PARTIE 3 - Fugitifs

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- Et qu'est-ce que c'était si ce n'était pas un rendez-vous alors ?

Voilà maintenant dix minutes que ces deux beaux rêveurs m'enquiquinaient de questions. J'avais beau leurs fournir une réponse rationnelle et censée, ils continuaient de présumer ce qui pouvait bien les arranger.

- Je vous l'ai déjà expliqué une bonne centaine de fois ! Je me suis blessée à l'épaule hier et iel m'a simplement proposé de venir sur leur bateau pour appliquer une crème pour soulager la douleur !

Ils gardaient un air dubitatif à l'entente de mon explication bien qu'ils l'aient entendu pour une énième fois. Pourquoi me fatiguais-je à me justifier alors que de toute évidence, la seule version qui plairait à ces deux frères serait celle où « j'avouerais » que c'était bel et bien un rencard.

- Pourquoi tu te voiles la face Pieck ? me demanda Marcel, sachant parfaitement que cela m'agaçait.

Vivre avec des hommes n'était pas de tout repos comme j'aimais bien le prétendre.

- Ça suffit ces conneries, vous savez très bien qu'elle ne me ferait pas d'infidélités ! intervint Yelena qui venait de pénétrer dans la cuisine.

Quoique, les femmes présentes ne me rendaient pas la vie plus simple visiblement. Où était Annie ? Désormais, je plaçais tous mes espoirs en elle.

- Alors tu as fait ça pour la rendre jalouse ?! dirent-ils en même temps en pointant la blonde du doigt.

Elle me regarda à son tour, se prenant à leur jeu. Je lâchais un long soupir à leurs idioties. J'entendais Reiner rire de ce spectacle, non loin d'ici. Je n'avais jamais eu la moindre relation jusqu'ici, alors pourquoi m'en inventer une maintenant ? J'ai toujours pensé ne pas en avoir besoin, et puis, construire une relation viable avec une personne sensée au beau milieu de la mer me paraissait compliqué. De toute manière, ce n'était pas une nécessité. Je ne m'imaginais pas vivre ma vie en dépend de quelqu'un alors autant ne pas y penser. Seulement, ces trois clampins ne m'en laissaient pas le choix et s'octroyaient le droit d'en plaisanter. Les moments comme celui-ci restaient amusants, mais j'espérais réellement qu'ils comprendraient le fond de ma pensée à la fin de cette conversation.

- Mais non enfin ! Je ne cherche pas à rendre qui que ce soit jal-

- Pieck ! Reiner ! m'interrompit Sieg ayant débarqué dans la pièce en furie, venez avec moi ! Marcel, je veux que tu te surpasses pour pouvoir nourrir tout le monde ! Porco, tu l'aides et tu alternes avec la plonge ! On passe en code rouge et je veux que vous restiez tous concentrés et efficaces. Yelena, fais passer le message à Bertholdt et Annie.

La blonde disparut alors rapidement de la pièce tandis que nous partions tous les trois nous armer. Cela faisait au moins deux bons mois que Sieg n'avait pas activé de code rouge qui signifiait qu'un navire Mahr venait pour procéder à notre arrestation une fois de plus. J'étais déjà bien mal au point par rapport aux événements de la veille et je n'avais pas encore complètement récupéré. S'ils avaient pu passer demain, ça aurait été parfait, mais je ne pouvais pas décider des moments où je devais passer à l'action. Saisis chacun d'un fusil, Reiner et moi nous placions de part et d'autre de la porte d'entrée, prêts à accueillir nos assaillants. Sieg quant à lui, s'était posté au sommet du bateau tel un sniper. Il assurait nos arrières, comme toujours. L'ennemi accostait enfin juste en face de nous et jetait l'ancre. Ça allait bientôt commencer.

- Toujours aussi faciles à retrouver, les démons ! s'exclama l'un d'eux, l'accueil est aussi chaleureux qu'à son habitude.

- Teyber, sac à merde, cracha Reiner.

PARTIE 1 - ELDIAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant