Chapitre 1

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De nos jours

La sonnerie du réveil m'arrache d'un sommeil si profond que j'ai cru que c'était dans mes rêves.

« Oui, oui c'est bon je me lève » Je râle pendant que je sors du lit d'un pas lourd.

Je me dirige à tâtons dans ma chambre, ne supportant pas la lumière si tôt le matin. La légende veut que certaines personnes soient fraîches et disposes dès le saut du lit. Et bien si vous voulez mon avis, elles doivent vivre avec les fées et les licornes mais certainement pas chez moi.

Chez moi... enfin dans ma chambre car en réalité ici ce n'est pas chez moi. Je n'aurais jamais cru ça possible un jour mais je vis chez Mathéo. Cette pensée m'arrache un petit rire amer, comme toujours. Car oui, je vis chez Mathéo mais pas avec Mathéo.

La douleur du petit orteil qui se prend dans le pied du lit me ramène à la réalité. Je me dépêche d'atteindre le dressing collé à la chambre et, prenant mon courage à deux mains, j'allume la lumière. Par habitude je me dirige vers mes costumes trois pièces et j'en choisis un bleu foncé que je pose sur le lit.

Par la porte opposée, je rentre dans la salle de bain attenante à la chambre dont l'usage m'est réservé. Et oui, comme vous commencez à vous en apercevoir, ma « chambre » est digne des maisons les plus luxueuses et d'ailleurs c'est le cas. Mathéo est l'héritier d'une famille prestigieuse dont les enfants sont Alphas de pères en fils, et cette maison, c'est le manoir familial.

Il y a tellement de pièces dans ce manoir que s'en est presque ridicule, sachant qu'il n'y a que peu de membres de la famille qui y vivent. Mais moi, j'y vis depuis presque 2 ans maintenant, bien sûr dans l'aile réservée aux employés.

Après une douche rapide, j'enfile mon « uniforme ». J'aurais pu choisir quelque chose de plus confortable mais je crois que si je commence à me relâcher ce sera le début de la fin, déjà qu'il n'y a pas grand-chose à mettre en valeur. Je suis plutôt passe-partout, taille moyenne (voire même petit), assez fin, pas très musclé, chatain, yeux marrons, pas de quoi fouetter un chat quoi.

Les costumes c'était une habitude que j'ai gardée lorsque je travaillais encore dans l'entreprise de Mathéo en tant que son assistant. De plus, la chemise et la cravate me permettent de cacher mon collier d'Oméga. Ce n'était pas un secret pour les gens vivant au manoir mais je n'étais pas à l'aise avec le fait de dévoiler mon genre à la Terre entière.

Machinalement, je regarde ma montre. Il me reste moins d'une demi-heure pour descendre, prendre mon petit déjeuner et commencer mon travail, un travail que je fais depuis 2 ans. A l'évocation de ce souvenir, mon cœur se serre et mon humeur s'assombrit quelque peu. Je me reprends rapidement et je commence à descendre.

« Alors Lucas, toujours dans la lune ? »

La voix sarcastique de Bryan me fait sursauter. Il est en bas des escaliers et semble m'attendre. Bryan est supposé être le majordome de ce manoir. Je dis bien supposé car vu son attitude avec moi, il ne correspond en rien à l'idée qu'on se fait d'un majordome. Il est un peu plus grand que moi et pourrait être plus beau si son caractère ne gâchait pas tout. Devant Mathéo, il joue son rôle à la perfection mais dès qu'il a le dos tourné, il se relâche complètement.

« Bonjour à toi aussi Bryan » J'essaye de lui répondre sur le même ton de façon plus ou moins réussie.

Aussitôt il prit sa pose « Majordome » comme je l'appelle et se tient droit devant moi avant de faire une courbette. En se relevant j'aperçois son regard ironique.

« Pardonnez-moi votre grandeur j'ai oublié de vous saluer comme il se doit. »

Je laisse échapper un rire et le repousse une fois arrivé en bas des escaliers. Car oui même si c'est un gars avec un caractère de cochon, il a un bon fond et lui et moi on s'entend plutôt bien.

« Tu crois que tu vas m'avoir avec tes courbettes ? Allez dépêche-toi, j'ai faim et je ne veux pas être en retard. »

Je lui passe devant et je me dirige vers la cuisine des employés avant de commencer à préparer le petit déjeuner pour deux personnes. Je n'ai goûté qu'une seule fois à la cuisine de Bryan et depuis je lui ai formellement interdit de s'approcher de près ou de loin d'une cuisinière.

Je nous prépare un petit déjeuner salé assez copieux, je sais que souvent il n'a pas le temps de déjeuner autre chose qu'un rapide sandwich. C'est surtout que comme ça je me sens un peu plus utile.

Je prends un café rapide et je grignote une tartine avant de me lever pour enfin commencer ma journée.

« J'y vais, essaye de ne pas faire trop de courbettes aujourd'hui, tu risques de te faire mal au dos vu ton grand âge ».

Je me lève sous le regard noir de Bryan et je sors de la cuisine en rigolant pour tomber nez à nez avec Mathéo et mon rire s'éteint tout de suite. Enfin nez à torse parce que bon, on n'est pas vraiment sur un pied d'égalité niveau taille. Aussitôt mon rire s'éteint et pendant une brève seconde je sens son odeur épicée d'Alpha et je me laisse aller à en profiter pleinement.

Mon esprit reprend le dessus rapidement. Si Mathéo est là c'est que quelque chose ne va pas. Je regarde ma montre rapidement mais non je ne suis pas en retard. Je lève alors mon regard interrogateur vers son visage pour rencontrer ses yeux d'encre qui me fixent, accompagnés de sourcils froncés... pas bon signe.

Nous n'étions pas destinés... (Omegaverse bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant