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Sa puissance n'étant plus un secret, elle pénétra silencieusement la pièce qui servait de logis au magicien avant de s'approcher nonchalamment du lit. Elle observa le poids -presque mort- étalé telle une étoile de mer, à la différence que ces dernières étaient gracieuses.

- Que veux-tu ?

- Tu as perdu, tu me dois une faveur.

Il souleva le coussin de son faciès tout en se redressant de manière lasse.

- Et donc ? Quelle est ta requête ? Demanda t'il en arquant un sourcil.

- Ne fais pas cette tête tu donnes l'impression de t'être prit une bicyclette.

- C'est plutôt son ego qui s'est prit une bicyclette, ajouta une voix familière.

- Tiens donc voilà de la compagnie, dit-il sarcastiquement, Illumi que nous vaut ta visite ?

Son regard ne perdit pas une seconde pour venir se fourvoyer dans celui de la brune.

-Kyol, cinq jours que je te laisse ici et je suis sans nouvelle ni réponse à mes messages, maugréa le noiraud d'un ton neutre.

- Oh ? Vous vous connaissez ? Un sourire biscornu schématisa ses lèvres tandis que de nouveaux traits amusés re dessinèrent son visage au teint de porcelaine. Génialissime !

- Tu n'as jamais eu de mes nouvelles durant deux ans, je ne vois pas pourquoi maintenant ça causerait problème.

- Oh ? Mon bon vieux Illumi tu avais des problèmes de cœur ? Pourquoi me l'avoir caché ?

Le dénommé lui jeta un regard meurtrier avant de poursuivre un peu plus froidement :

- Ce ne sont pas mes ordres, seulement ceux de maman.

- Maman ? Vous êtes frère et sœur ? Ce n'est pas très consanguin mai-

A l'aide de son aura translucide, elle lui émit l'équivalent d'un coup de poing.

- Nous sommes tranquille pour une demie heure, soupira t'elle, tu arrives au mauvais moment Illu' j'allais obtenir les informations nécessaires afin d'atteindre mon objectif.

- Navré d'avoir interrompu ce précieux moment si cher à tes prunelles, s'excusa t'il indifférent, mais n'avoir aucun messages de ta part m'irritait fortement. Je t'avais prévenu que je me déplacerais, et puis, il observa le rose dans les vapes, avec Hisoka je ne suis guère serein.

Pour la première fois depuis une décennie, la jeune femme revoyait se dessiner sur le visage de son ami de l'inquiétude. Une pointe d'inquiétude, qui lui suffit à boire prudemment ses paroles, le coeur légère oppressé. Sans un mot, elle s'avança vers lui avant de venir l'enlacer sagement, se nourrissant quelques instant de sa douce odeur lavande.

Surpris, il ne répondit qu'après trois courtes secondes à son étreinte.

***

- J'espère que tu ne tiens que très peu à la vie ma petite.

- Qu'importe.

- Si j'étais toi j'éviterai d'être si sereine, sourit-il mystérieusement.

- Si j'étais toi je fermerai mon clapet avant d'être repeint de sable et terre sale.

- Aimable.

- Toujours.

- C'est encore loin votre QG ?

- Dans mille cinq cents mètres, il se tourna face à elle, c'est ici que je t'abandonne. Arrivé face aux immeubles active ton gyo et tu nous trouveras.

Elle acquiesça.

- Bien, on ne se connaît plus, sur ceux, il logea ses mains dans le creux des poches de son pantalon avant de s'enfoncer dans les routes sableuses.

Une fois disparu de la vue de la jeune femme, elle prit route sur ses traces invisibles.  Des dizaines voire une centaine d'immeubles s'élevaient face à elle. Comme conseillé, le gyo en marche, elle se dirigea droit vers le bâtiment central.

Debout devant l'entrée, le silence était devenu pesant, mortel, à la limite d'être accompagné par quelques boules de ronces. Elle songea un instant à une éventuelle stratégie afin de ne pas dévoiler l'entièreté de sa force. Néanmoins la tâche allait s'annoncer difficile. Ce n'est pas tous les jours qu'elle avait la chance d'être confrontée au groupe clandestin le plus envié et recherché du globe.

Dans un souffle son corps vêtu de son éternel ensemble noir plongea dans l'obscurité de la pièce entretenue par l'humidité et des toiles d'araignée.

Le calme.

Le clame avant la tempête.

le livre du désir |chrolloOù les histoires vivent. Découvrez maintenant