Who killed scientist Kim ?

VI

Il fallait bien que ça arrive. Ce beau petit con a débarqué un après-midi au commissariat avec son sourire rayonnant et ses yeux rieurs alors que l'enquête stagne. Il n'a rien dit. Pas un seul mot et pas un seul son ne sont sortis de ses lèvres désirables et rosées à part pour saluer poliment mes collègues. Il a juste posé un bout de papier sur mon bureau, m'a offert un sourire étrangement attrayant avant de tourner les talons et sortir aussi vite qu'il n'était entré en me laissant bouche-bée.

« — C'est quoi ? Des preuves supplémentaires ? », me demande l'un de mes collègues.

Il me fait me ressaisir et baisser les yeux sur le morceau de papier. Je le déplie soigneusement avant de parcourir cette si belle calligraphie qui ne me surprend pas.

Cet homme n'a donc aucun défaut ? Aucune gêne ?!

« — Alors ?

— Rien. Ce ne sont pas vos affaires. », je tranche froidement avant de le fourrer dans ma poche.

Cet énergumène aux airs d'alien va donc me faire chier jusqu'au bout ? Un rendez-vous ? Sérieux ?

Je soupire et me remets au travail en repensant toute la journée à ce bout de papier siégeant dans ma poche. Et ce, jusqu'à ce que mes pas me guident à lui, devant le restaurant dans lequel il avait réservé et m'attendait: un verre de vin à la main. Ses jolies lèvres retroussées, ses joues légèrement gonflées et son regard pensif lui font arborer une moue enfantine.

Adorable...

Je passe lentement ma langue sur mes lèvres en le détaillant un moment: perdu dans ma contemplation avant qu'un passant ne me fasse redescendre sur Terre en me bousculant. Je n'y fais même pas attention et entre finalement dans le restaurant. Je m'avance jusqu'à lui et pose, au passage, ma main sur son épaule, ce qui le fait sursauter. Mais lorsqu'il me voit apparaître devant lui, son regard s'illumine et un sourire rassuré me font, malgré mon air toujours neutre, chavirer.

« — Je commençais à croire que vous ne viendriez jamais Colonel. », il sourit avec espièglerie.

« — J'avais des choses importantes à terminer. Mais me voilà. Qu'est-ce que vous voulez Kim ?

— Ai-je besoin d'une raison pour vous inviter à dîner ? Je souhaitais simplement passer du temps avec vous.

— Pourquoi ?

— Êtes-vous obligé de m'interroger comme ça ? Je ne suis pas l'un de vos criminels. », il souffle avec un air boudeur terriblement mign-...

Aish. Mais où est-ce que j'ai la tête ? Je ne suis pas censé penser de cette manière.

« — Je veux seulement savoir ce qui vous amène à m'inviter ici.

— J'ai pourtant été clair la première fois. Mais je peux encore être franc. Vous me plaisez. C'est suffisant comme raison ou je vous en dois une autre ? »

Je rougis imperceptiblement tandis que sa phrase me désarme.

« — Non, ça va. », je lui assure en détournant les yeux.

Le châtain sourit malicieusement et cette sensation de ne pas avoir le contrôle sur la situation me perturbe. C'est lui qui l'a. Et, je ne sais pas par quel moyen, mais il le sait alors il s'amuse à me faire tourner en bourrique toute la soirée. Lorsqu'il remarque mes regards perçants et insistants sur ses lèvres quant il parle, sur ses grandes mains fines et bien baguées quant il les fait bouger ou ses prunelles scintillantes quant il parle de quelque chose qu'il aime et son visage si expressif. Au final, j'ai passé plus de temps à le détailler discrètement qu'à l'écouter.

Et j'ai pu découvrir qu'il n'est pas l'homme mesquin, hautain et dédaigneux que je croyais. Il est bavard mais ce n'est pas déplaisant, au contraire. Cet homme me rend curieux. J'ai envie de connaître tellement de choses sur lui. Plus que je ne le pensais d'ailleurs. Cet être à l'air rempli de joie de vivre, bon vivant qui aime la photographie, l'art en général et vivre au jour le jour. Ce type de personne bien plus solaire que n'importe qui d'autre, un peu philosophe quant il repense aux livres qu'il a lu ou aux musiques qu'il a écouté.

Kim TaeHyung est quelqu'un de complexe mais naturellement gaie et c'est ce qui me plait.

Nous sommes ensuite sortis nous balader dans les rues seulement éclairées par quelques réverbères aux lumières jaunâtres et parfois grésillantes. Il regarde les étoiles: le nez levé en l'air avec un air songeur. Ses yeux brillent encore plus et les miens ne le quittent pas. Ne le quittent plus. Je l'écoute encore, le regarde saluer quelques personnes qu'il connaît malgré l'heure tardive et à ma plus grande surprise, il m'arrache un maigre sourire. Presque imperceptible mais bien présent.

Et à contrecoeur, j'ai fini par le ramener chez lui sans remarquer l'homme qui se tient sur le balcon qui ne tarde pas à rentrer à l'intérieur en silence.

« — Vois-tu ? Ce n'était pas si terrible que ça de dîner en ma compagnie.

— Si, je regrette un peu. », je souffle l'air de rien.

« — Quoi ? », il s'offusque avant de gonfler les joues.

« — Je te taquine, en réalité, je suis bien obligé d'admettre que c'était vraiment agréable.

— C'est tout ?

— Comment ça, "c'est tout" ?

— Je m'attendais à un peu plus d'éloges. »

Je lève les yeux au ciel et le détaille de nouveau, d'un peu plus près.

« — Tu es ravissant Kim. Et je serais honoré de pouvoir te revoir au plus vite. », je souris joliment.

Il se frotte les yeux pour être sûr d'avoir bien vu et non pas rêvé ce sourire avant d'écarquiller légèrement les yeux.

« — Jeon JungKook daigne m'offrir un sourire sincère ? Je n'en reviens pas. Wow... Tu es bien plus beau quand tu souris... »

Je rougis brusquement avant de détourner les yeux. Chose que je n'aurais sûrement pas dû faire puisqu'il en profite pour s'approcher et embrasser ma joue en faisant battre mon coeur bien plus irrégulièrement. Je tourne immédiatement les yeux vers lui en virant à l'écarlate.

Seigneur. C'était quoi "ça" ?!

Le châtain sourit bêtement et ne se gêne pas pour me voler un chaste baiser avant de tourner les talons.

« — Bonne nuit "Colonel". », il sourit malicieusement en finissant par disparaître derrière la porte.

Je mets un temps à reprendre mes esprits et colle ma langue contre ma joue.

Cet homme est réellement audacieux. Et je n'apprécie pas vraiment ce fait. Simplement parce qu'il peut me mener à la baguette.