ℂ𝕖́𝕡𝕙𝕖́𝕚𝕕𝕖

Chapitre 2 : Partie 2

Contrairement à ses amis, notamment Jaebeom et Mark, Jackson n'était pas très fort en magie. Il avait du mal à retenir les formules, à les ressortir et à concentrer son énergie magique. Il avait certaines lacunes dans ce domaine, qui se dévoilait lors de combats magiques et dans ses notes. Mais malgré ses difficultés dans ce domaine, il maîtrisait à la perfection sa capacité, ou du moins presque à la perfection. Il y travaillait encore.

Quelques mois auparavant, sa capacité avait choisi le matériel à travers lequel elle se manifesterait. Il s'en souvient parfaitement, à ce moment-là, il s'amusait avec un paquet de 64 cartes sur son lit familière s'était manifesté en lui. Il s'était senti bizarre pendant bien une heure, pendant laquelle son corps avait agit de son propre gré, les flux d'énergies et de magie allant et venant, se déplaçant comme ils le voulaient. Les fameuses cartes avaient brillé, s'étaient colorées, avaient changé de formes, d'aspect, d'apparence avant de finalement revenir à celle originelle, à quelques détails près : elles étaient devenues magiques.

Puis, dans la foulée, son premier familier avait été invoqué, involontairement certes, mais invoqué quand même. C'était une jeune louveteau, d'à peine quelques semaines certainement.

Dès lors, il s'était entraîné dur, avec l'aide du professeur qui l'a pris en charge après la manifestation de sa capacité, invoquant tous les soirs le même familier, n'étant capable de cela seulement. Il l'avait nommé, fêté chacun de ses anniversaires, passé énormément de temps avec lui, l'avait aimé, choyé et l'avait regardé grandir jusqu'à devenir un beau loup majestueux. Il était son premier familier, celui duquel il était le plus proche, son fidèle compagnon qu'il invoquait encore régulièrement de retour dans son appartement.

Il comptait aujourd'hui une petite dizaine de familiers. Les autres cartes restaient vierges. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, l'invocation requiérait beaucoup d'énergie magique, et ça n'était pas aussi simple que ça paraissait.

D'autres invocateurs ne considéraient pas leurs familiers comme étant des compagnons, ayant des sentiments, des émotions, et une âme. Ils les considéraient comme des objets à se battre, des machines de guerre, et en invoquaient autant que possible, ce qui n'était pas le cas de Jackson.

Chacun de ses familiers étaient importants. Ils avaient chacun un nom, et il prenait le temps de s'amuser avec eux, de s'en occuper, et de les aimer. Bien qu'ils ne soient que des invocations magiques, Jackson voyait en eux bien plus. Ils étaient en quelque sorte ses amis.

Ils avaient d'ailleurs fait leur preuve lors de combats de capacité. C'était d'ailleurs durant l'un d'entre eux qu'il avait perdu deux de ses familiers. Le avait perdu Kuko, une espèce d'aigle majestueux, sauvagement tué par un vampire plus âgé, lors des jeux magiques annuels de Céphéide.

Il en avait pleuré pendant plusieurs heures, refusant de participer aux autres épreuves.

Il avait également perdu Lisu, une chienne assez effrayante, mais très affective hors des combats.

Plusieurs fois, ses aînés et ses professeurs lui avaient conseillé de ne pas trop s'attacher à ses familiers, notamment parce que les dissolutions étaient fréquentes.

Faire un deuil pour chacun des familiers dissous était une perte de temps pour certains. Plusieurs d'entre les invocateurs perdaient plusieurs familiers par semaine, notamment ceux travaillant aux services des armées. Ils n'avaient pas le temps d'être triste pour chacune des pertes.

Mais Jackson lui n'était pas d'accord. La première fois qu'il avait vu une des ses cartes se vider de son énergie magique, de son invocation, il avait cru perdre une part de son identité de magicien. C'était douloureux, mais il fallait apprendre à dépasser cette douleur. La dépasser n'était pas synonyme de ne pas la ressentir, ou de l'oublier, mais simplement de s'en rappeler.