Ce deuxième jour de sortie a débuté normalement. Le contraste reste flagrant entre ceux qui sont du matin comme Kageyama et ceux qui le sont beaucoup moins comme moi. Malgré les difficultés rencontrées pour se lever, tout le monde se prépare plus ou moins rapidement grâce à la motivation pour aller au parc d'attraction.
Une fois cette préparation générale achevée, chacun reprend sa place de la veille dans le bus pour rejoindre la destination du jour.
Le trajet se déroule dans un bruit de fond élevé. Avec mon voisin, nous étions, je pense les seuls du bus à ne pas parler. Nous communiquions à travers le silence, les mots étaient inutiles. Avec lui, le silence n'est jamais ennuyant ou causé par un manque de conversation. Au contraire, ce silence est rassurant, le briser se résumerait à briser la magie.
En un peu moins d'une demi-heure, nous étions arrivés. A travers les vitres, nous avions un doute qui s'est confirmé une fois à l'extérieur du véhicule. En effet, nous ne sommes pas arrivés à un parc d'attraction, mais plutôt devant une fête foraine. Je n'ai rien contre les fêtes foraines, mais c'est beaucoup moins vaste et varié que prévu. Cependant, l'ambiance était meilleure, au lieu de se retrouver dispersé parmi les inconnus qui parfois même ne parleraient pas la même langue, nous étions moins nombreux, la crainte de se perdre se retrouve diminuée. Les élèves prennent ainsi le quiproquo en général avec amusement puisque cela aurait pu être pire même si bien évidemment quelques-uns se sentent obligés d'exprimer leur désarroi de manière très peu discrète.
Comme la veille, tous les groupes restent plus ou moins ensemble sauf le nôtre puisque notre accompagnateur s'est fait la malle. Décidée à profiter de ma journée, je m'adresse à Kageyama.
"Bon, qu'est-ce qu'on fait ?"
"Je ne sais pas."
"Nous n'avons qu'à faire un tour pour voir ce que l'on peut faire ensuite !"
"Ok."
"J'avais commencé à m'habituer à ton désintérêt général, mais je m'étais dit que peut-être une sortie serait en capacité de te motiver, mais même pas."
"Je te l'avais dit que me faire sourire était mission impossible pour toi."
"Je n'ai pas dit mon dernier mot, ne t'inquiètes pas, j'y parviendrais, c'est certain."
"Rêve toujours."
J'aperçois un stand de tir et propose à Kageyama de s'y arrêter. Par chance, il n'y avait personne donc je n'ai pas eu à attendre pour mon tour. Ce stand étant mon préféré des fêtes foraines, je parviens sans problème à gagner. Ayant le droit à un cadeau grâce à ma victoire, je choisis une petite peluche que j'avais remarquée, celle-ci ayant l'apparence d'une vache. Je tends cette dernière à celui qui m'accompagnais.
"Tiens, c'est pour toi !"
Il prend un air reflétant son incompréhension en saisissant la peluche.
"Pourquoi?"
"Je trouve qu'elle te ressemble."
"Hein?"
"Comme toi, elle a un air blasé. Et aussi, tu ne t'intéresses qu'au volley et elle qu'à l'herbe."
"C'est vraiment tout ce que je suis selon toi ?" dit-il en fixant l'objet qu'il avait entre les mains.
"Mais non ! Je rigole, mais il va vraiment falloir travailler ton auto-dérision !"
Il hoche la tête et se dirige à son tour vers le stand. Contrairement à moi, il est contraint d'attendre son tour. Après plusieurs essais, il parvient à son but. Il revient me voir, une petite peluche en forme de chien à la main. Il me la donne en disant :
"Tiens, elle te ressemble."
Je lui demande donc pourquoi, même si je sens qu'il va se moquer de moi.
"Un chien ne parle pas, il aboie. Exactement comme toi."
Je me mets à rire, je dois avouer que c'est bien trouvé. Je m'attendais plus à ce qu'il râle, mais, apparemment, il commence à bien prendre ses aises.
"Attends, essayes-tu de me faire passer un message comme quoi ma voix est insupportable ou est-ce que c'est juste pour la vanne ?"
"Tu es vraiment bête."
Nous passons le reste de la journée ensemble. Au début, Kageyama ne parlait pas trop, mais au fur et à mesure que le temps passait, il semblait plus détendu. C'était souvent comma cela à vrai dire.
Environ une heure avant le retour au bus, trois personnes de notre groupe nous rejoignent. Il s'agit de jumelles Sana et Sara qui sont souvent accompagné d'Ari, il semble veillé sur elles. Depuis ces deux jours, ils démontrent une sociabilité et une gentillesse hors du commun.
Les filles, ayant jugé avoir passé suffisamment de temps debout s'assoient sur un banc. Étant de leur avis, je prends place entre les jumelles. Quant à Ari, il tire le bras de Sara pour la décaler et s'asseoir entre elle et moi. Bien qu'il reste de la place, Kageyama choisis de rester debout, en face d'Ari et moi.
En direction de la sortie, Ari me propose de rester à nouveau tous ensemble demain. J'accepte avec plaisir cependant cela ne semblait pas plaire à mon camarade de classe.
Enfin assise dans le véhicule, je ne peux m'empêcher d'interroger le volleyeur :
"Tu n'as pas l'air d'apprécier le trio, est-ce que je me trompe ?"
"Les jumelles ne me dérangent pas vraiment. C'est Ari le problème."
"Oh, je vois. Laquelle préfères-tu ?"
"On s'en fiche de cela, je viens de te dire que c'est Ari qui me dérange."
"Non, moi ça m'intéresse. Pourquoi il t'embête à ce point ?"
"Je n'en sais rien, il est trop présent."
"A ce que je sache, il est là aussi souvent que les jumelles."
"Ce n'est pas pareil."
C'est bien ce que je pensais, il s'intéresse à l'une des jumelles et il ne veut pas l'avouer. Et comme Ari est toujours avec elles, il est jaloux. Le plus gros problème demeure le fait que ça me tracasse plus que ça ne le devrait.
Le reste de la journée est semblable à celle de la veille, ce qui est plutôt appréciable. La seule grande différence réside dans l'arrivée plus calme de notre accompagnateur dans la tente pour nous annoncer que l'heure de dormir était venue. Je m'endors à la même place que la nuit précédente, ma nouvelle peluche à la main.
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Simple intuition
FanfictionNotre chère (T/p) rencontre notre cher Kageyama. La suite à vous de la lire ;)