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Le soleil commençait à se lever au quartier général du bataillon d'exploration et pourtant, une bonne partie des soldats était déjà réveillée dont la cent quatrième brigade d'entraînement, Mike, Nanaba, Moblit, Hanji, le Major Erwin, mais aussi le Caporal-chef Livai.

Celui-ci semblait d'ailleurs d'une humeur plus exécrable qu'à son habitude à l'étonnement de tout le quartier. 

Le brun n'avait pas bu de thé puisqu'il n'en restait plus rien et évidemment, la boutique où il achetait son habituel thé noir était en rupture de stock. Pour couronner le tout, à peine, était-il entré dans la salle de dîner que la folle lui servant d'amie était venue l'énerver pour un tout et pour un rien.

À la fin du dîner pendant qu'elle repartait vers son laboratoire en chantant les louanges de son ami, le Caporal-chef avait craqué et avait envoyé son couteau voler en ligne droite dans la pièce pour venir se planter dans le mur à coter de la tête de la pauvre scientifique en grognant toutes sortes d'insultes plus vulgaires les unes que les autres. 

Il s'était ensuite levé en furie bousculant au passage la brune pour partir vers son bureau où l'attendait tout un tas de papier laissant le bataillon choqué par cette si grande violence inhabituelle. Bien que Livai soit une personne avec une violence extraordinaire, ce coup-là venait de monter en première place détrônant alors le jour du tribunal. Jamais les soldats ne l'avaient vu agir ainsi, même les plus anciens. 

Le major observait la porte par laquelle venait de passer l'homme qu'il aimait, le regard dans le vide. Il était indéniable que le manque de thé jouait sur son humeur, mais il y avait aussi une chose bien plus grave. Aujourd'hui, cela faisait six ans que ses deux meilleurs amis, Isabel et Farlan, ont perdu la vie dans des conditions atroces. 

Mike, Nanaba ainsi qu'Hanji s'étaient tournés vers lui le regard triste alors que dans la salle plus personne n'osait bouger. Particulièrement les nouvelles recrues et étonnement, la jeune Ackerman aussi ne faisait pas exception.

Elle était connue comme étant le miracle de l'humanité, la seule personne qui avec de l'entraînement pouvait égaler le soldat le plus fort de l'humanité et pourtant, elle n'avait jamais vu ou connu une telle violence jusqu'à aujourd'hui, c'était tout simplement incroyable.

Le silence régnait dans la salle à manger, les soldats remangeant peu à peu avec plus ou moins d'appétit. Le plus haut gradé se leva de sa chaise partant lui aussi partant vers son bureau et la salle se vida peu à peu.

Les entraînements reprirent et aucune trace de leur supérieur. Les rares personnes entrant dans le bureau de celui-ci ne tenait pas plus de cinq secondes en soit, le temps de déposer qu'elles repartaient aussi vite que possible en courant le visage baissé vers le sol comme si s'était la chose la plus importante au monde. Personne ne tenait. Hanji n'avait d'ailleurs pas essayé de venir le déranger à la plus grande surprise de tout le bataillon. Il semblerait que pour la première fois de sa vie, elle eut peur de Livai Ackerman.

-Erwin ?

Le blond se retourna vers son ami à lunettes, aux cheveux décoiffés qui portait une tonne de documents en mains. 

-Va lui parler avec un peu de chance, tu ne finiras pas comme les autres.

La cheffe d'escouade avait abandonné son habituel sourire pour prendre un air sérieux inhabituel. Il semblerait que sa l'est touché plus que prévu.

-J'irai. En attendant demandes à Kirschtein de me préparer mon cheval. Je pars trouver du thé.

Elle hocha simplement la tête avant de repartir en courant vers les écuries où se trouvait surement le jeune homme. De son côté, le Major sortit du QG en tenue de civil vers la ville la plus proche pour trouver du thé noir.

L'après-midi passa à son tour et aucune nouvelle du soldat. Apparemment, il ne semblait toujours pas décidé à sortir de son bureau où il remplissait une multitude de papiers en tout genre et tous plus ennuyants les uns que les autres à ses yeux.

Le Major rentra seulement maintenant de la ville, deux boites de thé noir en main. Il descendit de son cheval un léger sourire aux lèvres avant de donner sa monture à une recrue qui passait par là. Il marcha ensuite en direction du bureau le cœur battant à toute allure. Comment allait réagir son amant ? Bien ou mal ?  

Il marcha rapidement dans les longs couloirs les boites toujours entre ses grandes mains. Il ne prit pas la peine de toquer à la porte sachant que le brun ne répondrait pas. En revanche, il ne tarderait pas à lui crier dessus pour ne pas l'avoir prévenu.

Chose qui arriva.

-Bordel Erwin qu'es qu'il y a encore ? Et tu ne peux pas frapper à la porte merde ? 

Le blond lui montra ce qu'il avait dans les mains et l'expression dure et coléreuse du soldat disparu peu à peu.

-Je t'en fais un et après, on doit parler.

Il commença à faire le thé alors que Livai remplissait encore et toujours ses documents, mais cette fois-ci, déconcentré par l'odeur amère du breuvage. Il s'étira légèrement avant de signer le dernier document qu'il tenait en main. 

Erwin posa une tasse de thé sur le bureau en chêne pile devant les mains du brun. Le blond quant à lui s'assied sur une chaise en face de son amant et il croisa ensuite les jambes observant son compagnon qui lui, se tenait la tête entre ses pâles mains.

-Tu vas mieux ? 

Livai relava la tête avant de la hocher peu convaincu lui-même avant d'attraper la tasse qui contenant le chaud nectar qu'il raffolait.

-Au faite, comment tu as fait pour trouver du thé ? 

Le blond hésita à répondre en voyant la mine fatiguée de son amant, ami et collègue. 

-J'ai fais plusieurs villages avant de réussir à en trouver un peu plus et j'allai à Sina.

Livai hocha la tête avant de reprendre une gorgée de son breuvage en tenant comme à son habitude la tasse par le rebord et non par la hanse. Il ferma les yeux appréciant le liquide couler dans sa gorge. Cela faisait trop longtemps qu'il n'en avait pas bu. 

-Merci beaucoup, franchement, je ne sais pas si j'aurai tenu encore longtemps avant de commettre un meurtre. 

Le Major reposa sa tasse sur le bureau prenant tout de suite et malheureusement son air si sérieux qu'il prenait habituellement. 

-Livai...Tu as le droit de craquer, car tu es humain, comme nous. Certes, tu as la force de mille hommes réunis, mais tu n'en ais pas moins sensible. Si tu veux pleurer, crier, sourire, tu peux. De même si tu veux exploser de colère en revanche je préfèrerais que tu t'abîmes les poings sur les sacs de frappes et pas Hanji même si je te l'accorde, elle a dépassé les bornes.

Le Caporal ne répondit pas se contentant de boire son précieux thé noir. Il reprit sa tête entre ses mains le regard dans le vide. 

-Au contraire Erwin, je ne peux pas. Les soldats comptent sur moi je ne dois pas me montrer faible devant eux. De toute manière, je n'ai pas de cœur d'après la population des murs. 

Le blond prit les mains de son amant en mains les caressant doucement de ses pouces.

-Tu ne veux pas ou tu ne peux pas ? 

-C'est la même chose Erwin. 

-Livai, ils ne t'en voudront pas pour ça. Ne te mets pas tout le poids du monde sur tes petites et musclées épaules alors que tu as tes propres problèmes. Tu es plus sensible que tu ne le penses. Et depuis quand tu te soucies de ce que pensent les gens ?

Erwin se leva pour se placer à côté du soldat le plus fort de l'humanité et vint lui masser les épaules. Livai baissa la tête honteux, les larmes aux yeux et c'est quand le major entendit de légers sanglots qu'il s'abaissa.

-Je ne peux pas, Erwin, pas aujourd'hui, c'est trop dur. Je n'y arrive pas.

Le blond le berça finalement sur son épaule en venant lui caresser les cheveux.


OS EruriOù les histoires vivent. Découvrez maintenant