Bloody Fangs [Elisop]

Chapitre 20

Plus que quelques mètres et Eli atteindrait la limite qui l'avait retenue pendant tout ce temps. La rose avait disparu donc il n'y avait plus de raison pour qu'il soit prisonnier, c'est ce qu'il pensait. L'adrénaline parcourait ses veines et il ferma les yeux avant de sauter d'une branche avec énergie, fonçant droit devant lui.

Rien. Rien ne se passa. Rien ne l'avait arrêté. Il était réellement libre maintenant. Même Edgar semblait choqué car on pût l'entendre rater sa trajectoire et tomber dans un buisson. Eli n'avait pas le temps de se réjouir cependant, Norton était toujours assez loin devant lui.

La poursuite continua encore pendant un long moment et ils finirent par arriver devant ce qui semblait être une sorte de grand château. Eli se stoppa devant le bâtiment imposant avec une mine renfrognée. Il connaissait bien cet endroit et si possible, il aurait aimé ne jamais revenir ici. Edgar arriva peu de temps après lui, essoufflé et couvert de feuilles.

"Merci de m'attendre..." dit-il sur un ton sarcastique. "Qu'est-ce qu'on fait maintenant qu'ils sont entrés dedans ?"

"Tss. On ne peut pas entrer par l'entrée principale, il va falloir chercher un autre passage."

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Aesop se réveilla doucement, il se souvenait avoir entendu une fenêtre se briser et avoir aperçu quelqu'un mais plus rien ensuite. C'était le noir complet. Il regarda autour de lui et remarqua qu'il se trouvait dans une pièce différente que celle où il se trouvait. Les meubles étaient différents ainsi que l'architecture, il ne se trouvait pas au manoir.

Ses vêtements aussi n'étaient pas les mêmes, contrairement à sa tenue grise qu'il portait d'habitude, il était vêtu d'une veste bleu pâle avec des broderies fleuries et un volant blanc près du cou et des manches. Il se leva du lit sur lequel il se trouvait et essaya de trouver une sortie. La pièce n'était pas éclairée et on ne voyait pas très bien, même s'il avait l'impression de mieux voir que la normale, un effet secondaire après être devenu un vampire peut-être ?

Mais à peine descendit-il du lit qu'une porte s'ouvrit, libérant ainsi un rayon de lumière dans la chambre. Au pied de la porte se trouvait un homme à moitié masqué. Ce dernier fit un pas vers Aesop avec un sourire aux lèvres.

"Bien dormi ?" demanda t-il.

"Q-qui êtes vous ?"

"Pas de réponse, hm. Enfin, je connais déjà la réponse de toute façon. Tu peux m'appeler Norton."

"Pourquoi m'avoir kidnappé...?"

Norton éclata de rire en entendant la réponse d'Aesop. C'était comme si on venait de lui sortir la blague du siècle ou quelque chose d'absolument hilarant. Aesop haussa un sourcil, se demandant si ce type était fou ou autre. Après quelques secondes, Norton se calma et essuya une larme.

"Je pense qu'il y a une erreur, je ne t'ai pas enlevé."

"C-comment ça...?"

"Disons que... Je t'ai simplement ramené à la maison ?" dit-il en souriant.

La maison ? Aesop s'en serait souvenu s'il était déjà venu ici dans le passé et ce n'était pas le cas. Avant d'arriver au manoir, il vivait dans la maison de ses parents dans une petite ville tranquille où il avait passé son enfance.

Son enfance..? Maintenant qu'il y pensait, était-il déjà allé à l'école ? Si oui, pourquoi ne se souvenait-il pas d'un seul de ses anciens camarades ? D'autres enfants avec qui il aurait pu jouer ? Que faisait-il durant cette période ? Il n'avait aucun souvenir remontant à plus d'une dizaine d'années.

"Ta mémoire te joues des tours ? C'est normal." affirma Norton. "C'est parce que quelqu'un l'a volontairement effacée."

"Q-quoi...?"

"Souhaites-tu connaître la vérité ?"

Aesop hocha la tête bien qu'un peu hésitant. Il ne savait pas s'il pouvait faire confiance à Norton mais il semblait être la seule personne capable de répondre à ses questions à l'heure actuelle. Norton acquiesça en souriant et sortit de la pièce, faisant signe à Aesop de le suivre.

Ils marchèrent tous les deux dans un couloir éclairé par des chandeliers. Aesop l'avait déjà remarqué mais les lieux étaient assez luxueux. Il suivit Norton en se demandant où allait-il l'emmener. Soudain, l'homme masqué s'arrêta. Il tira sur une corde qui ouvrit un rideau, derrière celui-ci se trouvait un portrait...