Chapitre 67 ✅

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- On va vous laisser à partir d'ici, déclare Gwen. On sera plus utile que si on allait avec vous.

Je déteste l'idée de partir, alors que nous sommes déjà en infériorité numérique, mais Gwen marque lui aussi un point.

Nos trois Eftas restent pour aider nos amis pendant que nous traversons la porte qu'avait indiqué Skylar.

La porte se referme derrière nous, et il fait nuit noire.

- Euh, vous savez que je n'aime pas trop ça ? nous demande la voix de Ben, dans laquelle on peut percevoir un peu de peur.

- T'es le seul mec là, Ben. Mauviette, je te jure... Nina, tu veux bien allumer ton feu pour que je trouve l'interrupteur ?

Je crée une grande flamme, illuminant tout le couloir et Skylar appuie sur l'interrupteur.

Ce que nous pensions être un couloir est en fait une cage d'escalier.

- Bingo, on va vers le bas, s'exclame Skylar.

- Attends Skye, quelqu'un devrait rester pour protéger nos arrières, au cas où.

- Je reste, c'est le plus logique. Vous deux pouvez descendre chercher Thomas, les filles, et faites attention.

Nous hochons la tête et descendons les escaliers. Le seul problème est que, une fois en bas, nous avons le choix d'aller à gauche, ou à droite.

- Par où, Nina ?

- J'en ai aucune idée. Sur la carte, il est droit devant nous.

- Va à droite, je vais à gauche alors. Les oreillettes ne marchent pas non plus au sous-sol, si on ne le trouve pas, on va dans la direction de l'autre avant de remonter.

- Je préférerais qu'on ne se sépare pas, mais je crois qu'on n'a pas trop le choix.

- On va le retrouver, et bonne chance aussi.

- J'espère.

Le couloir est comme un labyrinthe, il y a des dizaines et des dizaines de portes tout le long.

- Je me demande pourquoi il y avait tellement de portes dans une usine, dis-je à voix haute, même si je suis seule.

Ma voix résonne quelques instants, un peu plus loin.

À gauche. Il faut que j'aille à gauche, c'est ce que me dit la carte. Je prendrais la prochaine porte que je vois.

Mais il n'y a pas eu de porte, tout le couloir prenait un virage vers la gauche, mais tout était sombre. La seule lumière provenait du couloir derrière moi, et je ne vois aucun interrupteur.

Je pourrais faire une petite flamme, juste pour illuminer le sol devant mes pieds. Mais quelque chose me dit de le faire plus grand, plus lumineux.

J'écoute mon instinct. Je l'écoute trop souvent. Mais je pense que cette fois, je fais le bon choix.

Je laisse mes mains irradier de feu. Petit. Puis de plus en plus grand. Avec le temps, j'avais appris que je pouvais choisir entre chaleur et lumière, ou combiner les deux. Je ne ressens pas de changement de température. Mais mon feu devient plus grand, plus fort, plus lumineux.

C'est la première fois que je vais faire ça. Mon corps entier émet une lumière assez puissant pour illuminer tout le couloir.

Il n'y a plus aucune porte, et j'ai l'impression que le couloir s'arrête à quelques mètres devant moi, mais il y a quelques virages, à droite puis à gauche.

Ça ne ressemble en rien à une usine, et je me demande bien ce qu'il y avait ici. Je tombe une fois de plus sur des escaliers en spirale, et je descends.

Heureusement que la seule direction que je peux prendre est tout droit, sinon je me serais perdue depuis longtemps.

Le couloir s'ouvre finalement sur une sorte d'entrepôt souterrain, immense. Ma lumière était tellement puissante que je n'ai pas remarqué qu'il y avait une lumière artificielle à travers tout l'entrepôt, et j'en conclus que ce n'est plus la peine d'utiliser mon élément.

Autour de moi sont principalement quelques caisses en bois.

Dans le coin à gauche, sur l'une de ces caisses en bois, se trouve Thomas, qui est plongé dans la lecture d'un livre.

Je ressens quelque chose. Quelque chose que je ne peux pas décrire avec de simples mots. J'observe Thomas fixement pendant un moment. Il ne bouge pas, ne me remarque pas. J'en ai presque l'impression que j'hallucine. Mais rien ne me vient à l'esprit qui pourrait expliquer le fait qu'il soit juste assis là, en train de lire.

- Thomas ? je demande, sur un ton hésitant malgré moi.

Pendant que j'avance vers lui, il lève la tête vers moi.

Je vois ses yeux s'illuminer quand il me voit.

- Nina ?

Je ne sais pas ce qui me prend, mais je cours vers lui pour le serrer dans mes bras et il me rend mon étreinte.

- Thomas ! Je suis tellement contente que tu ailles bien !

- Nina ! Qu'est-ce que tu fais là ? me demande-t-il un peu étonné.

Nous reculons tous les deux d'un pas.

- C'est une longue histoire, mais je vais toute te résumer : comme tu le sais sûrement, il y a quelque chose qui bloquait les pouvoirs, ce qui empêchait Will de vous localiser. Jo était revenue toute seule après trois jours, faisant de l'hypothermie, après trois mois, on a découvert qu'Hailee n'était pas de notre côté, Will a retenu le chemin qu'elle avait pris pour venir ici, on a passé des semaines à s'entraîner et à préparer un plan. Et maintenant on est là.

Thomas pose son livre et me regarde en silence.

- Quelqu'un a aidé Jo à s'en sortir. Il n'y avait personne autour de l'endroit où elle était, et quand elle s'était réveillée au milieu de la nuit, la porte était entrouverte. Quelqu'un lui a sauvé la vie, je me sens obligé d'ajouter, et une idée étrange me vient soudain.

- Elle a réussi ? Elle avait retenu le chemin pour revenir et avait profité de l'occasion ? dit-il sans que ce soit vraiment des questions. Elle s'en est sortie, conclut-il avec un sourire sur le visage.

- C'était toi ? je réalise que mon idée était la bonne. C'est toi qui l'as aidée ? Pourquoi ? Comment ? Et pourquoi tu n'en as pas profité pour partir ?

Thomas a arrêté le temps pour aller ouvrir la porte. Il a dû trouver un moyen pour ne pas laisser Lucien contourner son pouvoir.

- Je ne pouvais pas la laisser, sachant ce qu'ils lui faisaient traverser. Tu as bien vu son état quand elle était revenue, m'explique-t-il, faisant resurgir ma colère. Dis-toi que ça aurait pu être pire, que ce serait aller beaucoup plus loin. Et la clé était sur la porte de la pièce où elle était. J'ai juste tourné et poussé.

- Mais pourquoi vous n'êtes pas partis ensemble ?

- C'est plus compliqué que ça, Nina.

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L'école des élémentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant