Pregnant for the World

Chapitre IV ~ une colère inouïe

Matt ne pouvait pas être calmé par le silence de notre chambre, comme j'en ressentais le besoin, je savais que pour aller mieux, ne devions sortir, chose impossible pour le moment car notre plan, notre but n'était encore qu'en construction. Voulant lui faire ressentir l'air de la liberté, j'ouvris la fenêtre de notre chambre puis me retourna vers lui pour le voir pleurer. Je savais pour quelle raison, sa carcasse se détruisait, il voulait paraître fort mais la mort, la peur, la haine étaient des sentiments trop corrosif pour être enfermé dans un seul corps, pour être supporté par une seul homme. Ses larmes étaient le reflets de toutes ses peines, de ses secrets qu'une pétasse venait de dévoiler comme ci s'était une chose banale. Je me sentait extrêmement désolé pour lui qui avait perdu ceux qui lui étaient le plus cher alors que les personnes qui étaient mon tout avaient détruit notre relation, ils m'avaient vendu comme on vend un meuble. Je ne pouvais pas imaginer le malheur qu'il ressentait mais je pouvais essayer de l'apaiser.

Je me mis donc à côté de Matt et le pris tout doucement contre ma poitrine alors qu'il continuait à crier sa peine à laisser échapper toute les larmes de son corps, ce spectacle ne m'inspirait aucune pitié, juste une peine intense pour lui car je me mis moi-même à pleurer mais dans un silence imperceptible. Les cris du cœur de mon partenaire dévernirent alors des mots faiblement dit certes mais que j'oyais parfaitement, il me racontait le jour le plus désastreux à ses yeux, le jour à la vie lui a tout pris, le jour de sa terreur, le jour de perte de sa famille.

"- Ils sont... entrés au matin, ma mère savait pourquoi ils venaient. Nathio dormait encore dans son lit... moi j'étais dans la cuisine... je me préparais pour le lycée..." Je sentais que la partie la plus difficile arrivait, car le silence fut fait pendant quelques secondes. "J'ai alors entendu un cris, ma mère... ils l'avaient frappé au visage... ma mama était une femme très forte, elle ne pleurait jamais mais... j'ai vu pour la première fois, une lueur de peur dans son regard... J'étais à l'entrée de la cuisine et je l'ai vu se tourner vers moi et me dire de fuir... Ils lui ont tiré dans la tête sous mes yeux... J'ai alors pris mes jambes à mon cou et je suis allé prendre Nathio, mon frère de 5 ans dans mes bras pour partir par la fenêtre de sa chambre... Ils ont tiré à bout partant en prenant le risque de me tuer, nous étions sur la grande place de la ville... La balle a tué mon petit frère sur le coup, il était dans mes bras..." Je comprenais pourquoi Matt ne voulait pas me parler de ça, c'était tout simplement horrible de perdre sa famille comme ça.

Je détestais déjà ce monde, ce système de natalité mais là ce n'était plus haïr, je le reniais du plus profond de mon être car nous n'étions plus vu comme des hommes, nous n'étions plus vu comme des êtres vivants, nous étions juste des machines à enfants, je le voyais très clairement. Ma colère éclata alors que je me levais, je pleurais mais mes larmes étaient mêlaient à la haine immense, je voulais leur mort, je voulais leur faire vivre ce que j'ai vécu, ce que je vivais en ce moment. Je me levais du lit et je pris la lampe de la table de chevet avant de la lancer contre le mur en criant, je fis de même avec l'autre pour avec les vêtements dans l'armoire, les produits d'hygiènes de la salle de bain, les livres présents sur les étagères de l'entrée, je lançais aussi la télévision mais contre ma fenêtre qui se brisa à l'impact. Il y avait des bouts de verres partout, j'avais même marché dedans mais je ne voulais pas m'arrêter alors que Matt qui voyait ma fureur, essayait de me calmer, il essayait de me faire retrouver mes esprits mais je refusais tout bonnement de me calmer, de reprendre mon sang-froid,  je voulais tuer ces enfoires, je voulais tuer leur famille et les faires souffrir comme ils nous faisaient souffrir.

"- QU'ILS AILLENT EN ENFER, JE NE VAIS PAS TOMBER ENCEINTE, JE NE VAIS PAS AVOIR D'ENFANT, JE VEUX SORTIR !!!! ALLEZ MOURIR !!" Me mis-je à hurler avant que ma voix se face de plus en plus faible, l'adrénaline n'était pas redescendu mais on avait sonné à notre porte.