Ma belle vie

Bonheur payant

Laeticia : Lucien, viens , assiez toi à côté de moi,je vais te dire ... Ce que j'aurais du te dire il y a bien longtemps ...

Sans un mot je prend place sur le siège à côté d'elle, je baisse la tête.

Laeticia : Tu sais, je t'ai rencontré quand tu étais tout bébé. Tu devais avoir ... 18 mois je crois... Je connaissais déjà un peu tes parents à l'époque et puis il m'ont proposés de te garder en tant que nounou, j'ai accepté parce que j'avais des besoins d'argent à cette époque et je n'arrivais pas à me trouver un travail

Je l'écoute sans dire un mot

Laëtitia : La première fois que je t'ai vu, je me rappelle très bien, tu m'a regardé avec plein d'étonnements as tes petits yeux et après tu as souris et m'a montré ton petit train. J'ai joué avec toi toute l'après midi, tu étais triste de me voir partir mais je t'ai dit que je reviendrai et tu m'a pris mon petit doigt comme si tu me demandais « c'est promis ? » alors j'ai serré ta petite main et j'ai dit « oui, promis » . Tu as toujours été un garçon très gentil mais aussi très réservé. Parfois quand on allait au parc tu t'asseyais dans un coin et tu jouais de ton côté sans parler aux autres enfants.

Je ne dis rien, trop de choses tournent dans ma tête.

Laëtitia : Il t'a dit n'est ce pas? La vérité...

Je hoche rapidement la tête, assez rapidement pour qu'elle ne voit pas mon regard, je ne veux pas qu'elle le voit, Laëtitia est bien la dernière personne à qui j'ai envie de faire de la peine.

Laëtitia : Ce jour là... Vous alliez en vacances, ça c'est passé sur une petite route qui longeais une falaise. Je crois que c'est le soleil qui a... Aveuglé ton père qui conduisait, la voiture s'est heurté à la paroi et... Elle a fait des tour. Des passants qui passaient sur la route quelques minutes plus tard t'ont retrouvés sur le bord de la route. Tu fixais la voiture, le bain de sang, sans rien dire... Il t'ont enmener à la police et ils ont rapidement trouvé ta tutrice. C'était ta tante. Tu es resté une semaine chez elle . Cependant, un jour les voisins sont rentrés dans l'appartement parce qu'ils s'inquiétaient de n'entendre aucun bruits depuis quelques jours. Ta tante... N'a pas pu supporter la mort de ton père, les voisins l'ont retrouvé pendue, dans sa chambre, tu étais assis,là, devant elle. Ils ont raconté que quand tu t'es retourné, ils qu'un seul mot pouvait décrire ton regard : désespoir, désespoir, désespoir...

Ma tante... Je... Pourquoi je n'ai aucun souvenir... Pourquoi suis je incapable de pleurer? Pourquoi est ce que je ne peux rien faire d'autre que d'être planté là à écouter... Juste ... Écouter...

Laëtitia : Quand j'ai appris ça, j'étais terrifiée. Je savais que tu n'avais qu'une seule tutrice légale parce que ton tuteur avait disparu, je ne voulais pas que tu finisses dans un orphelinat, je ne pouvais pas te laisser... Alors j'ai demandé la permission de te garder. Bien sûr, j'ai du beaucoup me ''battre'' pour avoir ta garde mais ils ont fini par me l'accorder . Le juge a décidé que, pour ne pas trop te troubler, tu allais continuer à vivre dans ton ancienne maison. Ils m'ont aussi autorisé a enmenager là bas ... Mais je n'ai jamais pu me résoudre à dormir dans la même chambre que tes parents... Je dormais dans le salons avec l'impression insupportable que je volais la vie de quelqu'un.
Quand on est retourné à la maison, tu es parti dans ta chambre, tu y es rester durant une semaine, je te déposais la nourriture dans ta chambre. Je ne voulais pas te brusquer après... L'accident... Mais au bout de sept jour, tu es ressortie, j'ai marché vers toi puis tu m'a regardé et tu m'a dit : « Où sont papa, maman et Christian, il faut aller les chercher. » Je n'ai pas pu répondre... Je n'ai... Jamais pu te répondre ... Au début, tu me parlais d'eux, tu me demandais pourquoi ils ne reviennent pas du travail... Je ne pouvais pas... Je ne pouvais pas dire à un enfant de six ans : Tes parents et ton frère ne rentreront pas à la maison. Je le disais que c'était ta manière de faire ton deuil. Puis tu as arrêté. Plus rien, j'ai pensé que c'était fini, que tu avais compris, que tu avais accepté... Mais j'avais tord... Je l'ai compris il y a seulement trois semaines... Tu m'a demandé si ta maman mangeait avec nous... Puis j'ai trouvé les stupéfiants dans la salle de bain... J'ai paniqué... J'ai appelé ce monsieur et puis il a proposé de se rencontrer et s'expliquer... Et nous y voilà... Nous y voilà

Je ne peux pas... J'ai envie de vomir, de mourir...

Pourquoi suis-je ici?
Pourquoi est-ce que je n'ai pu sauver personne ?

Pourquoi ma vie est elle drapée d'un tissu de mensonges?

Je ne me sens pas bien...

Je veux rentrer chez moi... Enfin si j'en ai toujours un...

Je me lève et me dirige vers la porte de sortie

Laëtitia : Attend, Lucien ! Où vas tu?

Lucien : Je rentre à la maison... S'il te plaît, ne me suis pas.