Chapitre 14

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Le Lord poussa un soupir d'agacement, et quitta le lit de mauvaise grâce. Comme Harry faisait mine de se lever aussi, l'homme se tourna vers lui et dit sèchement:

-Toi, mon garçon, tu ne bouges pas d'ici!

-Mais...c'est mon directeur!, protesta vigoureusement l'adolescent. Il veut me voir! Si je n'y vais pas, il risque de se méfier, non?

-Certainement pas!, lança le Lord qui se dirigeait vers le fauteuil sur lequel reposaient ses vêtements, et commençait à s'habiller. Laisse-moi m'occuper de ça. Je ne veux pas que tu descendes, un point c'est tout.

Harry maudit intérieurement la tyrannie à laquelle l'homme le soumettait, mais il n'insista pas.

Le refus du Lord n'avait rien de surprenant. Sans doute craignait-il de perdre le contrôle devant le directeur, et que son prisonnier en révèle trop sur sa condition... Dumbledore était un homme célèbre, et le tuer était beaucoup plus difficile et risqué que de supprimer Rogue. Le Lord allait probablement inventer une fable quelconque pour justifier l'absence du garçon.

Maussade, Harry se recoucha et tira le drap sur lui, tandis que le Lord achevait de se vêtir. Mulciber, quant à lui, avait repris sa place sur la chaise et s'était remis à dessiner.

-A tout de suite, lança l'aristocrate en gagnant la porte. Jack, je compte sur toi pour le surveiller...

-Je ne le lâcherai pas des yeux, mylord, vous pouvez être tranquille, rigola le peintre.

-Et... attention, hein!

-Attention à quoi, mylord?, dit l'artiste d'un ton innocent.

-Tu sais très bien ce que je veux dire, rétorqua le Lord avec brusquerie, avant de sortir en claquant la porte.

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Bien qu'il n'en menât pas large, Tom entra d'un pas conquérant dans le grand salon où l'attendait Dumbledore.

Il s'était préparé à voir un homme de belle prestance, encore dans la force de l'âge, élégamment vêtu, comme il convenait au directeur d'une vénérable institution. Il fut surpris de découvrir un vieillard à longue barbe blanche, portant de petites lunettes en demie-lune, sans la moindre perruque pour dissimuler son abondante chevelure neigeuse. L'homme était très simplement mis, et son allure générale inspirait presque la compassion, tant elle paraissait modeste.

Pour tout dire, le célèbre directeur de Poudlard ressemblait à un vieux magicien excentrique, sans-le-sou et passablement gâteux.

A cette vue, Tom se sentit largement rassuré.

Mais quand ses yeux rencontrèrent ceux, très bleus et directs, de son visiteur, il perçut derrière les traits usés une grande intelligence doublée de malice, et il sut que l'homme qu'il avait en face de lui pouvait se révéler un adversaire redoutable. Il frissonna désagréablement.

Le vieil homme s'inclinait respectueusement. Tom se contenta de faire un signe de tête tandis que l'autre se redressait.

-Mylord...

-Monsieur le directeur... Que me vaut le plaisir de votre visite?

-Vous me voyez profondément désolé de voler un peu de votre temps, mylord. A vrai dire, si je suis venu ici, c'est surtout pour rencontrer le jeune Harry Potter. Ce garçon m'a envoyé hier une lettre des plus surprenantes, m'annonçant qu'il était venu... s'installer chez vous?

La phrase s'achevait sur le ton d'une question. Tom s'éclaircit la voix, inexplicablement mal à l'aise.

-En effet, répondit-il sèchement. Harry a fait le choix de me rejoindre, après avoir accepté ma proposition de faire de lui mon héritier.

Le pire est derrière vous, Potter (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant