8. Tension

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PdvLivai :


Je suis actuellement dans les couloirs avec Erwin. Nous sortons tout juste de la réunion qui vient de se faire dans la grande salle. Le Major a annoncé ses plans dont je n'étais absolument pas au courant. Une mission où plus de 3/4 de nos soldats devraient se sacrifier. C'est totalement fou ! Une telle perte serait vraiment inutile peu importe ce qu'elle peut nous rapporter.

Il avance vite, j'ai du mal à le suivre. Je suis limite obligé de trottiner pour rester à sa hauteur.


« Mais tu es malade ? Quelle idée t'es passée par l'esprit pour proposer une mission suicide au conseil? » dis-je, d'un ton rempli de reproches.


Le grand blond décide de tracer sa route sans même m'accorder un regard. Je continue malgré tout.


« Tu ne m'en as même pas parler. A quoi ça sert que je sois ton Caporal si tu ne me parles pas de tes projets ? J'étais aussi surpris que les membres du conseil quand tu as annoncé ton plan foireux ! »


Il avance toujours en me niant et en faisant ses grandes enjambées. Il me fuit ou quoi ?D'habitude, Erwin essaye toujours de marcher plus lentement pourque je puisse le suivre sans difficulté.

Arrivé devant son bureau, il sort sa clé et l'enfonce dans la serrure. Il ouvre la porte et la ferme aussitôt afin que je ne puisse pas rentrer. Il la laisse malgré tout entrouverte pour que je puisse l'entendre une dernière fois.


« Être Caporal ne te favorise pas à « connaître tous mes plans » vois-tu ? Laisse moi maintenant. » fait-il en refermant définitivement la porte.


J'entends le verrou se fermer de l'intérieur.

Cette remarque m'a piqué au vif. Comment ça, je ne suis pas privilégié ? Cela fait des années que je suis son Caporal et il pense encore que je ne suis qu'un pion ?

J'hésite à forcer la porte pour m'expliquer avec lui mais sa dernière phrase me reste au travers de la gorge. Je continue mon chemin, énervé et blessé.


« Tch, c'est ça. Mène bien tes soldats à la mort tout seul. » dis-je en marmonnant.


**


Quelques jours se sont écoulés depuis la tension avec Erwin. On s'évite depuis ce jour là. A part pour les repas, je ne l'ai croisé nul part. Il reste sûrement dans son bureau comme un lâche. 

C'est un peu étrange comme ambiance. J'ai l'habitude de le rejoindre le soir pour l'aider à trier ses tonnes de papiers et à ranger sa bibliothèque qu'il met en désordre plus ou moins 2 fois par semaine. Mais depuis cette friction, plus rien.

Après le repas du soir, je retourne dans ma chambre et m'endors en ayant passer la soirée seul.

J'ai réussi à lancer des coups d'œil discrets envers Erwin de temps en temps pour vérifier son état de santé. Son visage est plus pâle que d'habitude et ses cernes d'autant plus apparentes. J'aimerais lui demander si il va bien. Mais hors de question que je lui reparle. Après tout, je ne suis qu'un Caporal qui n'a pas besoin de connaître tous ses plans.

One-Shot Eruri.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant