Chapitre 7 : Pensées

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Lorsque Hugo poussa la porte des toilettes du restaurant dans lequel il venait de partager un repas avec sa voisine, il se fit la réflexion que cette jeune fille avec laquelle il avait passé une excellente matinée et un très bon déjeuner, lui plaisait. Cela faisait un moment que le jeune homme n'avait pas fait de nouvelles rencontres. Il en avait oublié le frisson de l'inconnu, l'appréhension des rencontres et la satisfaction de mener à bien un rendez vous avec une personne que l'on ne connaissait même pas la veille. Et puis avec Andréa, tout paraissait si simple. Elle était d'un naturel conciliant et ne semblait pas être du genre à se prendre la tête.

Andréa de son côté, se sentait également étrangement bien en la compagnie d'Hugo. Elle ne se sentait pas jugée par le jeune homme et ne sentait pas non plus obligée de se montrer sous les traits d'une autre pour avoir son attention. La gameuse mit cela sur le compte de la durée de seulement quelques heures de leur relation. En effet, puisqu'elle ne connaissait pas vraiment Hugo et n'avait pas d'intérêts particuliers à être son amie, elle n'avait pas besoin de bien se faire voir du jeune homme, et c'est donc pour cette raison qu'elle agissait vraiment naturellement.

Cette pensée lui fit un pincement au cœur. Andréa se rendit compte que maintenant, elle avait une raison de rester amie avec lui. Pas vraiment une raison, plus comme une envie. Envie d'arroser, et voir grandir cette relation naissante. Envie de développer cette complicité qui s'était installée si naturellement entre eux, de découvrir les pensées qui se cachent dans les recoins de son cerveau, de saisir chacune de ses moues, de ses tics de nervosité, de ses rides et ridules, de sentir cette attirance vacillante, l'alimenter, la voir se transformer en flamme brûlante et les mener à...

- Hé Andréa, ça y est j'ai fini, on peut y aller.

La jeune fille sursauta en entendant la voix d'Hugo qui la sortit brusquement de ses pensées. Celui-ci continua en souriant.

- On dirait bien que je t'ai tiré de tes rêveries. Tu pensais à quoi ? s'enquit-il.

La jeune fille rougit en se remémorant sa dernière pensée.

- Hum, rien, s'exclama-t-elle vivement, rien que tu veuilles savoir. On va payer ? proposa-t-elle pour changer de sujet.

- J'ai déjà payé pour nous deux, je t'invite, lui répondit-il ravi de son petit effet de surprise.

- Oh non, tu n'aurais pas dû. Je... euh, je vais te rembourser, bredouilla-t-elle en amorçant un mouvement pour sortir son porte-feuille de son sac.

Hugo posa sa main sur la sienne, pour lui faire reposer son porte-feuille. Son regard plongé dans le sien.

- Pas la peine, j'insiste. Laisse-moi faire ça pour toi, je passe une tellement bonne journée. Enfin, une bonne journée quoi. Tu vois, tu as réussi à éloigner ma sœur de moi, au moins pour quelques heures et c'est génial. Enfin j'adore ma sœur et puis c'est pas parce que je la vois pas que je passe une bonne journée, c'est parce que je te vois toi.

Et pendant qu'Hugo s'enfonçait dans des explications vaseuses, Andréa se fendit d'un sourire amusé, qui se transforma vite en un rire franc. Elle fut suivie presque aussitôt par Hugo.

- Hum, reprit le jeune homme ayant finit de rire, laisse-moi reprendre.

Il s'éclaircit la voix et prit chacune des mains d'Andréa dans les siennes. Il planta son regard dans celui dans la jeune fille, comme c'était déjà devenu une habitude dès que l'un s'adressait à l'autre.

- J'ai, jusqu'ici passé une super journée. Et je voulais marquer le coup, en t'invitant. Alors s'il te plaît accepte, et laisse-moi te montrer par ce moyen à quel point j'apprécie ce moment.

Andréa rougit de plus belle.

- Pfff, regarde ce que tu fais ! J'arrête pas de rougir à cause de toi.

- Je trouve ça mignon moi, répondit Hugo en haussant les épaules.

La jeune fille leva les yeux aux ciels exagérément, comme désespérée par le comportement de son ami. Puis ils se levèrent et sortirent du restaurant, après avoir salué chaleureusement le patron qui leur offrit de repartir avec des échantillons de sauces qu'ils refusèrent poliment avant de se les voir mettre de force dans les mains.

Une fois dehors, ils firent quelques pas dans la rue avant qu'Andréa ne réussisse à trouver le courage de demander du ton le plus détaché qu'elle pu :

- Ça te dit qu'on fasse quelque chose maintenant ?

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 07, 2022 ⏰

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