je suis la Mort [sous contrat d'édition]

Bonus Epic Inked Battle - édition été 2020 - Round 3

Voici la troisième et dernière épreuve du concours, où Madame la Mort termine à la deuxième place, derrière la talentueuse Ellyannay

Consignes finales : 

Groupe Imaginaire - Péripéties

Si votre personnage est au lycée, son coup de cœur décède (décidez comment). Décrivez comment votre personnage gère cela. 

Bon, là, j'admets que c'était un peu plus simple pour notre Copine... Mais comme Elle avait tué Léo, même si c'était quelques années plus tard, Elle dut s'en prendre à cette pauvre Charlotte...

Après cette douloureuse aventure qui me laissa le cœur en miettes, Cha-Cha fut ma bouée de sauvetage, mon phare dans la nuit.

Ce Léo m'avait traitée comme une moins que rien. Moi, l'Ange de la Nuit, la Déesse de la Mort, la Grande Faucheuse. Bon, j'avoue que j'ai bien rigolé quand je l'ai tué, quelques dizaines d'années plus tard. Il était attendu sur mon tableau de chasse, celui-là ! Comme je vous le racontais tout à l'heure, il a bien payé son insolence. Il y en avait partout, une vraie boucherie. J'ai utilisé ma méthode préférée, assez scatologique, je l'avoue. J'adore jouer avec les intestins de mes proies. Bien sûr, je prends la précaution de me planquer quand ça explose. Je ne voudrais pas salir mes beaux vêtements et mes nouvelles chaussures !

Rappelez-vous toujours ce fait inéluctable : s'il y a bien une chose dont vous pouvez être sûrs, c'est que vous me verrez débarquer à un moment ou à un autre dans votre vie. Et – comme je l'ai souvent répété – je n'oublie jamais rien ! Je ne décide pas du jour de votre fin. Mais croyez-moi, il y a bien des façons de quitter ce monde. Alors, je vous conseille d'être sympas avec moi !

Autant cette mort m'avait bien divertie, autant celle que je vais vous narrer maintenant a mis des coups de poignard dans mon cœur, un organe que je n'étais pas certaine de posséder, pour tout vous avouer.

Avant de vous la conter, je dois d'abord aller chercher des mouchoirs, quelques tablettes de chocolat et une bouteille de pinard. J'en suis encore toute retournée...

Bien. Vous êtes toujours là ! Je vais vous raconter la pire épreuve que j'ai eu à vivre. Enfin, vivre n'est peut-être pas le mot adéquat.

Comme je vous le disais plus haut, Cha-Cha m'aida à me relever lorsque ce petit con de Léo me laissa tomber comme une vieille chaussette qui pue. Quand l'orthodontiste – ce tortionnaire des temps modernes – lui ôta enfin son appareil de métal, je pus constater que mon amie avait un sourire magnifique, plein de promesses.

De plus en plus proches, nous nous baladions durant des heures en refaisant le monde, en papotant de tout et de n'importe quoi. Ces instants de bonheur bourgeonnaient dans ma vie, comme les chatons du peuplier au printemps.

Charlotte m'apprit des choses sur la nature humaine, des choses dont je ne me doutais même pas.

Par exemple, lorsqu'un garçon se transforme en gamin, bien lourd et bien débile, c'est qu'il vous aime, mais qu'il a peur d'être rejeté. Alors, il agit en vrai clown. C'est bizarre, je trouve. Quand un garçon vous tient la porte, ce n'est pas qu'il est poli, c'est qu'il veut vous reluquer de plus près. Certains semblent vous aimer, puis vous ignorent, puis vous relancent...

C'est bien compliqué tout ça !

Avec Cha-Cha, par contre, c'était clair comme de l'eau de roche. Sincère, affectueuse, d'une gentillesse à me faire fondre comme une fontaine de chocolat, toujours fidèle à mes côtés, elle me plaisait de plus en plus. Et quand elle me fixait de ses grands yeux magnifiques... ! C'est étrange. Ils semblaient directement connectés à mon cœur, qui dansait la java dans ma poitrine dès qu'ils se posaient sur moi.