Chapitre 4 : Sens de l'orientation

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Andréa stressait quelque peu à l'idée de passer la journée avec Hugo. Le jeune homme lui avait semblé particulièrement exaspéré lorsque sa sœur avait annoncé le programme dans la voiture.

- Si jamais tu ne veux pas m'accompagner, ce n'est pas grave, je comprendrait, commença la jeune femme, après tout on ne se connaît pas.

Hugo secoua la tête l'air surpris.

- Non, ne t'inquiète pas, ça ne me pose pas de problèmes. Et puis on peut apprendre à se connaître, c'est pas un problème.

Devant la moue dubitative d'Andréa il demanda :

- Pourquoi tu dis ça ?

- Dans la voiture, tu n'avais pas l'air franchement ravi du programme que ta sœur avait préparé, alors j'ai pensé que ça t'embêtait.

- Absolument pas. La seule chose qui m'embête, c'est Chloé. Sa manie de tout organiser sans demander leur avis aux autres. De préparer des choses dans le dos des gens, et que ce soit tellement parfait et bien ficelé que l'on ne trouve rien à y redire et d'être obligé de suivre son petit programme.

- Ok, donc tu aurais préféré faire autre chose ? demanda Andréa, l'air compréhensif.

- Heu oui ? Non... Je ne sais pas, mais j'aurai aimé choisir moi-même...

La gameuse hocha la tête.

- Je n'ai pas de frères ni de sœurs, alors je ne peux pas vraiment comprendre, mais j'imagine que cela ne doit pas être toujours facile d'être le frère de Chloé. Sans vouloir paraître méchante, précisa aussitôt la jeune femme. Mais j'imagine que vos parents ont du vous comparez quand vous étiez plus petits et ils te demandaient de prendre exemple sur elle.

Hugo haussa un sourcil.

- Attends une seconde... Tu es vraiment sûre que tu n'as jamais eu de frères ou sœurs ? C'est exactement ce qu'il se passait en gros. J'ai jamais été quelqu'un de vraiment extraverti, contrairement à Chloé. Alors, c'était souvent elle qu'on voyait. Et je n'ai jamais vraiment eu l'occasion de m'affirmer entre temps. C'est pour ça que j'ai quitté la maison très tôt.

- Ok, je comprends mieux ton comportement. Je n'ai jamais eu de frères ou de sœurs, alors je me sentais parfois seule quand j'étais plus petite. À l'école, je n'arrivais pas vraiment à me faire des amis.

- Oh euh... Désolé pour toi.

- T'inquiètes pas, maintenant ça va mieux. Enfin pas tellement. Je passe juste mes journées à jouer aux jeux vidéos. Alors pour ce qui est du contact humain, ça n'as pas vraiment évolué.

- Pourtant tu n'as pas l'air tellement mal à l'aise en ce moment ? demanda-t-il, un demi sourire aux lèvres.

Andréa rougit mais répondit d'une voix assurée :

- Ouais, près de toi, je me sens étrangement à l'aise. Bon allez, il faut qu'on se dépêche un petit peu, continua la gameuse en accellerant le pas, gênée.

Hugo protesta.

- Hé attends-moi, ralentis un peu... Andréa !

La jeune femme, amusée de la situation, continua son petit manège jusqu'à se mettre à courir dans les rues.

Quelques mètres plus loin, les portes coulissantes du centre commercial apparurent. Andréa et Hugo s'arrêtèrent brusquement devant les portes, essoufflés par leur course effrénée. Après avoir repris leur souffle en riant, ils entrèrent dans la grande surface.

- Bon, alors tu sais où trouve le magasin ?

- Oh euh oui, il me semble que c'est par là, répondit la jeune femme, en indiquant un large couloir à sa droite.

Et ils s'y engouffrèrent. Cependant, quelques mètres plus tard, Andréa fit volte face.

- Attends... Je crois qu'il fallait monter les escalators en fait. Suis-moi, c'est par ici.

Le jeune homme secoua la tête, malgré tout amusé de la situation.

- Ok je te suis. Mais, Andréa, j'ai une petite question... Est ce que tu sais vraiment où se trouve le magasin ?

La jeune femme se retourna brusquement.

- Serais-tu en train de remettre en cause mon sens de l'orientation ?

- Absolument pas, mais on pourrait peut-être regarder un plan, pour être sur.

Andréa secoua la tête.

- Non c'est parfaitement inutile. Je sais exactement où nous nous trouvons. Alors tais-toi, tu me déconcentres.

- Ok, ok, compris boss.

Et la jeune femme continua son chemin.

Mais après un quart d'heure, à tourner en rond dans le centre commercial, la gameuse du se rendre à l'évidence :

- Bon, je l'avoue, j'ai un sens de l'orientation plus que désastreux. Vas-y, tu peux te moquer, lança-t-elle en baissant la tête.

Hugo releva son menton en un geste doux.

- Hé, c'est pas grave, ne t'en fais pas pour ça. On va finir par le trouver ce magasin.

Et il finit sa phrase par un clin d'œil.

Andréa sourit. Décidément, elle appréciait de plus en plus Hugo.

Un jour à deuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant