Chapitre 7 : « Une entrée spectaculaire »

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Ce matin était un grand matin. Non ! Le plus grand matin d'Elizabeth Alastair. Même si elle avait un gros bleu sur quelques côtes et une rougeur au coin de l'œil, elle était pimpante et excitée ! La jeune fille s'était réveillée à l'aube,  plus précisément, juste avant le lever du soleil. Elle avait été prendre son petit-déjeuner constitué d'un vol de pomme dans les cuisines, puis elle avait caressé les écailles blanches et brillantes de son serpent, Astranova, en lui parlant de tout et de rien. Enfin... surtout de ce que Poudlard pouvait contenir ! Et c'était sous le réveil du soleil, qu'elle défit et refit sa valise, maintes et maintes de fois, jusqu'à ce qu'elle devienne la démonstration parfaite du rangement pratique et esthétique. La jeune orpheline s'était ensuite changée, portant ses plus beaux habits du dimanche, et elle attendit peut-être trop impatiemment que le reste de l'institut se réveille.

Et c'est à neuf heures tapantes, que miss Martha leva les yeux de ses documents, en entendant trois petits coups enjoués de son bouc émissaire. La vielle femme replia ses lunettes rondes avant de les poser sur son bureau, puis, la femme aux cheveux gris se leva péniblement de son siège, en remettant les plis de sa robe correctement. Les pas qui claquaient au sol à cause de ses escarpins noirs, se dirigèrent vers la porte de la pièce. Elle s'ouvrît sur une jeune fille parfaitement habillée et coiffé, qu'on aurait d'ailleurs pu qualifier de petit ange aux cheveux noirs. Même Martha avait failli être attendrie. Mais la vieille dame se reprit, et dégaina sa montre, afin de pouvoir peut-être placer une remarque piquante à l'égard de la jeune demoiselle. Mais cette dernière était irréprochable. C'est avec la gorge serrée que la plus âgée prononça.

- À l'heure. Tu es à l'heure. Tant mieux. Plus vite nous irons à la gare et plus vite tu iras dans ton train. N'est-ce pas ?

Elizabeth avait bien compris qu'elle insinuait : « Plus vite nous irons à la gare et plus vite je serais débarrassée de toi ». Mais c'était totalement réciproque. Adieu les corvées forcées, adieu les coups, et adieu les cris sur sa personne. Cette enfant n'était pas le mal incarné, mais elle avait bien trop subit que pour ne pas vouloir se ranger du côté de la vengeance plus tard. Heureusement, elle ne penserait pas à cela à douze ans.
En signe de réponse à la vieille Martha, l'orpheline se contenta simplement d'un hochement de tête. Ce qui sembla satisfaire l'aînée, puisqu'elle continua.

- J'espère pour toi que tu n'as rien oublié, car tu devras attendre les vacances d'été pour les récupérer. Très bien. Tu as ton billet ? Et tes affaires ?

Elizabeth se contenta à nouveau d'un petit signe de la tête, lui accordant un « oui » silencieux. Miss Martha ouvrit la porte.

- Va déposer ta valise dans le coffre de ma voiture. Et installe toi devant, que je puisse t'avoir à l'œil.

La petite sorcière se précipita presque à l'extérieur, sans jeter un seul regard vers l'orphelinat. Que ce soit envers ses camarades, ou encore le personnel, la jeune fille partait d'un pas léger, son serpent logé sous sa veste. Elle lui avait demandé dans sa chambre, de ne pas bouger d'un millimètre si elle voulait rester avec elle. Astra ne broncha plus depuis cette demande. Ce qui fit sourire Lizzie, à la sortie de cet enfer. Comme demandé, elle déposa sa valise dans le coffre de la voiture. Ses affaires d'origine magique, comme le chaudron ou ses manuels, étaient déjà à l'école. Il ne fallait pas risquer de mettre au courant la Terre entière, que les sorciers étaient bien réels et qu'ils se regroupaient dans une école de magie !

Quelques minutes plus tard, la dame âgée s'installa dans sa petite voiture assez inconfortable. Mais pour la jeune orpheline, c'était presque un luxe ! Elle ne voyageait pratiquement pas, et lorsqu'elle participait aux sorties, le petit groupe d'orphelins devaient marcher à pied, sans avoir à se plaindre. Durant le trajet, qui ne devait durer que vingt longues minutes, aucune des deux londoniennes ne prit la parole. C'était assez gênant, mais Elizabeth en était assez heureuse. Parler avec une personne qui la détestait aurait été vraiment embarrassant. Durant le long chemin menant à la gare, la jeune sorcière se contenta de serrer la petite bourse contenant quelques galions dans sa poche. Une fois arrivée, elle se permit un long soupir de soulagement.

La Seconde PotterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant