Chapitre trois : « La visite d'un nouveau monde »

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Severus Snape était un homme fatigué. Il était fatigué de cette longue semaine de préparatifs, il était fatigué de l'oppression que lui mettait Dumbledore et le mage noir, il était fatigué de préparer des futures copies, il était fatigué de devoir revoir Potter, et il était fatigué... de la vie, tout simplement. Elle était fade, et ennuyeuse. Il vivait sous la contrainte, dans le deuil et dans une solitude sans fin. Vivre dans un monde où Lily Potter n'était plus là, était une véritable torture pour le maître des potions. Le deuil s'atténue avec le temps, mais chez le potionniste, ce proverbe n'a jamais pris son sens. Et voir le fils prodigue, le fils Potter, rendait la vie encore plus fatiguante... et maintenant ?

Et bien il était fatigué par la convocation du bureau du directeur de Poudlard. Il grimpait les marches que lui avait cédé la Statue, tout en tentant de deviner ce que le vieux citronné allait lui demander. Surveiller Potter ? Ou recueillir des informations ? C'est d'un air sarcastique qu'il pensa qu'on lui offrirait peut-être des vacances. Perdu dans ses pensées, il ne vit pas le temps passer, quand il se trouva devant la porte du professeur Dumbledore. Il frappa de trois coups fermes, puis, la chauve-souris des cachots entendit la voix du vieil homme qui venait de lui ouvrir la porte.

- Entrez Severus, je vous en prie.

- Bonsoir, professeur.

De son ton cynique, il lui répondît avant d'entrer avec sa démarche faisant voler sa cape derrière lui. Le directeur de Serpentard resta debout, regardant d'un air grave le directeur.

- Que puis-je pour vous, professeur Dumbledore ?

- Assieds-toi Severus, je t'en prie...

Le dit Severus prit la peine de s'asseoir afin de conclure le plus vite possible cette petite entrevue. Dumbledore lui proposa un bonbon au citron, mais il déclina poliment. Le maître des potions était une personne patiente face au chef de l'Ordre du Phénix, car c'était son supérieur, et certainement l'un des plus grands sorciers de tous les temps. Le professeur reprit ses bonbons, et les rangea. Il croisa ses doigts, après avoir réajusté ses lunette en forme de demies-lunes, et lui sourit, comme à chaque fois qu'il lui demandait une requête.

- J'aimerai que demain, vous remplaciez Minerva, afin d'aller accompagner une élève du monde moldu, à prendre ses affaires pour l'école ainsi que lui parler de notre monde. Évidemment, je vous mets un jour de congé en plus pour cette année.

Le barbu lui fit un clin d'œil, tandis que le sombre sorcier grogna intérieurement. Il lui donna une réponse froide et sèche, mais poliment.

- Ses parents pourraient très bien s'occuper de ses achats. Miss Granger a pu se débrouiller seule, elle.

Pour une fois que cette stupide miss-je-sais-tout agaçante lui servait réellement en argument ! Il ne laissa pas le directeur continuer qu'il reprit de plus belle.

- De plus, Potter , en crachant son nom, comme d'habitude, se contentait de sa lettre et de la visite d'Hagrid. Pourquoi ce garde-chasse ne peut pas le faire ?

Albus souriait un petit peu en regardant le parchemin posé sur son bureau. Il s'attendait totalement à la réaction de cet homme, qui voyait très peu le jour.

- Voyons Severus, une petite ballade ne vous ferait pas de mal !

- Mais je..

- De plus, ses parents ne peuvent assurer ses achats scolaires...

Albus prononça cette phrase avec une profonde tristesse.

- La petite fille est orpheline, et ce chez les moldus depuis sa naissance. J'ai prévenu la directrice de son établissement il y a deux jours, et tout est réglé. Elle devrait normalement lui en faire part avant ta visite, Severus.

La Seconde PotterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant