9-1-1 - Chacun a le droit à une deuxième chance - Ep4.04

Chapitre 1

Holly avait parlé pour la première fois de ce qu'elle ressentait.

Eddie s'en félicitait. Non seulement elle était restée, mais elle semblait vraiment aller mieux. Ils passaient beaucoup de temps ensemble, depuis le mois dernier. Eddie passait la chercher chez elle et l'accompagnait aux réunions, puis elle rentrait généralement avec lui, pour voir Christopher.

– Non, mais je me demande parfois ce qui se passe dans la tête des gens, rit-elle. Sérieux. Combien de fois, on a été appelé à St Paul pour des gens qui se retrouvaient coincés à la porte de chez eux complètement nu ?

– C'est un grand classique, s'amusa-t-il.

– Non mais qui a besoin de sortir de chez lui nu comme un ver ?

– Apparemment, plus de gens qu'on pourrait le croire.

– C'est complètement dingue.

Eddie la regarda quelques instants.

Elle était de taille moyenne, plutôt athlétique. Elle posait de grands yeux noisette partout autour d'elle. Elle était belle, vraiment très belle. Elle avait détaché ses longs cheveux bruns, qu'elle avait ramenés sur son épaule.

Il avait remarqué qu'elle jouait souvent avec ses cheveux, lorsqu'elle se perdait dans ses pensées. Son visage était fin et sa peau très blanche n'avait pas encore pris la couleur dorée du soleil californien, ce qui lui permettait de pouvoir admirer les quelques taches de rousseur qui parsemaient ses joues.

Il en était de plus en plus sûr chaque jour, il était amoureux de cette femme. Ce qu'il ressentait à ses côtés, ça faisait longtemps qu'il ne l'avait pas ressenti.

Pas depuis Shannon.

– C'était une bonne séance, lâcha-t-il lorsqu'elle l'interrogea du regard.

Holly plissa les yeux.

Elle aimait beaucoup Eddie.

Il était le membre de l'équipe de son frère qu'elle considérait le plus comme un ami. Il avait été au front, en tant qu'infirmier paramédical, deux fois. Il avait connu la guerre, comme elle.

C'était un homme simple et drôle, d'un peu plus de trente ans. Il était typé hispanique et gardait toujours le sourire. Il était séduisant mais n'en jouait pas, en tout cas, jamais en sa présence. Il s'occupait de son fils, un adorable petit ange de neuf ans, qu'elle adorait littéralement.

– Est-ce que tu essaies de me faire dire que tu avais raison ? s'enquit-elle.

– Qui ? Moi ? s'offusqua-t-il. Jamais de la vie.

Holly haussa les sourcils.

Eddie aimait ce petit jeu qui s'installait entre eux. Il se sentait comme un adolescent qui parlait avec légèreté d'un sujet sérieux. Il avait remarqué que c'était de ça dont elle avait besoin, de s'amuser.

Bobby la maternait bien trop.

– Mais..., commença-t-il. Je crois qu'on peut dire que j'avais raison.

Elle lui mit une tape sur l'épaule, ce qui le fit rire.

Holly appréciait cette complicité qui s'était installée entre eux. Ils parlaient, riaient, plaisantaient simplement, comme s'ils étaient des amis depuis toujours. C'était tellement évident entre eux, qu'elle ne se posait pas de questions.

Eddie y allait doucement, la laissant se rapprocher de lui, à son rythme. Il s'imposait dans sa vie, sans même qu'elle s'en rende compte.

Elle n'était pas revenue sur l'incident du baiser. Elle ne semblait même pas s'être rendu compte qu'il avait tenté de l'embrasser ce soir-là. Il avait une seconde chance et il ne comptait pas la laisser s'échapper.